Pour son grand retour sur le sol français, après une absence de douze années (ndlr, Mail vs Algérie à Rouen en novembre 2007), l’Algérie s’est brillamment imposée mercredi soir face à la Colombie (3-0) au stade Pierre Mauroy de Lille. Djamel Belmadi s’est félicité du comportement de ses poulains sur le terrain tout en précisant que les champions d’Afrique 2019 avaient encore une belle marge de progression. L’interview.
Bonsoir Djamel, qu’avez vous pensé de l’ambiance au stade Pierre Mauroy ce soir?
Djamel Belmadi : Franchement, les supporters ont fait un travail magnifique. Ils sont venus supporter leur équipe. C’était une superbe belle ambiance. C’est ce qu’on espérait. Il y a eu un petit incident à la fin du match avec ces deux hommes qui ont décidé de gâcher cette fête. A part cela, on s’est cru à la maison.
Ce soir la bonne pelouse a favorisé le jeu. Avez vous senti les joueurs plus à même de faire parler leurs qualités ?
Evidemment. Le jeu était plus fluide. On avait plus confiance dans les contrôles, les prises de balle, dans les transmissions. Même si on est pragmatiques, on a une identité de jeu basée sur l’aspect technique. Sur son second but, je ne sais pas si Ryad Marrez est capable d’avoir la même conduite de balle sur une autre pelouse où le ballon pourrait rebondir et où il n’y aurait pas de tir.
Carlos Queiroz, le coach de la Colombie a parlé d’une formation mature. Est ce que vous diriez la même chose de votre équipe?
Je parlerais plus de confiance. Le succès en apporte. Il est vrai qu’on a plus de certitudes dans la manière dont on veut défendre, aborder les matches. Dans la façon de préparer ces matches. Les joueurs sont capables d’appliquer ces consignes. Par exemple, on n’a pas vu les automatismes sur le coté droit entre Sanchez et Cuadrado. Cela a été analysé et étudié. En annihilant ce point fort là, c’est une partie de leur jeu qui a été mis en difficulté. C’est ce genre de choses que l’on travaille. Les joueurs sont attentifs à cela. Cela amène des résultats et ils y croient de plus en plus. On est assez performants sur la préparation des matchs. Je suis souvent confiant car on travaille généralement bien.
Avec ce type de victoire sentez vous que l’Algérie redevient une nation majeure du football mondial?
Il ne faut pas aller trop vite en besogne. Au niveau mondial, il faut enchainer ce genre de match et jouer contre ce genre d’équipe. C’est dans la difficulté qu’on progresse. Dès qu’on aura la possibilité de se frotter aux grosses nations, on le fera. Ce n’est pas toujours facile car on joue sur un continent qui a des particularités propres. On est entre l’idée de progresser et de tenir compte de notre pain quotidien qui est l’Afrique. L’idée est de progresser. C’est le message que j’ai envoyé aux joueurs après cette CAN. Mon travail est tendu vers cet objectif.
Vous êtes Champions d’Afrique. Quels sont les axes sur lesquels vous allez désormais travailler pour progresser ?
Il y a beaucoup de travail. Il y a pas mal d’aspects sur lesquels on peut bosser. On peut être mieux organiser, faire encore plus mal, être plus fluide dans notre jeu. Avoir la capacité de contrôler les grosses et les petites nations de la même manière avec l’objectif de gagner. Et puis il y a l’objectif principal qui est la qualification à la Coupe du monde. L’accord avec les joueurs est clair. Si je ne sens pas qu’on a envie de repousser nos limites, j’ai du mal à travailler de cette manière là. Ce doit être un environnement de compétition qui amène le dépassement de soi
Mansour Fodil, à Villeneuve d’Ascq.