Algérie-Cameorun, 1-2.Terrible désillusion pour l’équipe d’Algérie éliminée le dernier jour, le dernier match et dans les dix dernières secondes d’une longue campagne de qualification au Mondial 2022. Un scénario incroyable et douloureux que seul le football est capable de proposer à ses passionnés. L’image d’un selectioneur algérien accroupi, terrassé par l’émotion et la peine au bord de la pelouse du stade Mustapha Tchaker a fait le tour de la toile.
Peu de temps après la coup de sifflet final, Djamel Belmadi s’est présenté devant le parterre de journalistes. Il avait de grosses cernes sous les yeux et les traits du visage tendus. Voix basse et visage fermé, il a essayé de commenter cette sortie de route insupportable pour les fans algériens : «On est effondrés, a-t-il confié, on a mis notre vie entre parenthèses pour ce match et ce succès. Pour notre pays, notre peuple. On n’avait que cette motivation en tête. Plus qu’une déception personnelle, ce mauvais scénario… On doit s’en remettre à dix secondes d’une Coupe du monde. On a manqué de précision dans le dernier geste, la dernière passe, l’avant-dernière passe… Malgré cela, tu es qualifié dix secondes avant la fin mais le football est parfois cruel. Je ne pense pas que l’équipe la plus méritante ce soir s’est qualifiée. ».
Ce qui semble le plus dur à encaisser pour le natif de Champigny, c’est d’avoir l’impression que son équipe n’a pas été dominée ou si peu par les Lions Indomptables sur les deuxc matches «On était dans un équilibre tactiquement. On a jamais été mis en danger, jamais dominés sauf sur coups de pied arrêtés et ces dix secondes…Toko Ekambi n’a pas été vu sur les deux matches grâce au travail de Benayada. Pourtant, c’est lui qui parvient à qualifier son pays à la Coupe du monde. Ne comptez pas sur moi pour tirer sur mes joueurs ».
Lucide malgré la haute tension du moment, Belmadi, qui a affirmé qu’il étudierait la question de son avenir dans quelques jours, sait que ses détracteurs, nombreux dans le sérail ces derniers temps, ne vont pas le rater et ne tarderont pas à lancer la curée : «Certains, présents ici ou sur les plateaux télé aussi, a-t-ll ajouté, se réjouissent de ce qui s’est passé. Il y a des chances que je fasse plaisir à certains ici et sur les plateaux TV qui t’écaillent pour des lobbys… Les jours à venir et les temps qui suivent vont être difficiles ». Il faudra attendre la réaction de l’institution faitière du football algérien voire celle des pouvoirs publics, dont l’interventionnisme est connu dès qu’il s’agit du sort de l’équipe nationale, pour savoir qu’elle option sera choisie : continuité ou révolution. Après tout, les Fennecs n’ont perdu que trois fois en 40 matches outes compétitions confondues. Mais, trois fois, il est vrai, dans des matches décisifs.
@Fayçal Chehat