2022mag consacre depuis deux semaines une série aux grands techniciens arabes d’hier et d’aujourd’hui. Après Hassan Shehata, Rachid Mekhloufi, M’rad Mahjoub, Lhoussine Ammouta, Rabah Saâdane, Mahmoud El-Gohary, Faouzi Benzarti, Nasser Larguet, Abdelhamid Kermali et Abdelmajid Chetali, l’avant-dernier épisode est consacré au Saoudien Al-Zayani.
Né à Dammam en 1947, Khalil Ibrahim Al-Zayani n’aura connu qu’un seul club tout au long de sa carrière débutée jeune (à 15 ans !), l’Ittifaq de Dammam. Ailier gauche réputé, international, il termine sa carrière à l’âge de 26 ans pour devenir entraîneur adjoint à l’Ittifaq. Trois ans plus tard, il est promu entraîneur en chef de son club qu’il va diriger deux saisons durant (1976-78). De retour sur le banc deux ans plus tard, son passage va cette fois déboucher sur la conquête de plusieurs trophées. Tour à tour, Ittifaq est sacré champion national 1982, avant de s’adjuger la Coupe du Golfe persique en 1983. L’année suivante, la Fédération décide de lui confier l’équipe nationale A.
De fait, il devient le premier Saoudien nommé à la tête de la sélection, où il succède au Brésilien Mario Zagallo démissionnaire après deux années passées sur le banc. Sa première mission est de réussir la qualification (historique) pour le tournoi olympique de Los Angeles, disputé au cours de l’été 1984. Même si les Saoudiens ne remportent aucune victoire dans un groupe compliqué (Brésil, Maroc, RFA), ils sont présents sur cette scène internationale.
Dans la foulée, il emmène les Faucons Verts de l’Arabie Saoudite en phase finale de la Coupe d’Asie des Nations, organisée à Singapour en décembre 1984. Après avoir terminé en tête de son groupe devant le Koweit (mondialiste 1982 et champion d’Asie sortant), il élimine l’Iran aux tirs au but en demi-finale, avant de triompher de la Chine (2-0) en finale. Un premier titre tout simplement historique qui porte sa griffe et ouvre de nouvelles perspectives à un football jusqu’alors peu valorisé.
Auréolé de ces succès, Al-Zayani va pourtant voir son équipe rentrer un peu dans le rang les années suivantes : élimination précoce sur la route du Mondial 1986, 3e place à la Coupe du Golfe… Le coach quitte alors la sélection et retourne immédiatement sur le banc d’Al-Ittifaq. Lequel constate que l’homme n’a pas perdu son fluide puisqu’il remporte le championnat 1987. Mais ce n’est pas tout : Al-Zayani décroche la Coupe du Golfe des champions avant de remporter la Coupe des clubs champions arabes ! Il restera finalement sur le banc jusqu’en 1990. Dans la foulée, il part diriger Al-Qadisya (1992-93) avant d’effectuer un nouveau retour, le quatrième, sur le banc d’Ittifaq (1993-96). Mais le charme semble ne plus opérer. Après une longue période d’inactivité ponctuée d’un passage court au Hilal saoudien, il revient en 1999 à Dammam pour achever sa carrière là où tout a commencé pour lui. En 2002, il annonce la fin de cette fructueuse carrière de technicien et devient vice-président de son club de toujours, Al-Ittifaq. Il est également consultant TV sur Al-Kas.
Désormais, Al-Zayani est considéré comme le Père du coaching en Arabie saoudite, une figure tutélaire et respectée. Il fut d’ailleurs honoré par la Confédération asiatique (AFC) lors de son gala annuel en 2010 à Kuala Lumpur, qui lui décerna un titre honoraire de « Coach de l’année ».
@Samir Farasha
Demain, pour notre 12e et dernier épisode, nous évoquerons la nouvelle génération des entraîneurs du football arabe, menée par Djamel Belmadi, Mouine Chaabani ou encore Jamal Sellami. Nous bouclerons ce grand dossier par un entretien en deux parties avec l’Algérien Nourdine Ouldali, sélectionneur de la Palestine.