Vainqueur chez eux de la dernière édition, les Lions de l’Atlas sont candidats à leur propre succession, dans un tournoi qui débute ce samedi à Yaoundé. Présentation.
Plusieurs fois reporté, la dernière d’avril 2020 à janvier 2021, le CHAN sixième édition démarre ce samedi après-midi à Yaoundé. Enfin, pour ce qui constitue la première grande compétition de l’année naissante dans le monde. Et mieux, avec un public autorisé -jauge à 25% de la capacité dans un premier temps- ce qui est également une première par rapport à l’année écoulée Covid 19 oblige.
Parmi les seize nations qualifiées, des absences notables issues du football arabe (Algérie, Tunisie et Egypte, Mauritanie) mais aussi deux anciens vainqueurs nord-africains, le Maroc (2018) et la Libye (2014). Désormais dirigés par qui a succédé au poste à Jamal Sellami, les Lions de l’Atlas présentent un effectif qui n’est pas sans rappeler l’équipe 2018. On retrouve ainsi Anas Zniti, le gardien du Raja, Walid el-Karti (Wydad), Abdelilah Hafidi (Raja), Zakaria Hadraf (R Berkane) et surtout Ayoub El-Kaabi (Wydad), meilleur joueur et meilleur buteur avec neuf réalisations du tournoi 2018.
A l’époque, El-Kaabi évoluait à la Renaissance Berkane et il avait réussi à s’immiscer parmi les joueurs appelés pour la CDM 2018 en Russie, tout en signant en Chine. De retour au Maroc et au WAC, El-Kaabi (27 ans) sera le capitaine de cette sélection extrêmement conquérante et bien décidée à aller loin dans le tournoi. Le Maroc a été placé dans le groupe C, basé au stade de la Réunification à Douala, et il affrontera dès lundi le Togo, dont c’est la première participation. Il croisera ensuite le Rwanda vendredi 22 avant de terminer son 1er tour mardi 26 face à l’Ouganda, autre outsider de ce 6e CHAN.
Nouveau règlement oblige, Ammouta, le sélectionneur, a pu convoquer 33 éléments issus des forces vives du football chérifien. On retrouve ainsi pas mal d’éléments de la RS Berkane, récemment vainqueur de la Coupe de la Confédération : Baadi, Mokadem, Hadraf, Naji, El-Bahraoui, Laaroubi le gardien et Namsaoui. Raja, WAC et RSB constituent sans surprise l’ossature de ce groupe qui a terminé ses préparatifs par deux succès sur la Guinée (2-1, 1-0) à Rabat avant de rejoindre le Cameroun. L’Ouganda apparaît comme l’adversaire le plus redoutable des Marocains dans cette poule d’où ils devraient s’extraire sans trop de difficultés. A priori…
La tâche paraît en revanche extrêmement compliquée pour les Libyens de Zoran Filipovic dont c’est la quatrième participation. On le sait, les vainqueurs de 2014 doivent leur présence au forfait de la Tunisie qui les avait pourtant éliminés, mais a refusé de disputer cette édition. Quatrièmes lors du tournoi 2018 au Maroc, les Libyens avaient proposé à l’époque un football offensif très remarqué. Depuis, le pays continue d’être ravagé par un conflit fratricide et le football local n’a plus droit de cité. Seuls les clubs engagés en Coupes d’Afrique (Ahli Benghazi, Al-Nasr Benghazi en LDC, Ittihad Tripoli, Ahly Tripoli en CDC) ont pu bénéficier de quelques matches de compétition ces dernières semaines.
Voilà pourquoi la sélection bâtie pour ce CHAN est majoritairement constituée de joueurs issus de ces quatre formations : 11 du Ahly Tripoli, 9 de l’Ittihad, 5 du Ahly Benghazi et 3 de Al-Nasr. Seuls cinq joueurs proviennent d’autres clubs (Abosleem, Al-Madina et Al-Hilal). La Libye a livré un certain nombre de matches de préparation ces derniers mois mais c’était sous la direction du sélectionneur précédent. Certains cadres étaient également inclus dans le groupe qui a disputé en novembre derniers les 3e et 4e journées des éliminatoires de la CAN 2021 face à la Guinée Equatoriale. Présente au Cameroun mais sans pression puisqu’elle ne doit sa venue qu’au forfait des Aigles de la Carthage, la Libye fait partie d’un groupe B basé à Japoma (Douala) redoutable. Elle affrontera dimanche le Niger, à sa portée. Mais elle devra croiser la RDC jeudi 21, l’épouvantail de ce groupe, avant de jouer le lundi 25 face à l’autre Congo.
On l’a bien compris : face aux armadas du football francophone (Mali, RDC, Guinée) et anglophone (Ouganda Zimbabwe), le Maroc apparaît comme le représentant arabe le plus à même de réussir un joli parcours en terre camerounaise. On suivra donc avec attention et intérêt son aventure au pays des Lions indomptables.
@Samir Farasha