La Tunisie a validé son ticket pour la phase finale de la CAN U23 programmée en décembre prochain au Sénégal, qualificatif pour les JO de Rio en 2016. Les Tunisiens ont rempli leur contrat en disposant de leurs homologues marocains (2-0), comblant ainsi la courte défaite du match l’aller (1-0).
D’un match à l’autre les 22 acteurs peuvent être les mêmes mais la physionomie de la rencontre différer totalement. C’est ce qu’ont démontré les Aiglons de Carthage à domicile. Accusant un déficit d’un but, les poulains de Maher Kanzari se devaient de rattraper leur retard. Pour cette joute retour, dans un stade de Radès clairsemé, les joueurs locaux ont pris la rencontre par le bon bout. Même si les quarante cinq premières minutes s’achevèrent sur un score vierge au tableau d’affichage, la domination fut outrageuse pour l ‘équipe receveuse. Mis à part quelques contres marocains en territoire adverse, surtout en fin de mi-temps, on a assisté à un match à sens unique. Les statistiques en témoignent :cinq corners et autant de coups francs pour la Tunisie. Une supériorité écrasante des coéquipiers d’ Ali Machani qui fût un véritable danger dans la surface marocaine. Le capitaine a parfaitement rempli son rôle de leader en prenant régulièrement le dessus, de la tête, sur l’arrière garde chérifienne.Et notamment sur un magnifique coup de boule (28’), suite à un corner, qui est venu s’écraser sur la barre transversale avant de tutoyer la ligne des bois de Benachour. La plus chaude alerte de la partie qui s’ajoutera à deux occasions précédentes coup sur coup qui virent une première fois (21’) Jouini, après avoir contourné l’axe central, frapper à coté. Et une seconde grosse opportunité suite à un débordement sur la droite. Le centre en retrait de l’ailier trouvera deux joueurs tunisiens esseulés aux six mètres qui ratèrent lamentablement, à tour de rôle, leur contrôle face au portier marocain (23’). Un excès de précipitation et une mauvaise gestion de la pression qui sonneront comme un avertissement avant la punition à venir. Malgré l’insistance des Tunisiens à percer du coté gauche de la défense du Maroc, le talon d’Achille de l ‘équipe, le score demeurera nul jusqu’à la pause.
Après la domination, la concrétisation
Dès la reprise, le même scénario reprendra de plus belle. Mais avec des conséquences autrement plus fâcheuses pour les protégés d’Hassan Benabicha. La Tunisie démarrera pied au plancher en obtenant un bon coup franc à l’entrée de la surface de réparation (48’). Une première intention et une tendance qui allait s’amplifier tout au long de cette seconde période. En dépit d’un court moment où les visiteurs déclencheront un pressing haut et agressif sur le porteur du ballon, l’histoire de ce match allait tourner en faveur des joueurs locaux. Deux frappes de loin (53’, 57’) indiquaient que l’entraineur tunisien avait noté que le gardien adverse relâchait souvent les ballons. Deux alertes aussi qui faisaient peser une menace toujours plus grande sur les bois marocains. Et ce qui devait arriver arriva. Sur une attaque coté droit, Saad Bguir trouva d’une passe lumineuse, entre deux défenseurs, Rejaibi au point de pénalty qui ne se fît pas prier pour placer le cuir au fond des filets (57’). Logique récompense d’une domination sans partage. 1-0. Balle au centre et remise des compteurs à zéro sur l’ensemble des deux matches. Les Lionceaux de l’Atlas auront à peine le temps de sortir la tête de l’eau que l’arbitre mauritanien, Mohamed Hamada, offrit gracieusement aux Aiglons un pénalty imaginaire. Il doubla même la peine des coéquipiers d’Ennaffati en expulsant le malheureux Benoun (59’). Une injustice qui sera en partie gommée par une belle parade du portier face à Jellassi. Ce relatif échec n’entama pas la détermination tunisienne puisque cinq minutes plus tard, Jouini bénéficia de la maladresse de l’arrière garde marocaine, pour hériter du ballon et le placer d’un extérieur du pied hors de portée de Badreddine Benachour (63’). 2-0. A onze contre dix, la messe était dite. Les minutes qui suivirent firent entrer le match dans un niveau de faible intensité.
La gestion du résultat pour les locaux pour quelques timides réactions du camp d’en face. Rien de bien emballant jusqu’au temps additionnel qui sera très tendu. Une vilaine faute d’un joueur marocain provoqua un début de bagarre que l’arbitre, trop flegmatique, eut du mal à contenir. S’en est suivi un geste inadmissible d’El Asbahi, passablement énervé, qui vint coller son front contre Mr Hamada qui l’expulsa aussitôt avant de siffler la fin des hostilités. Au grand bonheur d’un stade de Radès tout à sa joie et à des Aiglons qui tournoieront de longues minutes sur la pelouse. La qualification de la Tunisie ne souffre d’aucune contestation tant elle aura montré une supériorité dans tous les compartiments : physique, tactique et mental. Une maturité qui aura manqué à des Marocains bien trop naifs et sans réel projet de jeu qui ne pouvaient espérer un tout autre résultat.
L’équipe de Tunisie qualifiée : Sabri Ben Hassine, Wajdi Saidani, Slimene Kchok, Ali Machani, Mohamed Ali Jouini (Mejri), Yassine Meriah, Ghailane Chaalali, Saad Bguir, Ilyes Jelassi (Aouanilli) , Edem Rejaibi (Guendri) , Haythem Jouini. Entraîneur: Maher Kanzari
@Nasser Mabrouk