Vainqueur (2-0) de la Tunisie après prolongation, le champion d’Afrique s’est installé au sommet du football arabe à l’issue d’un tournoi parfaitement géré, et d’une finale où il lui aura fallu faire preuve de patience. Le Qatar termine troisième après avoir dominé l’Egypte aux tirs au but.
Plus de 60 000 spectateurs assemblés au stade Al-Bayt, et des centaines de millions d’autres devant leurs écrans télé ont assisté au triomphe de la nation qui ne cesse de progresser depuis trois ans, dans le concert mondial des nations : l’Algérie.
Championne d’Afrique en titre depuis 2019 et candidate à sa propre succession dans moins de trois semaines, l’Algérie s’est imposée 2-0, mais a dû recourir à la prolongation pour faire fléchir des Aigles de Carthage fringants et ambitieux dans le jeu.
Opposée à la Tunisie le jour même de la fête nationale du Qatar, l’Algérie a bataillé ferme pour décrocher le trophée mis en jeu par la FIFA à l’occasion de cette Coupe arabe des Nations qui n’aura connu aucun couac organisationnel.
En première période, c’est d’ailleurs la Tunisie qui aurait pu se trouver devant au tableau d’affichage. Dès la 14e, un coup franc de Sliti côté droit trouvait la tête de Bilal Ifa démarqué au second poteau, mais la transversale repoussait cette tentative alors que Mbolhi paraissait battu.
Cinq minutes plus tard, c’était encore Sliti qui, à l’angle droit de la surface de réparation, obligeait le gardien algérien à une claquette pour détourner le ballon qui plongeait sous la transversale.
Piqués, les Algériens réagissaient enfin, après de longues minutes passées à tenter de bloquer leurs adversaires. Bounedjah, lancé dans le couloir droit, centrait au cordeau pour Meziani dont la reprise manquait inexplicablement le cadre (21e). Un raté étonnant.
La première période se terminait sur une domination tunisienne malheureusement non concrétisée. L’Algérie, souvent timide dans les échanges, se devait de réagir durant le second acte.
Les débats s’équilibraient véritablement en seconde période, même si les occasions n’étaient pas nombreuses, contrairement aux avertissements distribués par l’Allemand Siebert. Le temps additionnel se terminait sur une frappe cadrée de Belaïli, très discret jusqu’alors, bien captée par Moez Hassen.
Il fallait donc en passer par une prolongation de deux fois quinze minutes. Et c’est l’Algérie qui prenait enfin le contrôle des opérations. Amir Sayoud, entré à l’heure de jeu, plaçait une frappe sous la barre au sortir d’un dribble et ouvrait la marque dans un stade déchaîné (1-0, 98e).
La Tunisie n’avait d’autre choix que de faire le forcing et augmentait son potentiel offensif en faisant entrer Ali Mâaloul et Saad Bguir puis Ben Arbi pour aller chercher l’égalisation.
Sur l’un de ses premiers ballons, Ben Arbi avait justement l’opportunité de remettre son équipe à niveau mais ratait le cadre (115e).
A l’issue du temps additionnel de la prolongation (120e +5), la Tunisie obtenait un dernier corner. Tous les joueurs, le gardien Moez Hassen y compris, se trouvaient dans la surface algérienne ou aux abords. Mais l’Algérie se dégageait et Benlamri, d’une relance précise dans le rond central, trouvait Brahimi. Parti de son camp, ce dernier traversait tout le terrain, poursuivi par des adversaires, et poussait le ballon dans le but déserté par Hassen (2-0). L’arbitre sifflait la fin du match et de la compétition sur ce but incroyable.
L’Algérie s’est donc adjugée la première édition de la Coupe arabe estampillée FIFA, une compétition dont le président Gianni Infantino a dit qu’elle devrait continuer à exister dans les années à venir… Voilà de la confiance supplémentaire emmagasinée par les Verts avant d’aller défendre leur couronne africaine au Cameroun. Et un titre qui porte la marque de Madjid Bougherra, un jeune technicien dont on reparlera certainement, lui qui est l’adjoint de Djamel Belmadi.
Dans le match pour la troisième place, qui opposait samedi après-midi le Qatar à l‘Egypte, les Qatariens se sont imposés à l’issue de la séance des tirs au but alors qu’aucun but n’avait été inscrit (5-4). Un podium mérité pour les prochains organisateurs de la CDM, en novembre 2022.
@Frank Simon
La feuille de match
TUNISIE : Hassen – Ben Hmida (Maaloul), Talbi, Ifa, Drager – Sassi (Bguir), CHaalali – Sliti (Ben Arbi), Mejbri (Ben Romdhane), Msakni – Jaziri. Entraîneur: Mondher Kebaier.
ALGERIE : Mbolhi – Benayada, Benlamri, Bedrane, Chetti – Mrezigue (Draoui), Bendebka (Tahrat) – Meziani (Sayoud), Brahimi, Belaili – Bounedjah. Entraîneur : Madjid Bougherra