Dans ce bilan de l’année 2022 que nous avons entamé par un article sur la réussite remarquable du déroulement de la Coupe du monde FIFA au Qatar, nous avons également prévu d’évoquer les grandes déceptions du football arabe.
À commencer par l’histoire très contrastée des Pharaons d’Egypte. Pour eux, tout s’est joué durant les quatre premiers mois de l’année. Pourtant, l’hiver 2022 n’a pas été complètement mauvais pour la sélection la plus titrée de l’histoire du football africain.
Présents au Cameroun pour leur 18e participation à une phase finale de la CAN, les protégés de l’entraîneur portugais Carlos Queiroz faisaient évidemment partie d’une demie douzaine de favoris déclarés.
En dépit d’une entrée en matière décevante, une courte défaite devant le Nigeria (0-1) dans un match si peu spectaculaire, les coéquipiers de Mohamed Salah montèrent en puissance jusqu’à s’ouvrir la porte de leur dixième finale continentale.Un record qui n’est pas près d’être battu dans les décennies à venir.
Mais avant d’avoir le privilège d’affronter le Sénégal dans une finale qui sentait la poudre, la formation du Nil a dû souquer ferme. Avec deux succès minimalistes devant le Soudan (1-0) et la Guinée Bissau (2-1).
Sans jamais proposer un football champagne, sans impressionner sur le plan offensif en dépit d’un effectif assez pointu, l’Egypte s’est néanmoins montrée solide défensivement. Sa rugosité et son organisasation monolithique ont dérangé tous ses adversaires successifs.
Jusqu’ à la demi-finale contre le Cameroun. Chez eux, les Lions indomptables n’ont jamais réussi percer une muraille digne des pyramides .L’Egypte s’était in fine imposée après prolongation et séance de tirs au but (0-0,3-1).
Avant cet exploit face au pays hôte, l’Egypte était sortie lessivée à l’issue d’un deuxième match au long cours en huitièmes de finale contre la Côte d’ivoire (0-0, 4 tab 2 ) puis victorieuse d’une furieuse bataille avec le Maroc en quart de finale (2-1).
Il était dit que rien se serait facile pour ces sextuples champions d’Afrique, toujours à l’arrache. Bien aidés, il est vrai par leur gardien de but,Abo Gabal alias Gabaski, en état de grâce.
Mais la série des situations avantageuses va se terminer en finale face à des Sénégalais morts de faim et toujours à la recherche d’un premier sacre continental.
Cette finale qui ne laissera pas une trace indélébile, a vu l’Egypte renoncer au titre de champion à la suite du quatrième tir au but tenté par le remplaçant Lasheen et détourné par Edouard Mendy. La quatrième prolongation et la troisième séance de tirs au but en sept matches ont été fatales aux Pharaons.
Mais l’affrontement égypto-sénégalais n’était pas vraiment terminé. Les deux géants du continent se retrouvèrent les 23 et 29 mars pour une double opposition en barrage du Mondial 2022.
L’Egypte reçoit en premier au Caire et pense avoir fait le plus dur en s’imposant au Caire (1-0) grâce à un but marqué contre son camp par Saliou Ciss.
Mais une semaine plus tard, à Dakar, les Lions de la Teranga remettent une nouvelle pièce dans la machine. Ils marquent un but précoce par Boulaye Dia (3′), arrachent le droit de disputer la prolongation, puis la séance de tirs au but avant d’envoyer leurs adversaires en enfer sur la dernière tentative de Sadio Mané.
Qualifiés pour le Mondial russe en 2018, les Pharaons ne connaîtront pas le bonheur de participer à la première Coupe du monde jamais tenue en terre arabe. Pour eux, 2022 restera à jamais une année « horribilis ».
@Fayçal CHEHAT