C’est du côté des clubs d’Alger et de Tunis qu’il faut chercher quelques motifs de satisfaction après ce week-end consacré aux quarts de finale africains. Compte rendu.
Ne boudons pas notre plaisir : c’est très certainement du côté de Borg El-Arab, samedi soir, que nous est venu le match le plus spectaculaire entre le Ahly du Caire et l’Espérance de Tunis (2-2). Véritable sommet de ces quarts aller de Ligue des champions d’Afrique, ce duel égypto-tunisien a tenu toutes ses promesses.
D’abord, une ouverture du score rapide, sur penalty, par Abdallah Saïd (11e) consécutif à une faute de Talbi. Piqués au vif, les Sang et or réagissaient immédiatement à la domination cairote. Sur un corner venu de la droite dévié de la tête par Sassi, Taha Yacine Khenissi, le goleador de l’EST, taclait le ballon au second poteau hors de portée de Sherif Ekramy (1-1, 21e). Une combinaison parfaitement exécutée.
La formation tunisoise, loin de se recroqueviller sur son but, développait un football attractif et offensif, emmenée par un milieu de terrain exceptionnel : les internationaux Anice Badri, Ferjani Sassi et Ghilane Chaalali, appuyés par le remuant Camerounais Frank Kom et l’Ivoirien Fousseini Coulibaly. Côté Ahly, on remarquait le jeune Marocain Walid Azarou, soutenu aux avant-postes par le Nigérian Junior Ajayi.
La seconde période débutait par un coup du sort pour les Diables rouges cairotes. Chaalali frappait magnifiquement un coup franc du droit que, dans un premier temps, Ekramy captait… avant de le laisser glisser inexplicablement entre ces gants (48e, 1-2) ! Une bourde taille XXL pour le gardien égyptien qui plongeait dans l’embarras son équipe, obligée de faire le jeu pour revenir à la marque.
Après l’heure de jeu, les Cairotes obtenaient un coup franc côté gauche à l’extérieur de la surface de réparation. Saleh Gomaa, entré en jeu peu de temps avant, frappait au second poteau. Azarou suivait le ballon et à bout portant, battait Ben Chrifia (2-2, 67e).
La dernière partie de la rencontre ressemblait à une attaque-défense. L’Espérance, qui avait fait sortir son buteur Khenissi, touché au mollet, subissait les vagues du Ahly mais Ben Chrifia réalisait une fin de partie de qualité en s’interposant sur toutes les tentatives adverses. A l’arrivée, un excellent résultat à l’extérieur pour Taragi, qui aura l’avantage de recevoir à Radès avec deux buts inscrits en Egypte. En clair, un nul 0-0 ou 1-1 suffit désormais aux protégés de Faouzi Benzarti. Le Ahly devra forcer sa nature pour s’imposer loin de ses bases. En est-il capable, à ce moment de la saison ?
Dès samedi, l’USMA était allé chercher un nul très encourageant au Mozambique (1-1) face au Ferroviario Beira. C’est encore son international Oussama Darfalou qui avait ouvert la marque à l’heure de jeu. Hélas pour eux, les Algérois se sont laissés rejoindre à la dernière minute du temps réglementaire par un but de la tête de Fabrice Kanda, le Congolais (RDC) du club mozambicain, qui a profité d’une erreur de marquage du jeune Ayoub Abdellaoui. Une déception légitime pour Paul Put donc qui aurait pu repartir en ayant quasiment un pied et demi en demie. Ce nul, même encourageant, l’oblige à la fois à la prudence (un nul 0-0 suffit…) mais aussi à prendre le match en main à Alger pour ne pas se faire piéger.
Dimanche après-midi, le Wydad de Casablanca a de son côté baissé pavillon face à Pretoria aux Mamelodi Sundowns (AFS) sur la plus petite des marges. Le but des champions d’Afrique sortant a été inscrit par un remplaçant, l’ivoirien Yannick Zakri (ex-ASEC) à la 71e, alors que le WAC s’était accroché pendant plus d’une heure sans encaisser de but. Houssine Ammouta se consolera en se disant que la marche n’est peut-être pas si haute que ça face aux Sundowns, surtout à la maison à Rabat samedi prochain. Avec un but de retard, il faudra cette fois faire preuve d’un peu plus d’ambition dans le jeu et marquer face à un adversaire qui est souvent à l’aise en déplacement.
Dimanche soir enfin, dans un stade de Borg el-Arab quasiment vide, le Ahly de Tripoli a contraint l’Etoile du Sahel au match nul (0-0). Une rencontre peu spectaculaire, hachée et marquée par l’expulsion totalement injuste du Brésilien de l’Etoile, Diogo Acosta, par l’arbitre algérien Abid Charef. La formation libyenne, conduite par son capitaine et stoppeur Ali Salama, alignait huit internationaux dès le coup d’envoi, dont son gardien de but Nashnush et les milieux excentrés Al-Ghanoudi et Ellafi.
La rencontre a été dominée territorialement par l’Etoile, même après qu’elle ait été réduite à dix (38e). Mieux, les hommes du Français Hubert Velud se sont créés une multitude d’occasions franches, notamment par leur feu follet guinéen Alkhaly Bangoura. Et ils doivent encore se demander comment ils n’ont pas réussi à inscrire au moins un but à cette équipe tripolitaine solide mais bien moins inspirée dans le jeu qu’on ne le pensait. Le résultat laisse penser que le retour à Sousse devrait sourire aux Etoilistes, plus talentueux que leurs adversaires, à condition toutefois d’être efficaces devant le but de Nashnush.
En Coupe de la Confédération africaine, où cinq clubs arabes étaient engagés, le sourire est venu du FUS et du MC Alger, victorieux. Le Hilal Obayed soudanais en revanche, a peut-être dit adieu à ses espoirs de rejoindre le dernier carré. Il faut dire que les Soudanais accueillaient le TP Mazembe, un ogre africain expérimenté et rompu aux matches continentaux. Les protégés d’Ibrahim Hassan avaient pourtant marqué très vite sur un csc de Kevin Mondeko (23e). Mais le TPM réagissait immédiatement et revenait à la marque par l’intermédiaire de son avant-centre Ben Malango (30e) sur une passe décisive de son gardien ivoirien, Sylvain Gbohouo.
En seconde période, le TPM accentuait sa domination. Chico Ushindi, en fin de rencontre, obtenait un penalty consécutif à une faute de Bachir. Et c’est encore « Big Ben » Malango qui prenait ses responsabilités et trompait le gardien Akram Elhadi Salim, pris à contrepied (2-1, 83e). A l’arrivée, un succès mérité des Congolais, et une tâche quasi insurmontable pour les Soudanais en terre katangaise dans quelques jours.
Samedi soir, le FUS Rabat s’est imposé à domicile et sans véritablement impressionner, aux dépens du CS Sfaxien (1-0). Les hommes de Hoalid Regragui ont marqué très rapidement, sur un penalty transformé par Karim Benarif (18e). Ils ont ensuite contrôlé les débats pendant le reste de la rencontre face à un adversaire décevant. Un match qui a ronronné la plupart du temps. Attention à ne pas se laisser surprendre à Sfax, où le CSS offrira certainement un visage un peu plus ambitieux…
A Alger enfin, le Mouloudia a lutté, dans un stade du 5-juillet plein comme un œuf, face au Club Africain de Tunis (1-0). Une victoire amplement méritée même si insuffisante au regard des occasions, grâce à un superbe but de Hichem Nekkache (9e) face à des Tunisois accrocheurs, truqueurs parfois. Mais aussi très dangereux en contres. Si Faouzi Chaouchi, le gardien et capitaine du MCA, a su préserver son but, il a souvent été sous la pression des coéquipiers de Saber Khelifa. Même affecté par des problèmes extrasportifs, le Club Africain de Marco Simone a su rester dans le match. A Bernard Casoni, le boss du MCA, de trouver les bons mots pour justement valider cette qualification à Tunis. Un petit but demeure un bien maigre viatique et les Clubistes auront eux aussi à cœur de tout donner chez eux. Le retour promet…
@Samir Farasha