Bien que diminués, les Aigles de Carthage ont réussi l’authentique exploit d’éliminer le Nigeria (1-0), pourtant vainqueur de ses trois matches de poule. La Tunisie affrontera samedi le Burkina Faso en quart de finale à Garoua.
Ils l’ont fait ! Privé de neuf joueurs parmi lesquels certains cadres (7 COvid, 2 suspendus) ainsi que de leur sélectionneur Mondher Kebaïer, suspendu lui aussi, les Aigles de Carthage ont terrassé l’ogre nigérian dimanche soir au stade Roumdé Adjia de Garoua (1-0). Dire que ce résultat est un exploit n’est pas un vain mot tant les Super Eagles paraissaient supérieurs techniquement et collectivement avant le match, avec leurs trois succès en poule.
A Garoua, ils ne sont jamais parvenus à tromper un bloc solide, compact, discipliné tactiquement, extrêmement solidaire. Et qui avait bien compris qu’il ne fallait laisser aucune liberté à un Kelechi Iheanacho ou un Ndidi.
Ce qui aura caractérisé cette Tunisie dans un premier temps, c’est sa capacité à encaisser la pression des attaquants adverses en première période. Sans jamais être inquiétée directement. Un chiffre : aucune frappe nigériane cadrée en première période.
Au contraire, le onze dirigé par le coach adjoint Jalal Kadri, pour la circonstance, réduit les espaces, défend chaque mètre dans son camp et empêche les joueurs de couloir, Simon et Chukwueze d’alimenter les deux attaquants de pointe.
Au retour des vestiaires, le vétéran (c’est sa sixième CAN) Youssef Msakni débloque la situation en accélérant puis en frappant d’un peu plus de 20 mètres. Sa frappe tendue à terre surprend le gardien Maduka Okoye (1-0, 47e). Il y a neuf ans presque jour pour jour, il avait douché l’Algérie d’une frappe dans le temps additionnel dans la lucarne. Il n’a rien perdu de ses qualités et, en l’absence de Khazri, joue parfaitement son rôle de capitaine et de leader, notamment sur les phases défensives.
Le premier tournant intervient avec le carton rouge d’Alex Iwobi, entré en jeu quelques instants plus tôt. A dix contre onze, le Nigeria a pourtant un sursaut d’orgueil, Simon obligeant Ben Saïd a une belle parade (67e). La Tunisie à son tour se crée un ballon de break par Naïm Sliti entré en jeu. Sa frappe enroulée oblige Okoye à une superbe détente (74e).
Le Nigeria aura beau pousser, jusqu’à la dernière seconde du temps additionnel (90e+5), la Tunisie -qui a fait entrer Jebali et Khazri- résiste et bloque les ultimes tentatives des Super Eagles, qui ont totalement renouvelé leur ligne offensive en faisant entrer Sadiq Umar, Peter Olayinka et Ahmed Musa. En vain.
Deux ans et demi après avoir baissé pavillon face à ce même adversaire, lors du match de classement de la CAN 2019 en Egypte (1-0), la Tunisie a pris sa revanche de la plus belle des manières. C’est elle qui, samedi à 20h, affrontera le Burkina Faso en quart de finale de la CAN, à Garoua.
La Tunisie alignait le onze de départ suivant : Ben Saïd – Dräger, Ifa, Talbi, Haddadi – Ben Slimane, Skhiri, Laïdouni – Rafia, Jaziri, Msakni.
@Frank Simon