Ils étaient les moribonds du 1er tour, on les disait éliminés ou presque. Et puis, et puis… Le Maroc est passé par là, leur permettant par ricochet de franchir la phase de groupes en terminant 4e des meilleurs troisièmes.
Dimanche soir à Ebimpé et devant plus de 54 000 spectateurs, parmi lesquels le Président ivoirien Alassane Dramane Ouattara, Les Elphants de Côte d’Ivoire sont devenus champions d’Afrique après avoir terrassé le Nigeria (2-1), grand favori annoncé par bon nombre d’observateurs depuis le 1er tour.
Après le Sénégal en huitièmes (aux tirs au but) puis le Mali en quart (2-1 après prolongation) et la RD Congo (1-0) en demie, les Eléphants ont donc poursuivi leur incroyable série, et bouclé en apothéose leur épopée.
Et pourtant, ils étaient menés -contre le cours du jeu- à l’issue de la première période qu’ils avaient dominée, après que Troost-Ekong, le capitaine des Super Eagles, ait repris victorieusement de la tête un corner.
Dans cette finale aux allures de revanche – le Nigeria avait battu 1-0 les Ivoiriens lors de la J2 des groupes, sur un penalty transformé par… Troost-Ekong – les Eléphants ont le plus souvent eu la possession du ballon, mais se montraient maladroits dans la finition, quand ce n’était pas Nwabali qui repoussait les tentatives de la « Selefanto ».
Au retour des vestiaires et après l’heure de jeu, les hommes d’Emerse Faé égalisaient logiquement, sur un corner de Simon Adingra, la grande (et jeune) révélation ivoirienne de la compétition, repris de la tête au second poteau par Frank Kessié.
Les Ivoiriens continuaient de pilonner le but nigérian et finissaient par obtenir la juste récompense de leurs efforts. Martin Adingra, décidément intenable, débordait côté gauche puis centrait au premier poteau pour Sébastien Haller.
L’attaquant de Dortmund, coincé entre deux adversaires, déviait de la semelle le ballon vers le second poteau (2-1, 81e minute). Le stade basculait dans l’irrationnel. Haller, déjà buteur en demie, héros de tout un peuple, lui qui est parvenu à guérir d’un cancer.
Et le Portugais José Peseiro, coach du Nigeria, lançait tout ce qu’il comptait encore d’attaquants pour tenter d’arracher l’égalisation.
Après sept minutes de temps additionnel, le stade explosait de bonheur : la Côte d’Ivoire était sacrée championne d’Afrique pour la troisième fois de son histoire après 1992 et 2015 !
S’ensuivaient des scènes de joie incroyables pendant de longues minutes. Puis arrivait l’heure de la cérémonie des récompenses. Emilio Nsue l’Equato-guinéen recevait le trophée de meilleur buteur (5 réalisations).
Le Sud-africain Ronwen Williams était sacré meilleur gardien de but et recevait aussi le trophée du fair-play en qualité de capitaine des Bafana Bafana.
Simon Adingra était désigné meilleur jeune de la compétition, tandis que Troost-Ekong, le capitaine du Nigeria, était récompensé en tant que MVP du tournoi.
Quant à Emerse Faé, adjoint du Français Jean-Louis Gasset (remercié après le 0-4 infligé par la Guinée Equatoriale) avant de prendre sa succession, la CAF l’a désigné meilleur coach du tournoi. A juste titre.
Rendez-vous désormais en 2025 du côté du Maroc pour la 35e édition de la CAN où la Côte d’Ivoire défendra donc sa troisième couronne…
Entre temps, la sélection ivoirienne se sera offert un dernier bain de foule lundi après-midi, où elle défilera dans les rues d’Abidjan pour une parade populaire méritée.
@Frank Simon