A l’issue des deux journées de la campagne des éliminatoires de la CAN 2021 disputées en l’espace de cinq jours, le football nord-africain a réalisé un carton (presque ) plein. Si l’on met de côté la Libye qui traverse une mauvaise passe pour des raisons objectives, les quatre grands pays de la région en remporté six matches et concédés deux matches nuls sur terrain adverse. Résultat : les quatre sélections sont soit déjà qualifiés : Algérie, Tunisie, soit à un doigt de valider leur billet, Maroc et Egypte. De son côté, la Libye a encore quelques petites chances de passer. Le point de la situation.
Algérie : les Fennecs sur leur lancée
A tout seigneur tout honneur, le champion d’Afrique en titre semble indestructible. Depuis leur folle campagne triomphante en Egypte, les Fennecs sont dans le même état d’esprit de conquête. Face au Zimbabwe, ils ont déroulé, sans appuyer, au match aller à Alger. Victorieux 3 à 1, ils auraient pu faire mieux et ont même connu quelques petites frayeurs dont les temps morts qu’il se sont accordés au grand dame de Djamel Belmadi dont la conduite des affaires de la sélection ressemble à celle d’un Didier Deschamps en équipe de France. Main de fer dans un gant de velours. Le match retour à Harare ressembla étrangement à celui d’Alger. Nette domination de l’Algérie consacrée par une avance de deux buts puis relâchement après la pause. Sauf que cette fois, les Brave Warriors ont réussi à prendre un point. Mais l’Algérie conserve son invincibilité (22 matches ) et peut préparer la suite de l’histoire avec notamment le début des éiiminatoires du Mondial 2022 en juin prochain.
Maroc : Un potentiel énorme encore à exploiter
Après quelques petits doutes à son arrivée, le sélectionneur Vahid Halilhodzic est clairement en train de maîtriser le projet que lui a confié la Fédération royale marocaine (FRMF). A défaut d’avoir vraiment réussi à dessiner une identité de jeu à son équipe, il est en train de lui donner l’habitude de la victoire. Les Lions de l’Atlas, qui avaient été accrochés par les Mourabitounes de Mauritanie lors de la première journée, ont aligné trois succès consécutifs dont deux lors de cette trêve internationale face à la Centrafrique ( 4-1, 2-0) . L’attaque a carburé et la défense a tenu la route. Une chose est sûr, le coach franco-bosnien ne peut pas se plaindre de la qualité de l’effectif dont il dispose avec de nombreux joueurs évoluant dans de grosses écuries européennes. Un groupe dont les deux joyaux sont incontestablement le milieu offensif Hakim Ziyech, la star des Blues de Chelsea, et Achraf Hakimi. Aujourd’hui, le latéral de l’Inter Milan et sans doute l’un des meilleurs défenseurs de la planète football. Sur le plan comptable, il ne reste plus q’un point à marquer face à la Mauritanie à Nouakchott ou face au Burundi en mars prochain pour que le billet pour le Cameroun soit validé. C’est largement dans les cordes de la bande à .
Egypte : Les Pharaons reviennent de loin
Les Pharaons peuvent respirer. Après une année 2019 irrespirable qui les avait vus dilapider dans de grandes largeurs la Coupe d’Afrique des nations qu’ils avaient organisée et surtout complètement raté les débuts de la campagne des éliminatoires de la CAN 2021, ils viennent d’aligner deux succès d’affilée face au Togo (1-0, 3-1) dont le deuxième à Lomé. Six points précieux qui offrent aux protégés de Hossam El-Badry la possibilité de prendre la tête de leur groupe à égalité avec la formidable et étonnante sélection des Comores. Il faut se souvenir que l’Egypte n’avait récolté que deux points lors des matches disputés en novembre 2019 après avoir été malmenée au Caire par le Kenya (1-1) puis à Moroni par les Comores (0-0). Les choses semblent être rentrées dans l’ordre et les coéquipiers de Mohamed Salah, absent face au Togo parce que contaminé par la Covid-19, peuvent disputer la première place du groupe J en recevant les Comoriens en mars prochain.
Tunisie : Toujours solide mais moins séduisante
La Tunisie nous a habitué à mener tambour battant les campagnes de qualifications africaines. Cette édition n’a pas dérogé à la règle. En effet, les Aigles de Carthage ont mené leur affaire sans accroc. Après avoir laminé au match aller (en novembre 2019) et dominé la Guinée Equatoriale (4-1) ,ils ont fait le job face à la Tanzanie (1-0, 1-1). Et si les Kilimandjaro Stars leur ont posé des problèmes, c’est aussi parce que les coéquipiers de Wahbi Khazri ont paru émoussés et surtout frileux sur le plan offensif. La sélection dirigée par Mondher Kebaïer a semblé surtout avoir des sautes d’humeur. A l’image du dernier match disputé à Dar Essalam. Agressifs, capables d’imposer une véritable pression sur la défense tanzanienne en première mi-temps, les quatrièmes de la dernière édition de la CAN, ont perdu de leur surperbe et concédé de nombreuses accasions dangereuses après la pause. In fine, ce parcours presque sans faute, qui permet à la Tunisie de se qualifier pour la 20e fois et la 15e d’affilée à une phase finale de la CAN, ne doit pas cacher une réalité, l’absence de joueurs de très haut niveau comme en possèdent le Maroc, l’Algérie et l’Egypte.
@Fayçal CHEHAT
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