Le rideau est définitivement tombé sur la 34e édition de la Coupe d’Afrique des Nations, une édition qui n’aura pas particulièrement souri aux nations du football arabe engagées.
Elles étaient cinq au coup d’envoi du tournoi ivoirien et à l’arrivée, aucune n’a franchi le mur des huitièmes de finale. Commençons par l’Algérie. Eliminée au 1er tour de l’épreuve lors de l’édition précédente, El-Khadra a récidivé.
Pis, elle a terminé à la 4e et dernière place du groupe D, totalisant seulement 2 points en trois rencontres. Un bilan bien maigre synonyme d’élimination dès la phase de groupes.
Tout a commencé par un nul (1-1) contre l’Angola avec une première période qualité et une seconde, indigne des qualités de l’équipe.
Lors de la J2, les hommes de Djamel Belmadi sont tenus en échec par un Burkina Faso fringant (2-2) qui aura mené au score deux fois.
Buteur contre l’Angola, Baghdad Bounedjah sauve les siens au bout du temps additionnel, en inscrivant son 3e but personnel. L’Algérie a besoin d’un nul a minima contre la Mauritanie pour s’extirper de ce groupe.
Mais elle va sombrer collectivement le 23 janvier au soir à Bouaké face à des Mourabitounes solidaires et surmotivés (0-1). Le but encaissé à la 37e minute ne sera jamais remonté. Et l’Algérie disparaîtra, entre prestations mi figue mi raisin et protestations régulières contre l’arbitrage.
Ce même sort sera partagé par les Aigles de Carthage de la Tunisie, pourtant auréolés d’une belle campagne éliminatoire et quart-finaliste au Cameroun en 2022.
A peine deux petits points et une dernière place dans le groupe E indigne des ambitions de cette équipe mondialiste au Qatar.
L’équipe dirigée par Jalal Kadri a d’abord buté sur une Namibie injouable défensivement qui a même fini par s’imposer (1-0).
Dos au mur, les Tunisiens accrochent le Mali (1-1) quelques jours plus tard, avec Hamza Rafia dans le rôle du buteur, pour restaurer la parité.
Pour voir la suite du tournoi, les coéquipiers de Seifeddine Jaziri doivent absolument battre l’Afrique du Sud lors d la J3. Mais leur incapacité à marquer précipitera leur sortie de route (0-0). Comme Belmadi, Kadri prendra la porte.
La Mauritanie, elle, peut s’enorgueillir d’avoir réussi un tournoi de qualité. D’abord parce qu’elle est parvenue à franchir la phase de groupe, en terminant 3e -et troisième sur quatre des meilleurs troisièmes- à la faveur de sa victoire (1-0) sur l’Algérie lors de la J3.
Pourtant, tout avait débuté par une défaire cruelle contre le Burkina Faso (0-1) avec un penalty concédé dans le temps additionnel.
Lors de la J2, les hommes d’Amir Abdou affrontent une fringante Angola, et reviennent au score (1-1) avant de craquer et d’encaisser deux nouveaux buts.
Malgré un final de qualité, elle s’inclinera (3-2). Mais l’espoir est là. Et la victoire sur l’Algérie l’envoie en huitièmes.
Un destin cruel semble s’acharner sur cette formation, qui croise le Cap Vert, l’une des équipes sensations du 1er tour. Une nouvelle erreur défensive débouche sur un penalty à la 88e minute (0-1). Il aura manqué quelques minutes à cette équipe pour pousser en prolongation un adversaire qui butait sur le gardien Niasse.
Que dire également du parcours des Pharaons d’Egypte, si ce n’est qu’il n’a pas été à la hauteur des ambitions et du talent des vice-champions 2022 ?
Si l’Egypte se qualifie derrière le Cap Vert, elle n’aura gagné aucun match au 1er tour. Trois nuls sur le même score : 2-2. D’abord contre le Mozambique, puis face au Ghana et enfin devant le Cap Vert.
La blessure musculaire de Mohamed Salah, survenue dès la 1re période contre le Ghana et les prestations insuffisantes de Mohamed el-Shenawy dans le but vont plomber les ambitions de la bande à Rui Vitoria, « bunkerisée » à Abidjan et refusant quasiment tout contact extérieur.
Qualifiée miracle en raison du terrible faux-pas du Ghana (2-2 contre le Mozambique) après avoir compté deux buts d’avance jusqu’à la 90e minute, l’Egypte file à San Pedro défier la RD Congo en huitième.
Maladroite et souvent prise de vitesse par les Léopards, elle perd un joueur en seconde période et miraculeusement, résiste en prolongation (1-1).
Alors qu’elle croit encore aux miracles de Gabaski, titularisé dans le but en raison de la blessure d’El-Shenawy, le héros de la CAN précédente ne répète pas ses tours de magie lors des tirs au but.
Fin de l’épopée égyptienne, et conséquemment, de la mission du Portugais Rui Vitoria, Sans avoir perdu aucun de ses quatre matchs !
A noter que Mostafa Mohamed termine 3e meilleur buteur avec 4 buts en 4 matchs… mais un seul échec, lourd de son conséquence, sur tir au but contre Mpasi (RDC).
Reste donc le Maroc. Propulsés grands favoris (comme la Côte d’Ivoire) en raison de leur statut de demi-finalistes mondial au Qatar un an plus tôt, les Lions de l’Atlas ont réalisé un 1er tour correct sans être géniaux, bouclé à la 1re place du groupe F.
Arrivés très tôt à San Pedro, ils atomisent la Tanzanie (3-0) mais se font accrocher par une RD Congo inspirée, tout ça à 14h, dans une chaleur et une humidité qui pompent l’énergie vitale d’Ounahi and co (1-1). Pour terminer premier, le Maroc doit battre la Zambie.
Il le fera grâce à Hakim Ziyech (1-0) mais déjà, pointent les limites d’une formation qui pèche dans l’efficacité offensive.
En huitième, les hommes de Hoalid Regragui retrouvent l’Afrique du Sud, seul adversaire à les avoir battus en match officiel – lors des éliminatoires de la CAN 2023- en juin dernier.
Les Bafana Bafana connaissent la recette pour faire déjouer et douter un adversaire qui s’épuise et s’énerve, face à sa solidité defensive.
Deux buts de Makgopa puis Teboho Mokoena renvoient à la maison une équipe qui nous aura laissé sur notre faim, tantôt séduisante, tantôt inquiétante.
Pour terminer, voici les joueurs qui, sur l’ensemble de nos observations, constituent le onze des joueurs qui auront sans doute le moins démérité.
Niasse (MRT) – Hakimi (MAR), Hegazy (EGY), Aguerd (MAR), Abdi (TUN) – Bouna Amar (MRT), Ounahi (MAR), Elneny (EGY), Belaïli (ALG) – Mostafa Mohamed (EGY), Bounedjah (ALG).
@Frank Simon, avec @Samir Farasha et @Cheikh Mabele