Vingt quatre seulement après avoir rendu son tablier de maître d’oeuvre technique du Zamalek, Patrice Carteron était attendu pour parapher un contrat de deux ans avec Al-Taawoun pour succéder au Portugais Pedro Emanuel. C’est ce qu’a annoncé le pensionnaire de la richissime Saudi Po League dans un communiqué : » L’administration du club a conclu un accord préliminaire avec Carteron pour prendre en charge l’équipe pour les deux prochaines saisons. Le contrat sera signé par les deux parties à l’arrivée de l’entraîneur au Qatar » . Il faut rappeler que le club saoudien, qui a fini douzième du championnat en 2020, est actuellement à Doha pour disputer les quatre derniers matches de phase de groupes de la Ligue des champions 2à19-2020 en compagnie d’Al Duhail (Qatar), Al Sharjah (Emirats arabes anis) et Persepolis (Iran).
Ce n’est pas une première dans l’histoire des transferts des entraîneurs mais sans doute pas à ce niveau de la compétition – n’oublions pas que le Zamalek est une grande institution égyptienne et africaine – et alors que le club cairote est engagé dans la ligne droite de deux épreuves d’importance pour son avenir immédiat. Le technicien français a donc lâché en rase campagne les Chevaliers Blancs pour une formation saoudienne rarement concernée par la bataille pour les titres nationaux et internationaux.
Rappel des faits.
C’est un vrai tremblement de terre qui a secoué la planète Zamalek mardi avec l’annonce du départ de l’entraîneur Patrice Carteron. Le Français a invoqué des raisons personnelles pour signifier son envie de quitter le Caire à ses dirigeants. La chaîne de télévision des Chevaliers Blancs a confirmé l’information en expliquant que le natif de Saint-Brieuc a usé d’ une clause de libération qui lui permet de rompre unilatéralement son contrat sous réserve de payer une somme de 250 000 dollars.
La présidence du club cairote n’avait pas d’autre choix que de respecter la volonté du partant. Selon les premiers échos publiés par les médias, les dirigeants cairotes ont déjà entamé la recherche de son successeur. Ce qui signifie que contrairement aux fans, le club n’a pas totalement été surpris par le choix de l’ancien entraîneur du TP Mazembe. Le plus inquiétant dans cette affaire, c’est qu’elle tombe très mal. À un mois presque jour pour jour de la demi-finale aller de la Ligue des champions contre le Raja Casablanca et alors que le club bataille fermement pour consolider sa deuxième place en Premier League condition sine qua non d’une qualification pour la prochaine édition de la Ligue des champions.
Pourtant, jusque-là tout le monde au Caire se félicitait de voir, une fois n’est pas coutume, un entraîneur entretenir des relations pacifiées avec le bouillant et imprévisible président Mortada Mansour. Au point ou Carteron, fort de résultats probants face à Al Ahly, l’ennemi héréditaire, avec deux succès en Coupe et Super Coupe d’Egypte, avait prolongé son bail d’un an.
La soudaineté de l’annonce de la rupture entre les deux parties trouverait son explication, selon des médias aussi sérieux que la grand quotidien Al Ahram, dans les offres de recrutement qu’aurait reçu le manager français ces dernière semaines. Sont cités : les clubs saoudiens Al Ittihad Djeddah et Al Taawoun, le nouvel ogre égyptien, le Pyramids FC, et les Sud-Africains du Kaizer Chiefs. Certains ajoutent à la suite des prétendants le Wydad Casablanca sachant que le club chérifien vient de limoger l’Espagnol Juan Carlos Garrido.
Arrivé sur le banc technique du club en décembre 2019, Patrice Carteron laisse un bilan satisfaisant avec 19 succès, 9 nuls et 3 défaites en 31 matches toutes compétitions confondues et surtout remporté deux trophées : la Super Coupe d’Egypte et la Super Coupe d’Afrique. Sans compter une qualification pour le dernier carré de la Ligue des champions
Une chose est certaine, les choses vont vite dans le monde du football professionnel. Surtout lorsqu’on se rappelle ce que Mortada Mansour déclarait le 30 mars dernier en plein confinement en annonçant son projet de prolonger la bail du Français : « Carteron est un grand manager et il a décidé de rester en Égypte depuis le début de la crise. Il conservera sa position quoi qu’il arrive. Carteron nous a informés qu’il renouvelle son contrat à la fin de chaque saison mais ile ne signe qu’un contrat d’un an, ce qui est normal pour les managers ». Son entraîneur avait alors confirmé son envie de prolonger tout en glissant qu’il le fait après avoir rejeté une offre alléchante d’un club japonais. Le vers était sans doute déjà le fruit.
@Cheikh Mabele