A partir d’aujourd’hui et jusqu’au 31 décembre inclus, la rédaction de 2022mag consacrera chaque jour sa une à un évènement qui a fait l’actualité du football arabe durant cette année. Premier épisode : le 10e sacre du Ahly du Caire en Ligue des champions d’Afrique.
C’était écrit. Après avoir passé quarante cinq minutes à résister tant bien que mal aux vagues des Diables rouges cairotes, les Kaizer Chiefs de Soweto (AFS) ont fini par craquer. Trois fois en vingt minutes, entre la 53e et la 74e. En cette chaude soirée du 17 juillet au stade Mohammed V de Casablanca, le Ahly du Caire était trop fort techniquement, trop sûr de ses forces, et bien supérieur sur le plan tactique. A l’image de son parcours tout au long de cette campagne 2021 qui ne l’aura vu mettre un genou à terre qu’une seule fois, c’était lors de la phase de poule en Tanzanie face au Simba SC (0-1).
Tout a commencé comme souvent d’ailleurs par un tour d’écrémage facilement franchi aux dépens des Nigériens de la SONIEDEP (1-0, 4-0). L’occasion pour le coach sud-africain du Ahly, Pitso Mosimane, de faire tourner son effectif et de donner du temps de jeu à tout le monde.
A partir de février, voici le Ahly, champion d’Afrique sortant, rappelons-le, engagé dans un groupe à sa portée : il y retrouve le Merreikh soudanais, le Simba de Tanzanie et le Vita de Kinshasa (RDC). La première place lui est promise, sachant que les deux premiers de chaque groupe sont qualifiés pour les quarts.
Dès la 1re journée, le Ahly s’installe en tête après avoir giflé Merreikh (3-0). Une semaine plus tard, il s’en va tester la solidité de Simba, vainqueur surprise du Vita à Kinshasa (1-0). En ce 23 février, rien ne va sourire au Ahly, qui bute sur une solide défense et fait preuve de maladresse ou d’impatience devant le but du gardien tanzanien Manula. C’est même le club dirigé par le Français Didier Gomes Da Rosa qui marque dès la 21e par son Mozambicain Luis Miquissone, appelé à devenir la révélation de l’année en LDC. Le Ahly finit par s’incliner, pour la première fois depuis bien longtemps. Simba prend la tête du groupe.
Lors de la 3e journée, le Ahly n’a toujours pas retrouvé son fluide, et se fait accrocher par Vita (2-2) Après avoir été mené 1-0, il marque deux fois mais les Kinois reviennent à égalité, à la stupeur de Mosimane. Quinze jours plus tard, le Ahly débarque à Kinshasa avec la ferme intention de s’imposer, ce qu’il réussit avec la manière (3-0), marquant deux fois dans les vingt premières minutes. Mais Simba continue de gagner et donc, de faire la course en tête.
Lors de la 5e journée, le Ahly laisse filer deux nouveaux points à Omdurman face à Merreikh (2-2) après avoir compté deux buts de retard à la pause. Benoun sur penalty (81e) puis Yasser Ibrahim, au bout du temps additionnel (90E+4) lui permettent d’arracher in extremis un point. Suffisant pour accrocher la 2E place qualificative, à une journée de la fin
La « finale » du groupe, début avril, n’est autre que la revanche entre le Ahly (8 points) et Simba (13). Le club champion d’Afrique se doit de l’emporter pour l’honneur, et ne pas finir à huit longueurs des Tanzaniens dont personne ne s’était méfié. Le goleador maison Mohamed Sherif inscrira le seul but de la rencontre (1-0).
Place désormais aux quarts de finale qui se disputent plus d’un mois après la fin de la phase des poules. En cette mi-mai, le Ahly reçoit un grand prétendant à sa succession, le club sud-africain des Mamelodi Sundowns. Le dernier club de Pitso Mosimane, qui y glané de nombreux titres. 2-0 à l’aller, après un match compliqué. Au retour, les Cairotes se contenteront du match nul (1-1) et feront preuve de solidité défensive, alors que Mosimane est pris à partie et insulté par ses anciens supporters.
Les demi-finales offrent un nouveau grand prétendant au Ahly, l’Espérance de Tunis de Mouine Chaâbani. A l’aller, le Ahly fait le dos rond et marque un seul but par Mohamed Sherif. Au retour, chez lui, il écrase une Espérance méconnaissable (3-0).
Le Ahly est donc qualifié pour la finale du 17 juillet et en position de défendre son titre continental face à d’autres Sud-africains, les Kaizer Chiefs. Il présente un onze classique, avec une nuance pourtant : le milieu malien Aliou Dieng a été relégué sur le banc. Mohamed El-Shenawy, le capitaine, est dans le but, et dirige une défense à quatre Akram Tawfik, Badr Benoun, Ayman Ashraf et Ali Maâloul. Au milieu, Hamdy Fathy et Amr El-Souleya sont à la récupération. Devant eux, une ligne de trois avec Tahr Mohamed et Hussein El-Shahat dans les couloirs, Magdi Afsha en milieu axial. Et une seule pointe, Mohamed Sherif.
Après 45 minutes de domination stérile, le Ahly passe la vitesse supérieure et inscrit trois buts par Mohamed Sherif (53e), Magdi Asha (64e) et El-Souleya (73e). Le Ahly décroche enfin son dixième titre en LDC, la fameuse « decima ». Mohamed Sherif, le meilleur buteur du championnat égyptien, est aussi sacré meilleur buteur de la compétition. Le Ahly est assuré de disputer la CDM des clubs dont il a terminé la dernière édition à la 3e place. Et ce même Ahly a remporté la Supercoupe d’Afrique en mai aux dépens de Berkane (2-0) à Doha. De quoi se consoler largement de la perte du titre de champion national 2021, abandonné au grand rival, le Zamalek…
@Frank Simon