Dimanche soir, on connaîtra enfin les affiches des deux finales de Coupes d’Afrique. En LDC, Ahly et Kaizer Chiefs partent avec une longueur d’avance. En CDC, le Raja devrait retrouver la JS Kabylie…
Comme le football n’a rien d’une science exacte, il faut évidemment toujours prendre avec précaution les résultats d’une demi-finale aller, surtout quand il s’agit de la Ligue des champions. Mais tout de même, on ne voit pas vraiment comment l’Espérance de Tunis, si timorée chez elle à Radès, serait en capacité de venir troubler les plans du Ahly à domicile, là où il se montre quasi invincible et donc injouable.
Avantage Ahly et Kaizers Chiefs en LDC
Non pas que les Sang et Or manquent de ressources ni de qualité. Quand on possède Anice Badri, Hamdou Elhouni et Mohamed Ben Romdhane, il y a de quoi faire certaines différences. Mais devant son public, Taraji a déjoué, et a fini par s’incliner (1-0) après l’heure de jeu sur un but de Mohamed Sherif. Au moment de se présenter au Caire, l’Espérance avance avec deux absents supplémentaires à sa liste, en tête de laquelle figure le goleador Taha Yacine Khenissi, suspendu un an par la CAF. Le premier joueur manquant, son défenseur axial Mohamed Ali Yaakoubi, est positif au Covid-19. Quant au créatif Ghilène Chaalali, il souffre d’un souci musculaire.
Le Ahly sera encore privé de Mohamed Hany mais pourra s’appuyer sur l’une des satisfactions de l’aller, Akram Tawfik dans le couloir droit, mais aussi sur le Malien Aliou Dieng, dont la cote ne cesse de monter ces dernières semaines et pour lequel le Ahly aurait refusé une offre de Manchester United estimée à 8 millions d’euros… Son binôme avec Amr El-Souleya sera encore au cœur d’un dispositif au maillage défensif si efficace qu’il a étouffé les rares velléités de l’équipe dirigée par Mouine Chaabani. Pitso Mosimane est évidemment très conscient du fait qu’il trouvera face à lui, sur les coups de 21h, une formation sans autre plan que celui d’attaquer pour inverser la tendance. A ce petit jeu, le Ahly pourrait se régaler dans des phases de contre rapides, avec Salah Mohsen et Taher Mohamed dans les couloirs. L’objectif est simple et connu : atteindre la « decima », c’est-à-dire une dixième couronne en C1 africaine.
Au même moment, le Wydad de Casablanca, qu’on avait tôt fait d’imaginer dans la peau de l’autre grand favori des demies, devra réaliser un exploit à Johannesburg contre les Kaizer Chiefs. Le club de Soweto a réalisé un grand exploit en s’imposant 1-0 au Maroc, grâce à son Serbe Samir Nurkovic. Faouzi Benzarti, l’entraîneur vétéran du circuit africain, s’est fait piéger par une formation moins réputée que le Ahly ou l’Espérance, désormais dirigée par le Britannique Stuart Baxter. L’enjeu est considérable pour un WAC déjà en grosses difficultés sur le plan financier, puisqu’il s’agit d’abord pour lui de disputer la finale dans son antre du stade Mohamed V. Quel que soit le résultat, la presse marocaine annonce déjà le départ de Benzarti, qui ne sera pas renouvelé, et qui aurait des touches en Egypte, du côté de Zamalek et de Pyramids. A Casa, on se persuade que l’exploit est toujours possible puisque le Wydad ne compte qu’un but de retard. Mais c’est sans compter sur la tactique ultra-défensive que les Chiefs devraient développer afin de protéger le résultat de l’aller.
Vers une finale Raja – JS Kabylie ?
Dimanche, la LDC fera place à la Coupe de la Confédération (CDC) avec, pour une saison supplémentaire, l’opportunité de voir encore une finale entre clubs arabes le 10 juillet à Cotonou (Bénin). La JS Kabylie part logiquement avec la faveur des pronostics après s’être imposée 2-1 à Yaoundé aux dépens du Cotonsport de Garoua. Pour préparer au mieux le retour au stade du 5-juillet d’Alger dimanche, la Fédération algérienne (FAF) a mis à disposition le CTN de Sidi Moussa, fief habituel des sélections nationales. Un signe qui ne trompe pas. Denis Lavagne, l’entraîneur français des Canaris du Djurdjura, disposera d’un effectif quasiment au complet d’où émergent des individualités telles que Kerroum le latéral droit, Benabdi le milieu de terrain ou encore Bensayah le capitaine et attaquant excentré, sans oublier le stoppeur Souyad.
Dans l’autre demi, et même si aucun but n’a été marqué à l’aller, on ne voit pas trop comme le Pyramids FC pourrait s’imposer au Raja de Casablanca. Pour rappel, les deux formations se sont affrontées deux fois en phase de poule, avec deux succès rajaoui. L’effectif marocain parait supérieur sur le plan tactique et même intrinsèque avec des éléments du calibre d’Anas Zniti, Omar Arjoune, Soufiane Rahimi, Mahmoud Benhalib sans oublier les Congolais Fabrice Ngoma et Ben Malango, le buteur. Dans un match d’une grande pauvreté offensive, Pyramids fut tout proche de perdre à domicile malgré la présence de son maître à jouer Abdallah Saïd. Aujourd’hui, très peu d’observateurs accordent la moindre chance aux « nouveaux riches » du football africain et égyptien, finalistes malheureux (0-1) contre la Renaissance de Berkane la saison passée pour leur première participation. On ne devrait d’ailleurs pas revoir Pyramids sur une scène africaine avant 2023 au mieux puisque le club est largement distancé en championnat (10e…). Son dernier (et mince) espoir réside dans la Coupe nationale, où il est toujours en lice au stade des huitièmes. Mais en cas de qualification, il affronterait en quart le Ahly, champion d’Afrique sortant et tenant de la Coupe. Du coup, Pyramids est-il prêt à réaliser un immense exploit dimanche contre le Raja ?
@Samir Farasha