Chaque jour et jusqu’au 1er janvier, la rédaction de 2022mag consacre sa une à un évènement qui a fait l’actualité du football arabe durant cette année. Aujourd’hui, nous nous intéressons au formidable parcours du capitaine des Pharaons et buteur/passeur de Liverpool.
Tout a-t-il vraiment été raconté, écrit à propos de l’enfant chéri de l’Egypte ? On a le sentiment qu’avec lui, il reste encore de beaux chapitres à venir, même si sa vie et sa carrière sont extrêmement bien documentées depuis ses lointains débuts à l’Arab Contractors, avant de rejoindre l’Europe, la Suisse et Bâle il y a presque dix ans.
A bientôt 30 ans, il les fêtera en juin prochain, Mohamed Salah Ghaly n’est pas loin d’avoir atteint sa plénitude. De ce point de vue, l’année 2021 aura été exceptionnelle le concernant. Neuf buts (sur 22) lors de la deuxième moitié de la saison 2020-21, quinze cette saison en Premier League, soit 24 inscrits tout au long de ces douze mois. Dix en Ligue des champions et deux en équipe nationale, soit 36 en 2021. Sans compter ses innombrables passes décisives ou avant-dernières passes, que ce soit pour Liverpool ou l’Egypte.
Bien sûr, Liverpool n’aura pas rayonné comme par le passé sur la scène nationale/européenne mais l’Egyptien, lui, a souvent brillé, battant record sur record. Le 31 janvier, son doublé contre West Ham fait de lui le 5e joueur de son club à inscrire au moins 20 buts touts compétitions confondues sur une période de quatre saisons consécutives. Le 24 avril, son but contre Newcastle United fait de lui le premier joueur des Reds à marquer 20 buts dans trois exercices différents. Le 25 septembre, Salah atteint le chiffre de 100 buts inscrits, en seulement 151 matches, un record pour un joueur de Liverpool. Le 19 octobre, il marque dans son neuvième match consécutif face à l’Atletico Madrid en LDC. Son doublé ce soir-là lui permet de doubler l’icône Steven Gerrard, avec désormais 31 buts en Ligue des champions. Son triplé contre Manchester Utd (5-0) le 24 octobre font de lui le meilleur buteur africain de Premier League (105 buts) devant un certain Didier Drogba.
Match après match, record personnel après record, Mohamed Salah s’est peu à peu imposé dans le coeur du public comme l’un des meilleurs, si ce n’est le meilleur joueur du monde en 2021. C’est en tout cas ainsi que Jürgen Klopp son entraîneur le considère. Pour autant, il n’a atteint que la 7e marche lors de la dernière édition du Ballon d’or de l’hebdomadaire français France Football, son plus mauvais classement jusqu’à présent (il fut 5eet 6e en 2018 et 2019).
Admiré pour sa faculté à éliminer ses adversaires dans un petit périmètre et à marquer dans des angles impossibles, craint pour cette capacité à accélérer ballon au pied, célébré pour sa facilité à marquer, quelle que soit sa position dans la surface de réparation, Salah n’a pas le même rendement à Liverpool qu’en équipe nationale. Plus finisseur en Angleterre, il est le leader technique, capitaine des Pharaons et guide du jeu de sa sélection nationale. Où il a souvent endossé le bleu de chauffe cette année lorsqu’il a fallu se qualifier pour la CAN puis pour les barrages de la CDM 2022.
Cette palette élargie est évidemment la preuve supplémentaire de son intelligence et de sa capacité à s’adapter à des contextes différents. Bien évidemment, le public égyptien regrette de ne le voir briller que par instants avec la sélection. Mais Salah préfère servir ses coéquipiers et attirer l’adversité sur lui afin de libérer ses partenaires. Ce fut le cas contre l’Angola (2-2) en éliminatoires de la CDM 2022 où, après une demi-heure catastrophique des siens, il a littéralement porté et transcendé son équipe.
Finira-t-il meilleur buteur de Premier League 2021-2022 ? Compliqué, mais pas impossible. Remportera-t-il un titre avec Liverpool, sur la scène anglaise ou européenne ? A voir. Portera-t-il encore ses Pharaons vers une finale de CAN, comme en 2017, histoire de faire oublier l’humiliante élimination par l’Afrique du Sud en huitièmes, en 2019 ? C’est évidemment son souhait, même si l’adversité en CAN est considérable pour la compétition qui débute dans dix jours, avec l’Algérie, le Sénégal et le Maroc, pour le citer qu’eux. Et puis, il y a l’espoir de revenir en CDM, au Qatar, en novembre 2022. Pour effacer le terrible souvenir de Russie 2018, où il était arrivé blessé (merci Sergio Ramos…) et n’avait pas pu empêcher sa sélection d’être battue trois fois malgré deux buts. Nous lui souhaitons en tout cas le meilleur pour l’année naissante…
@Frank Simon