La première demi-finale de l’ Euro 2016 opposera ce soir, à Lyon, le Pays de Galles au Portugal. C’est la sixième fois de leur histoire que les Portugais atteignent le dernier carré d’une épreuve majeure.
Pour les Gallois, c’est en revanche la première fois que la sélection atteint ce niveau de compétition. Dans ce match, les camarades de Cristiano Ronaldo partent avec un léger ballotage favorable, en raison notamment de leur expérience du très haut niveau et des absences conjuguées d’Aaron Ramsey et de Ben Davies coté Britanniques. Si le Portugal apparaissait avant le début de l’épreuve comme un demi-finaliste en puissance, personne en revanche n’aurait misé une livre sterling sur les Gallois. Car si l’on convoque le passé footballistique des Dragons, les statistiques ne plaident pas forcément en leur faveur.Il faut remonter jusqu’en 1958, et un quart de finale de coupe du monde perdu face au Brésil (1-0) pour trouver le plus grand exploit jamais réalisé jusque ici par ce petit pays de la couronne d’Angleterre. Depuis cette date, plus aucune trace d’une quelconque qualification pour un tournoi majeur, que ce soit un Mondial ou un Euro.
Pour les Portugais, le panorama est tout autre. Ce sont en effet de grandes habitués du haut niveau. Ainsi depuis leur apparition en 1984 à un Euro, les Lusitaniens se sont distingués par une autre participation en 1996, puis par une présence régulière et continue à l’événement depuis cette date. La Seleçao Das Qinhas fait ainsi partie des rares nations, elles sont sept au total, à présenter un bilan aussi linéaire. Dans ses différentes phases finales, la sélection portugaise n’a jamais été éliminée en poule. Elle a même son palmarès une finale disputée en 2004, à domicile, mais qu’elle laissa filer entre les mains de la Grèce d’Otto Rehagel.
Deux Galactiques pour un fauteuil
Malgré cet avantage historique, Fernando Santos ne veut pas s’emballer et prend très au sérieux son adversaire du soir sur. « C’est important de s’appuyer sur notre histoire en termes d’expérience, et en même temps notre objectif est d’écrire une nouvelle page de cette histoire, tempère le coach portugais. Les Gallois ont eu un parcours exceptionnel jusqu’ici. Ils ont éliminé la Belgique 3-1, alors que celle-ci est première au classement FIFA. Nous allons affronter une excellente équipe galloise ». A ce jeu des petites phrases destinées à faire baisser la pression, son homologue Chris Coleman n’est pas en reste : « le Pays de Galles est le Petit Poucet de ces demi-finales car le Portugal a déjà disputé sept matches à ce niveau en compétition internationale ». Et de poursuivre sur l’état d’esprit que devront avoir ses protégés pendant le match: « Si nous y pensons trop, à cause de l’émotion, nous pouvons perdre de vue notre objectif.Il faut que les joueurs entrent avec sérénité et confiance sur le terrain. D’expérience, je sais que le vrai danger, c’est là qu’il se trouve.Ce qui est le plus important, c’est d’avoir l’impression d’avoir tout donné après le match ».
Sur la pelouse du stade des lumières à Lyon les deux formations partiront toutefois avec quelques cartouches en moins. Trois joueurs sont d’ores et déjà assurés ne pas prendre part à cette rencontre, en raison notamment d’un cumul trop important de cartons jaunes. Ces aléas du jeu défavoriseront davantage les Gallois qui devront se priver des services d’Aaron Ramsey et de Ben Davies tandis que les Portugais auront à déplorer la seule suspension de William Carvalho. Reste aussi l’épineuse question des possibles forfaits pour ce match. Pepe et André Gomes sont annoncés comme incertains et pourraient ne pas débuter la partie.
Si certaines absences sont dommageables pour le spectacle, on peut en revanche se réjouir de la présence sur le rectangle vert de Gareth Bale et de Cristiano Ronaldo. Les deux Galactiques vont pouvoir se livrer un duel en miroir que le partenaire de CR7 tente de relativiser : « « Il ne s’agit pas que de deux joueurs, tout le monde le sait, mais de deux nations en demi-finale. On se concentre sur ce qu’on peut faire en équipe, pas sur des individualités. Le plus important pour moi, c’est de bien jouer pour mon équipe« . Les deux compères du Real Madrid auront toutefois l’opportunité sur ce match d’asseoir un statut de stars qui les escorte depuis le début de la compétition mais qu’ils n’ont pas encore totalement concrétisé sur le terrain. Avec trois buts à son actif, le Gallois devance son coéquipier qui ne compte que deux unités, mais CR7 s’est montré plus altruiste avec deux passes décisives contre une pour le natif de Cardiff. Le plus en forme des deux pèsera assurément pour beaucoup dans le résultat final.
Avant que monsieur Jonas Eriksson ne donne le coup d’envoi de la rencontre, le Portugal mène par deux victoires à une dans l’historique des trois confrontations entre les deux nations. Si l’on ajoute à cela le capital expérience acquis par la Seleçao depuis une vingtaine d’années, il est légitime de penser que les camarades de Rui Patricio partent avec un ballotage favorable pour valider leur billet pour la finale. Mais le meilleur moyen pour les Portugais est encore de gagner au bout des quatre vingt dix minutes de jeu. Logique qu’ils n’ont toujours mise en pratique depuis le début du tournoi…
@Mansour Fodil