Sans surprise, le comité exécutif de la CAF a décidé de confier au royaume chérifien l’organisation du CHAN en janvier prochain. Prochaine étape, le tirage au sort.
Avouons-le tout de go : c’était une décision attendue, et la Confédération africaine de football n’a pas failli samedi. Réuni à Lagos, au Nigeria, samedi, afin d’évoquer divers dossiers mais surtout entériner le choix du pays organisateur du CHAN 2018, le comité exécutif de l’instance faîtière du football continental a entériné sans surprise le choix du Maroc.
Après réflexion puis vote – à l’unanimité selon certains témoins- la CAF a tranché, alors que deux pays restaient en lice (Maroc et Guinée Equatoriale) puisque la candidature éthiopienne avait été retoquée. Initialement prévu au Kenya, auquel le dossier a été confisqué voici plusieurs semaines en raison de gros retards constatés sur place mais aussi une situation politique préoccupante due à la crise électorale, le Championnat Africain des Nations des locaux (CHAN) 2018 aura donc lieu du 12 janvier au 4 février 2018 au Maroc.
Quatre villes, proposées par la Fédération marocaine, ont été retenues pour abriter chacune un groupe : Agadir, Casablanca, Marrakech et Tanger. Le Maroc, depuis le début, faisait figure de grand favori à la succession du Kenya. C’est aussi la première fois que le pays organise le CHAN, une épreuve créée en 2009, et qui a eu lieu successivement en Côte d’Ivoire (2009), au Soudan (2011), en Afrique du Sud (2014) et la dernière au Rwanda (2016), où la RDC s’était imposée aux dépens du Mali.
Le Maroc trente après !
C’est naturellement un petit bonheur pour le Maroc dont on rappelle qu’il n’a plus organisé de compétition CAF majeure (dédiée aux sélections A) depuis la CAN en 1988, soit trente ans. A l’occasion de ce tournoi 1988, qui ne rassemblait que huit pays à l’époque, à Casa et Rabat, le Camerounais Issa Hayatou avait été élu à la tête de la CAF, un poste qu’il a conservé jusqu’en mars 2017 avant d’être battu par le Malgache Ahmad Ahmad. Candidat malheureux à l’organisation de la Coupe du monde à plusieurs reprises, le Maroc a également déposé son dossier voici peu pour l’édition 2026 et tentera de succéder à l’Afrique du Sud (2010), seul pays africain à avoir abrité le grand festin mondial.
Vraisemblablement, le Maroc, qui s’était qualifié pour ce CHAN après avoir sorti l’Egypte, devrait permettre aux Pharaons égyptiens de prendre part à la phase finale en vertu du fait qu’ils ont été éliminés par le Maroc et qu’il faut remplacer le Kenya, non qualifié, dans la liste des seize.
On le savait, la candidature présentée par le Maroc du président Fouzi Lekjaa présentait de nombreux atouts pour le football africain qui s’est rangé derrière la bannière chérifienne. En confiant ce dossier épineux à moins de trois mois du coup d’envoi (12 janvier) de ce tournoi réservé uniquement aux joueurs locaux évoluant dans les championnats respectifs de leurs pays, la CAF a tout simplement fait le choix du bon sens et de l’organisation. Le Maroc est régulièrement salué pour ses qualités d’hospitalité mais aussi pour le soin qu’il porte à la bonne qualité d’organisation des salons et évènements sportifs qu’il abrite chaque année.
La qualité de ses infrastructures hôtelières mais aussi sportives (stades retenus pour la phase finale et terrains d’entraînement) n’est plus à démontrer. Les grandes villes sont reliées par des autoroutes et desservies par des aéroports. Et il sait se mobiliser rapidement.
C’est évidemment une belle revanche pour le pays dont on se souvient qu’il s’était désisté à l’automne 2014 de l’organisation de la CAN 2015 en raison du risque de propagation du virus Ebola. Pour l’ensemble des parties prenantes de ce dossier, c’est évidemment une très belle occasion de se racheter et de démontrer la capacité organisationnelle de tout un pays dont on connaît la passion pour le football. Le succès réel du dernier symposium du Football africain, qui s’était tenu en juillet dernier à Rabat et Skhirat, confirme l’impression générale qui prévaut chez les décideurs et observateurs du football continental.
La validation de cette candidature spontanée du Maroc a été rendue d’autant plus facile que l’exécutif du football africain a confirmé sans ambages l’organisation de la CAN 2019 au Cameroun. C’est un secret de polichinelle, le Maroc se tenait prêt à reprendre le flambeau dans le cas où l’organisation de cette compétition, programmée en juin 2019, serait retirée au pays champion d’Afrique 2017. Le Maroc offre de multiples assurances en matière d’organisation et sa tradition d’hospitalité en fait une destination régulière pour des stages ou des matches amicaux pour des clubs ou des équipes nationales diverses.
Le tirage au sort devrait intervenir en novembre au plus tard et répartir les seize pays qualifiés, dont on rappelle la liste : Côte d’Ivoire, Guinée, Burkina Faso, Cameroun, Angola, Guinée équatoriale, Zambie, Ouganda, Nigeria, Mauritanie, Namibie, Congo, Soudan, Libye, Maroc et probablement l’Egypte (éliminée par le Maroc) en remplacement du Kenya.
@Samir Farasha