Vainqueurs 4-0 du Cameroun à Limbe, les Lions de l’Atlas affronteront dimanche le Mali. Le champion sortant confirme plus que jamais qu’il est le candidat le plus sérieux à sa propre succession.
Un quart d’heure pour mettre son moteur en marche. C’est le temps qu’il aura fallu aux Lions de l’Atlas pour prendre la mesure d’une défense camerounaise réputée quasi-imperméable. Après cette période d’observation, le Maroc a emballé la rencontre pour ne jamais s’arrêter jusqu’au coup de sifflet final, inscrivant au passage quatre buts au pays organisateur. Au coup d’envoi, Houcine Ammouta alignait un onze quasi inchangé, à l’exception de Wail Sadaoui, titularisé dans le couloir gauche puisque Ennafati était indisponible.
A la 17e, Rahimi s’extirpait du marquage pour tester Haschou à terre. Deux minutes plus tard, Rahimi servait sur un plateau son capitaine El-Kaabi seul devant le gardien. Mais ce dernier trouvait le moyen de tirer sur Haschou alors que cela ressemblait à un but tout fait. L’ouverture du score n’était pas loin pour autant. Sur un coup franc excentré côté gauche, Nemsaoui expédiait le ballon au point de penalty. Haschou, dans un premier temps, s’emparait du ballon avant de le relâcher inexplicablement à terre. Bouftini, monté aux avant-postes, profitait de cette terrible bourde pour pousser le ballon au fond (1-0, 28e). Bien décidé à faire le break, les Marocains continuaient d’accélérer et doublaient la mise sur une action à trois. Ouverture d’El-Kaabi pour Hafidi démarqué à gauche dans la surface qui remisait instantanément pour Rahimi. Ce dernier devance Haschou et marque le 2-0 (41e). A 2-0 à la pause, le Cameroun avait encore l’espoir de revenir. Quant au Maroc, il regagnait les vestiaires avec le sentiment d’avoir fait la moitié du chemin.
La seconde période voyait justement les locaux tenter de se rebeller dans le jeu pour menacer Zniti. Mais les tentatives camerounaises s’émoussaient. Le Maroc, lui, gérait intelligemment ces temps faibles. Et, à la suite d’une mésentente entre les deux axiaux Etamé et Banga, Rahimi interceptait une passe devant le but et trompait Haschou, hors de position (3-0, 75e). Le Cameroun était cette fois « dans la sauce », selon l’expression locale consacrée. Et moins de dix minutes plus tard, Sadaoui adressait côté gauche un centre au cordeau coupé par Bemammer au second poteau (4-0, 82e). Le VAR intervenait pour accorder ce but qui paraissait hors-jeu à première vue. A l’arrivée, une quasi-promenade de santé pour ce Maroc qui n’aura jamais tremblé face au Cameroun à Limbe. La marche était bien trop haute pour ces autres Lions (indomptables) qui devront se contenter samedi de la petite finale contre la Guinée.
Le Maroc se prépare donc à affronter le Mali en finale dimanche après-midi, après que les Aigles aient écarté la Guinée (0-0, 5 tab à 4) lors de la première demie. Trois ans après son premier sacre, le royaume chérifien est désormais en position de réussir ce qu’aucun autre pays n’est parvenu à faire depuis la création du CHAN en 2009 : conserver son titre d’une édition à l’autre. Au passage, et de l’avis de nombreux observateurs de cette sixième édition, le Maroc possède l’équipe la plus équilibrée et la plus talentueuse, bien qu’elle se soit réveillée tardivement après deux premières sorties en poule peu convaincantes (1-0 vs Togo, 0-0 vs Rwanda). Elle compte aussi le meilleur buteur de cette sixième édition, le Rajaoui Sofiane Rahimi (cinq buts grâce à son doublé contre le Cameroun) et probable candidat au titre de meilleur joueur. Comme un certain Ayoub El-Kaabi il y a trois ans à Casablanca…
@Samir Farasha
Le onze entrant marocain : Zniti – Nemsaoui, Boutouil, Bouftini, El-Moussaoui – Hafidi (El-Karti), Bemammer, Jabrane (Naji) – Rahimi (Karnass), El-Kaabi (cap), Sadaoui.