Trois des quatre nations arabes engagées dans ce tour aller des barrages se sont imposées. Le Maroc, lui, a obtenu le nul en RD Congo. Des résultats encourageants à quatre jours du match retour.
Vendredi soir à Japoma, l’Algérie a répondu à ses détracteurs. Ceux qui croyaient que les champions d’Afrique 2019 continuaient de ruminer leur déception de la dernière CAN en ont été pour leurs frais. Les hommes de Djamel Belmadi sont allés s’imposer au Cameroun (1-0). Mieux : à Japoma, là où ils étaient tombés lors de la CAN. Au passage, ils ont mis fin à la longue invincibilité du Cameroun chez lui en compétition, qui remontait à l’automne 1998. Le sélectionneur algérien avait aligné une défense axiale à trois pour la circonstance, afin de bloquer les velléités offensives de Vincent Aboubacar, Karl Toko Ekambi et Eric Choupo Moting. On retiendra simplement que l’Algérie s’est portée en tête à la suite d’un coup franc côté gauche de Belaïli déposé sur la tête d’Islam Slimani, qui trompe facilement le gardien Onana (43e). En seconde période, les Algériens gèrent leur avance et repoussent méthodiquement les tentatives des Lions indomptables. Onze minutes de temps additionnel seront ajoutées à la seconde période, notamment à la suite d’une panne de l’éclairage. A l’arrivée, l’Algérie a su faire preuve de force mentale et de caractère, tels qu’on lui connaissait avant le fiasco de la dernière CAN. Belmadi n’a pas encore totalement remporté son pari, mais il est clairement sur la bonne voie. Au retour à Blida, les Verts n’ont besoin que d’un nul. Le Cameroun n’a plus le choix, il devra prendre des risques. Une configuration qui peut profiter à l’Algérie.
De son côté, la Tunisie a remporté son match à Bamako face à un Mali qui s’est coulé tout seul. Après la demi-heure de jeu, Sissako adressait une passe en retrait à son gardien, mais hors de portée de celui-ci. Un terrible coup du sort qui mettait les Aigles de Carthage en tête (1-0, 36e). Quatre minutes plus tard, le même Sissako était exclu par l’arbitre. A 10 contre 11, les choses se compliquaient un peu plus pour les locaux. La Tunisie, fidèle à ses principes de rigueur, parvenait à conserver cet avantage jusqu’au terme de la rencontre. Le Mali, lui, a compromis son beau rêve.
A Kinshasa, le Maroc a réussi à décrocher le match nul (1-1) face à une RD Congo séduisante mais maladroite. Ce sont pourtant les locaux qui ont ouvert la marque rapidement par Yoane Wissa, dont la frappe du droit était détournée dans son propre but par Romain Saïss, le capitaine marocain (1-0, 12e). Le Maroc ne s’est quasiment jamais montré dangereux lors de ce premier acte. Au retour des vestiaires, il obtenait un penalty sur une faute de main, bien involontaire, de Bakambu. Mais Ryan Mmaee, pourtant auteur de 4 buts lors de cette campagne éliminatoire, expédiait le ballon hors du cadre (55e). Alors que la RDC ne parvenait pas à marquer le but du break, Vahid Halilhodzic renouvelait son secteur offensif et faisait entrer le binôme Tissoudali-El-Kaabi. A la 76e minute, et sur une longue ouverture d’Adam Masina, El-Kaabi remettait de la tête en retrait pour Tissoudali dont la frappe tendue trompait Kiassumbua (1-1). Le Maroc continuait de pousser dans les dernières minutes mais le score n’évoluait plus. La RDC a laissé passer sa chance et le Maroc, grâce à son vécu collectif, a su revenir dans la partie.
En soirée, le stade international du Caire a vécu l’acte 2 du duel entre le Sénégal champion d’Afrique et l’Egypte, sa dauphine. Emmenés par un Mohamed Salah des grands soirs, les Pharaons marquaient dès la 4eminute sur un ballon d’Amr Suleya à destination de son capitaine. Ce dernier reprenait de volée mais Mendy détournait sur la transversale. En retombant, le ballon touchait la cuisse de Saliou Ciss qui détournait dans ses propres filets (1-0). Cette première période était en faveur des Egyptiens, qui la maîtrisaient face à un Sénégal comme anesthésié. En seconde période, les coéquipiers de Sadio Mané revenaient avec d’autres intentions et dominaient les débats. Sans toutefois marquer, malgré l’entrée de Bamba Deng, si dangereux lors de la finale en février…
L’Egypte a donc pris une option sur la qualification. Le match retour, dans la nouvelle enceinte de Diamniadio, où le Sénégal jouera pour la première fois, promet d’être épique. Une statistique mérite d’être rappelée : les Lions de la Teranga, après 210 minutes (120 en finale et 90 vendredi soir) n’ont toujours pas marqué face à cette Egypte, où Mohamed El-Shennawy a retrouvé sa place de titulaire dans le but, après l’intérim réussi de son ami Gabaski. Mieux, au cours de ses huit derniers matchs de compétition (7 à la CAN plus le barrage aller), l’Egypte de Carlos Queiroz n’a encaissé que deux buts : un contre le Nigeria au 1er tour et le deuxième en quart face au Maroc. Il faudra donc un Sénégal des grands soirs pour passer deux buts et plus à ce groupe…
@Samir Farasha