Chaque jour et jusqu’au 1er janvier, la rédaction de 2022mag consacre sa une à un évènement qui a fait l’actualité du football arabe durant cette année. Aujourd’hui, nous nous intéressons au parcours des Egyptiens lors du tournoi olympique de Tokyo.
Avant de quitter la terre qui vit naitre les Pharaons, l’équipe nationale d’Egypte se savait investie d’une mission : aller le plus loin possible dans ce tournoi olympique, neuf ans après sa dernière participation, remarquée, à Londres, avec dans ses rangs un certain Mohamed Salah.
Pour mettre tous les atouts de son côté, l’expérimenté sélectionneur Shawky Gharib a donc assemblé une équipe avec des joueurs jeunes mais rompus aux matches internationaux, soutenus par des cadres tels que le gardien du Ahly Mohamed El-Shenawy et les axiaux Ahmed Hegazy (Ittihad, ARS) et Mahmoud Hamdy El Wensh (Zamalek). De talent, le groupe ne manquait pas avec les Ahlaoui Akram Tawfik, Salah Mohsen et Taher Mohamed. Restait à savoir comment ces joueurs, qui n’ont pas eu un seul moment pour souffler, entre championnat national et Ligue des champions d’Afrique, allaient digérer une nouvelle compétition internationale à l’heure où ils auraient dû souffler.
La tâche dévolue aux jeunes Pharaons était simple : terminer devant l’Argentine et derrière l’Espagne, grande favorite de ce groupe C basé à Sapporo. Justement, le premier match a lieu contre les Ibériques ce 22 juillet. Mais l’Egypte résiste et démontre un vrai savoir-faire sur le plan défensif, rappelant que son collectif est solide et discipliné. Trois jours plus tard, les Egyptiens défient l’Argentine. Ils craquent juste avant l’heure de jeu, encaissant un but signé du défenseur de Lens Facundo Medina (52e). Pour espérer se qualifier lors de la 3ème et dernière journée, il leur faut absolument dominer l’Australie, vainqueur 2-0 de l’Argentine et battue 1-0 par l’Espagne. Tout en espérant que l’Argentine ne battra pas l’Espagne, déjà qualifiée elle.
Le 28 juillet à Rifu, les Pharaons inscrivent enfin un but, puis un autre. Le premier est l’œuvre de Yasser Rayyan (1-0, 44e) le joueur de Ceramica Cleopatra. Le deuxième, qui scelle la qualification, est marqué par El-Wensh (2-0, 85e). Dans le même temps en effet, l’Espagne et l’Argentine se neutralisent (1-1). Egypte et Argentine terminent à égalité de points (4 chacun) mais c’est la différence de buts générale (+1 pour l’Egypte, -1 pour l’Argentine) qui prévaut, plutôt que la différence particulière qui aurait envoyé les Sud-américains en quarts.
Qualifiée, l’Egypte sait pourtant que la mission qui l’attend est compliquée, puisque c’est le Brésil et ses stars (Dani Alves, Richarlison) qui se présentent au tour suivant. Trois jours plus tard à Saitama, le Brésil s’apprête donc à défier sa deuxième équipe africaine du tournoi, après avoir été tenu en échec par la Côte d’Ivoire.
Dans ce match, les Pharaons auront rarement la possession. Dominés, ils résistent pendant plus d’une demi-heure avant de s’incliner sur un but de Matheus Cunha, le joueur de l’Atletico Madrid (1-0, 37e). Malgré une majorité de joueurs évoluant régulièrement en A (El-Shenawy, Fotouh, Hegazy, El-Wensh, Taher Mohamed, Tawfik), l’expression offensive de ce groupe (et son efficacité) reste sa principale difficulté. Le Brésil s’impose d’un tout petit but. Naturellement, les regrets égyptiens seront importants. Ces mêmes difficultés rencontrées sur le plan offensif coûteront aussi une place sur le podium de la Coupe arabe des nations, cinq mois plus tard à Doha…
@Frank Simon