Ni Berkane ni le Zamalek n’ont encore remporté la Coupe de la Confédération. Présentation des forces à quelques heures de la finale aller.
Il y a six mois en arrière, personne n’aurait osé parier que ces deux formations se retrouveraient en finale de la deuxième compétition continentale africaine.
Bien sûr, la Renaissance de Berkane n’avait baissé pavillon qu’en quart de finale de cette C2 2018, aux dépens du futur finaliste, le Vita Club de Kinshasa. Mais c’était sa toute première apparition à ce niveau. Quant au Zamalek, le club cairote courait après sa gloire passée sur le plan africain, le plus souvent dans l’ombre du Ahly. Mais le Ahly s’est arrêté en Ligue des champions plus tôt que prévu et la RS Berkane est parvenue à s’immiscer jusqu’en finale, grâce à un étonnant parcours.
LE PARCOURS
Berkane a successivement écarté les Libyens d’Ittihad Tripoli (3-0, 1-0), puis le Jaraaf sénégalais (0-2, 5-1). En phase de poule, il a affronté Hassania Agadir (2-1, 0-1), le Raja Casablanca champion sortant de cette C2 (0-0, 4-2) et les Béninois d’ Otohô d’Oyo (3-0, 1-1). En quart de finale, Berkane a ensuite écarté Gor Mahia du Kenya (2-0, 5-1) avant de renverser la vapeur contre les Tunisiens du CS Sfaxien (0-2, 3-0). Son bilan est de 9 victoires pour trois défaites et deux matches nuls.
Le Zamalek, de son côté, a d’abord écarté les Tchadiens de Cotontchad (7-0, 0-2) puis les Marocains de l’IR Tanger (0-0, 3-1). En phase de poule, ils ont croisé Gor Mahia du Kenya (4-0, 2-4), les Algériens du NAHD (1-1, 0-0) et les Angolais du Petro Atletico (1-1, 1-0). Ils ont ensuite croisé un deuxième adversaire marocain, le Hassania Agadir (0-0, 1-0) en quart avant d’écarter l’Etoile du Sahel tunisienne en demie (1-0, 0-0). Au total, les Cairotes présentent comme bilan six victoires, six nuls et deux défaites).
LE CONTEXTE
Septième de la Botola, la RS Berkane se présente devant son public avec énormément de confiance, elle dont le dernier résultat est une victoire 3-2 en championnat dimanche dernier contre le Wydad de Casablanca, finaliste de la LDC 2019. Le moral est au beau fixe.
Le Zamalek, lui, a quelque peu chuté au classement en Egypte, dont il occupe désormais la 3e place après avoir été longtemps leader. Si sa dernière défaite remonte à un mois, contre Pyramids FC (1-0), il doit faire face pour cette finale à un énorme problème de gardien de but. Le titulaire, Mahmoud Gennesh, est suspendu pour la finale aller après son expulsion en demi-finale retour contre l’ESS. C’est sa doublure Emad El-Sayd qui aurait dû être titularisé contre la RSB mais ce dernier s’est fracturé un doigt contre Dakhleya en championnat après avoir stoppé un penalty. Du coup, le Zamalek n’a pas le choix : il se présente au Maroc avec le jeune Omar Saleh, 21 ans, 3e gardien du club, et surtout, sans doublure pour ce dernier en cas de blessure voire d’expulsion… Si tel était le cas, c’est l’attaquant Omar el-Said qui prendrait place dans le but zamalkaoui.
LES ATOUTS
Berkane est absolument invincible sur ses terres où le club du président Fouzi Lekjaa a battu tous ses adversaires par au moins deux buts d’écart… sauf le Raja, seule formation à l’avoir contraint au nul (0-0) au stade municipal de Berkane.
Autre atout non négligeable du club marocain, le danger offensif peut venir de partout. Il suffit de jeter un coup d’œil à la liste des buteurs en C2 africaine, d’Alain Traoré au défenseur Issoufou Dayo, en passant par El-Helali, Nemsaoui et bien évidemment le goleador actuel, Kodjo Fodo Laba (6 buts dans la compétition et 17 en Botola).
Le système tactique de la RSB utilisé dernièrement par Mounir Jaouani (4312) donne également satisfaction et c’est dans ce dispositif que les Orange devraient se présenter devant le Zamalek.
Côté Zamalek, Christian Gross s’appuie sur un 4-2-3-1 d’où émergent quelques joueurs cadres comme l’attaquant de pointe Omar El-Saïd, mais aussi Mahmoud Kahraba, l’excentré gauche et international égyptien, dont on connait les qualités de contre-attaquant. Au milieu, le solide Tarek Hamed, autre Pharaon, sera précieux à la récupération. Enfin, notons la présence de l’expérimenté Tunisien Hamdi Nagguez au poste de latéral droit.
Le Zamalek demeure très solide sur le plan défensif et n’a encaissé que deux buts lors de ses cinq derniers matches officiels : un contre Wadi Degla en championnat et l’autre le mois dernier face au Pyramids FC.
LES ENTRAîNEURS
A Berkane, Mounir Jaouani ne vit que sa deuxième saison sur le banc de la RSB. Agé de 51 ans, le natif d’Oujda n’a connu qu’un club dans sa carrière, Kenitra AC pendant 20 ans avant de devenir entraîneur. Cet ancien défenseur et international A a ensuite coaché son club de cœur avant de venir travailler à la RSB où il fut notamment l’adjoint de Rachid Taoussi. Il a su donner une vraie identité à son équipe, disciplinée défensivement, et capable de placer des contre-attaques redoutables.
Son homologue Christian Gross n’est arrivé qu’il y a quelques mois seulement sur le banc du Zamalek. Agé de 64 ans, le Suisse a dirigé Grasshopers Zurich, Tottenham, le FC Bâle, Stuttgart, les Young Boys de Berne avant d’enchaîner trois ans au Ahli de Djeddah en Arabie Saoudite (2014-17). Installé sur le banc des Chevaliers blancs en juillet 2018, un siège plus qu’éjectable lorsqu’on connait le tempérament du président Mortada Mansour, le Suisse présente un bilan de 65% de victoires, toutes compétitions confondues, depuis son arrivée. A peine 4 défaites dont deux en Coupe d’Afrique. C’est cet homme que le Zamalek a chargé de remporter son premier trophée africain depuis… 2002, date de sa dernière victoire en Ligue des champions.
LE PRONOSTIC DE 2022
Une victoire de Berkane ! On l’a vu, Berkane est invincible sur ses terres et la perspective de jouer cette finale aller chez lui va décupler ses forces. On serait donc plutôt enclins à envisager un net succès (2-0 par exemple) de la RSB chez elle, face à un adversaire dont on sait désormais le problème de gardien et la fébrilité hypothétique de celui qui sera aligné. Le Zamalek a perdu deux fois à l’extérieur cette saison en C2, il lui faudra nécessairement résister à une équipe qui court après un premier titre africain. Un petit rappel cependant : à son crédit, le Zamalek n’a perdu aucun des quatre matches disputés contre ses adversaires marocains, le Hassania Agadir et l’IR Tanger…
@Samir Farasha