A une journée du terme du championnat, les Chevaliers Blancs ont logiquement conquis le titre national qui leur tendaient les mains. Réguliers depuis mars, ils ont su profiter d’un nouveau faux-pas du Ahly. Ce couronnement porte pleinement la marque de Patrice Carteron, revenu en cours de saison.
Six ans que le Zamalek attendait ça ! Mardi soir, à la faveur d’une belle victoire sur El-Entag El-Harby (2-0) conjuguée à un nouveau faux-pas du Ahly contre El-Gouna (3-3), les Blancs du Caire ont mis fin à l’hégémonie des champions d’Afrique 2020 et 2021. Un terrible camouflet pour eux et en particulier pour Pitso Mosimane, leur technicien, qui avait tout remporté à son arrivée l’an passé…
Avant cette 33e et avant-dernière journée, quatre points séparaient les deux formations. De facto, Zamalek avait la certitude qu’en cas de victoire, le titre lui serait mathématiquement assuré. Mais il lui fallait encore vaincre un club qui se battait pour éviter la relégation.
Sans surprise, Ahmed Zizo (6e) puis Ashraf Bencharki en fin de match (88e) le lui ont justement permis, avec la rigueur et la discipline collective qui caractérisent cette formation solide et transformée depuis quelques mois.
Dans le même temps, le Ahly, qui menait pourtant 3-1 à la 80e, grâce à des buts signés Ali Maaloul, Hussein El-Shahat et Mohamed Sherif, a vu son adversaire revenir à sa hauteur. D’abord à la 86e puis à la 90e+10 ! De quoi enterrer définitivement ses derniers espoirs puisque l’avance du Zamalek est alors passée à six points. Irrattrapable.
Ce titre, dont la conquête a débuté sous Jaime Pacheco et qui s’est poursuivie à partir de mars 2021 sous la conduite du Français Patrice Carteron (ex-Ahly, et parti en cours de route en Arabie saoudite à Al-Taawoun, avant de revenir), est le 13e de l’histoire du Zamalek. Les Chevaliers blancs occupent la tête du classement depuis la fin avril.
L’équipe, qui possède une assise défensive exceptionnelle (20 buts encaissés seulement) est invaincue localement depuis février. C’est un premier titre également pour Hussein Labib, qui a succédé en cours de saison à la présidence au fantasque Mortada Mansour.
Pour l’anecdote, il reste encore parmi l’effectif six vainqueurs du titre précédent : Mahmoud Gennesh, Mohamed Abo Gabal, Mohamed Abdelshafy, Tarek Hamed, Ayman Hefny et Youssef Obama.
Parmi les hommes qui auront aussi brillé, notons son escouade offensive conduite par le Marocain Bencharki (15 buts) avec à ses côtés Youssef Obama (10 buts) et Ahmed Zizo (9). Avec 60 buts, l’équipe termine 2e meilleure attaque loin derrière Ahly (70) mais avec le plus grand nombre de victoires (24 sur 33 matches). Rappelons que Zamalek a prêté son goleador Mustafa Mohamed cet hiver (9 buts en 17 matches au Galatasaray), et qu’elle devrait le vendre prochainement, les offres ne manquant pas…
Le Zamalek, dont on se rappelle qu’il fut éliminé précocement -dès la phase de poules de la Ligue des champions, dont il était finaliste quelques mois plus tôt – a su digérer cet échec… tout autant que les soucis dans la coulisse (trois bureaux exécutifs se sont succédés, sans oublier les contraintes économiques) pour aller remporter ce titre.
Le Zamalek terminera le championnat vendredi face à l’un des promus, National Bank of Egypt, qui a réussi à se maintenir in-extremis, contrairement à Aswan, Wadi Degla (qui chute après 10 ans en D1) et El-Entag El-Harby. Il est encore en lice en Coupe nationale et doit prochainement disputer sa demi-finale contre le relégué Aswan.
Ensuite ? Le club cairote préparera la nouvelle saison, et notamment son tour de chauffe en Ligue des champions face aux ambitieux Djiboutiens d’Arta Solar 7, qui ont recruté Carlos Kameni, Dany Nounkeu, Alexandre Song et Diafra Sakho, entre autres…
On l’a compris, ce Zamalek-là, une deuxième mouture version Carteron, aura de fortes ambitions à faire valoir, au-delà même de la scène égyptienne, dans les mois à venir. D’ici là, la direction devra encore s’assurer que le Français sera bel et bien assis sur le banc des Chevaliers blancs à la reprise…
@Samir Farasha