Nommé voici quelques semaines à la tête du CS Constantine, le technicien français a accepté d’évoquer avec 2022mag sa nouvelle mission dans le championnat algérien. Premier choc, ce samedi avec la réception du Mouloudia d’Alger au stade Mohamed-Hamlaoui.
« Didier, bonjour ! C’est un peu une surprise de vous retrouver dans le championnat algérien, où les clubs semblent apprécier les entraîneurs issus de l’école française. Il avait plutôt été question de vous au Maroc et même au Soudan, non ?
Ecoutez, il y a bien eu des approches de la part de clubs marocain (MAS Fès) et soudanais (Hilal) à un certain moment. Mais j’ai préféré opter pour le CS Constantine, qui m’a offert un contrat de deux ans. J’ai été sensible au discours de mes dirigeants.
Avant l’Algérie, vous avez travaillé en Afrique subsaharienne : au Rwanda et au Cameroun, avec à la clé un certain nombre de titres…
Effectivement, j’ai été sacré champion du Rwanda avec le Rayon Sport dès ma première saison (2013). Ensuite, j’ai rejoint le Cotonsport de Garoua, un grand club camerounais, où nous avons remporté le championnat en 2014 et en 2015, ainsi qu’une Coupe nationale (2014). La mission n’est pas tout à fait la même cette année avec le CSC.
C’est à dire ?
Le CSC est un club historique, mais un club actuellement mal classé. L’objectif qui m’a été fixé et que j’ai accepté est de replacer le club à un niveau qui lui correspond, et à s’éloigner de la zone rouge.
Qu’avez-vous fait depuis votre arrivée ?
J’ai évidemment discuté avec la direction du club qui m’a donné carte blanche pour pouvoir faire en sorte que le club remonte rapidement au classement (le CSC est 13e avec 12 points et premier non relégable, NDLR). J’ai commencé par observer l’équipe lors de son match de Relizane (1-1) avant de prendre la mesure de son potentiel. Ensuite, nous sommes partis en stage à Sétif pendant huit jours.
Quel était l’objectif de ce stage en pleine saison ?
Se familiariser le plus rapidement possible avec mon staff mais aussi avec le groupe, qui compte des joueurs de qualité comme l’expérimenté Yacine Bezzaz qui a longtemps évolué en France, mais aussi l’ancien international Mourad Meghni, actuellement blessé. C’était l’occasion d’évaluer les qualités des uns et des autres. On a travaillé quasiment au rythme de deux séances quotidiennes. Ensuite, on a joué Tadjenanet, le surprenant promu, qui nous a battus 1-0.
Avez-vous aperçu des signaux positifs par rapport au travail fourni ?
Oui, tout à fait. L’équipe se met progressivement en place, et de l’avis de nombreux observateurs, le CSC est en progrès malgré cette défaite. On aurait même peut-être revenir avec un nul, j’ai fait rentrer l’international malgache Paulin Voavy qui a été tout près de marquer. Les joueurs ont adhéré au discours, je crois vraiment qu’on est sur la bonne voie. Maintenant, il faut commencer à gagner des matches. A commencer par la réception du Mouloudia.
Allez-vous essayé de renforcer votre effectif dans les prochaines semaines ?
Comme vous le savez, on ne peut plus recruter de joueurs étrangers dans le championnat algérien. Sans quoi j’aurais bien essayé de faire venir quelques joueurs issus de mon dernier club, il y en a des bons ! On va voir ce que l’on peut faire, il y aura peut-être la possibilité d’aller chercher quelques éléments algériens dans les championnats français.
On vous sent très motivé par ce nouveau challenge, quelque peu différent de ce que vous avez connu précédemment au Rwanda et au Cameroun…
C’est le cas. Je me suis totalement plongé dans le quotidien du CSC sans perdre de temps. Je suis plutôt du genre bâtisseur, et le travail ne m’effraie pas ! »
@Samir Farasha