Dominés mais pas battus par la Colombie vendredi soir à Bergame (0-0), les Pharaons ont réussi un joli exercice d’attaque-défense. Un test qui leur sera certainement bien utile contre des adversaires aussi relevés. Dernier test, mercredi en Belgique.
Comment évoluer sans son meilleur joueur et préparer au mieux son entrée en Coupe du monde ? Privé de Mohamed Salah depuis sa blessure occasionnée samedi dernier par Sergio Ramos en finale de la Ligue des champions, Hector Cuper cherche évidemment la solution la plus pertinente pour pallier l’absence de son joueur majeur. Pragmatique et peu aventureux en termes de choix, il sait que le temps lui ait compté, et espère le retour de l’attaquant de Liverpool au plus vite pour rebooster un groupe diminué sans le natif de Basyoun.
Une semaine après une sortie très décevante contre le Koweit (1-1), l’Egypte se présentait donc à Bergame (ITA) avec pour mission de résister le plus intelligemment à un adversaire sud-américain qui lui était techniquement supérieur. Pour la circonstance, Cuper a aligné neuf nouveaux joueurs par rapport au onze qui avait débuté au Koweit, mais il n’a pas titularisé son gardien vétéran Essam El-Hadary. Il a en revanche aligné le milieu de Wigan Sam Morsy.
Emmenée par un James Rodriguez à la baguette aux côtés de Cuadrado de la Juventus, et avec Radamel Falcao en pointe, la Colombie présentait naturellement des arguments offensifs de très loin supérieurs à cette Egypte. Mais les Pharaons n’ont pas démérité. D’occasions nettes et franches, ils n’ont pas vraiment eu tout au long de cette rencontre. Mais il faut savoir se contenter de peu parfois.
Ils ont passé le plus clair du temps à défendre, en bloc, à contrer les approches colombiennes et ils l’ont fait avec intelligence et méthode.
On ne s’attendait évidemment pas à ce que cette « boring Egypte », au style ennuyeux, prenne le jeu à son compte en l’absence de Salah mais aussi de Mohamed Elneny toujours blessé à la cheville, les Pharaons en ont profité pour soigner leur travail de repli. En lieu et place de Salah, Cuper a demandé à Trezeguet, le milieu excentré de Kasimpasa (TUR) de prendre le couloir droit, lui qui opère aussi à gauche avec plus de naturel. Naturellement, Trezeguet n’a pas les mêmes automatismes. Amr Warda s’y est aussi essayé en fin de rencontre sans vraiment convaincre.
Solide défensivement, affaiblie offensivement, c’est l’Egypte
Seul aux avant-postes, Marwan Mohsen a été sevré de ballons exploitables. Pas facile d’évoluer dans ce registre sans un attaquant d’appoint mais c’est là le style et la marque déposée de l’Egypte sous Cuper. Une stratégie qui lui a permis d’être finaliste de la dernière CAN au Gabon puis de se qualifier quelques mois plus tard pour la Coupe du monde en Russie.
Rarement dangereuse dans la surface, mais plutôt habile à remonter le ballon quand il s’agit de contre-attaquer, l’Egypte s’en est remise à cette capacité tactique à défendre ensemble, groupée. El-Shenawi en première période puis El-Hadary en seconde période ont permis de ne pas encaisser de but. Hadary au passage, a payé de sa personne dans le dernier quart d’heure en allant au contact, ce qui lui a occasionné un choc assez violent d’ailleurs avec un adversaire qui l’a laissé au sol pendant de longues minutes.
On aurait aimé voir l’attaquant Koka, basé à Braga, au Portugal, mais ce dernier n’a clairement pas les faveurs du sélectionneur puisqu’il passe après Mohsen et Kahraba, voire Warda dans la hiérarchie des attaquants. Evidemment, avec seulement cinq buts en championnat cette saison, il n’est pas à proprement parler un finisseur. Mais pourquoi ne pas l’utiliser comme un point de fixation pour permettre aux excentrés, Sobhi et Trezeguet, d’en profiter ?
L’Egypte, qui débutera la Coupe du monde le 15 juin contre l’Uruguay, a encore un match de préparation pour finaliser certains aspects de son jeu. Elle sera à Bruxelles mercredi pour défier la Belgique. Sans Salah et probablement sans Neny non plus.
Un résultat positif serait le bienvenu : pour rappel, les Pharaons n’ont plus gagné un match depuis leur victoire sur le Congo en octobre. Ils restent sur trois nuls (Ghana, Koweit, Colombie) et deux défaites (Portugal 1-2, Grèce 0-1) concédées en mars. Globalement, ses dernières sorties n’incitent guère à l’optimisme. La blessure à l’épaule de Salah prive l’équipe d’un leader technique et offensif, mais aussi d’un joueur qui ferait l’objet d’une surveillance spécifique, susceptible de profiter à d’autres…
@Samir Farasha
L’Egypte alignait :
Mohamed El-Shennawi (El-Hadary, 46e) – Ahmed Fathi, Ahmed Hegazi, Saad Samir, Mohamed Abdel-Shafi – Tarek Hamed, Sam Morsy (Mahmoud Abdelaziz, 67e), Mahmoud “Trezeguet” Hassan (El-Mohamady, 57e), Ramadan Sobhi (Amr Warda, 66e), Abdallah El-Said – Marwan Mohsen (Kahraba, 63e).