Le roi est mort, vive le roi ! Après deux ans de règne ininterrompu, les Egyptiens du Ahly ont cédé à un Wydad imbattable leur couronne, le 30 mai dans la fournaise du stade Mohamed V.

Et le Ahly n’a pas abdiqué devant n’importe qui, puisque c’est ce Wydad de Casablanca, le grand outsider tout au long de cette compétition, qui lui a dicté ses conditions.

Avec à l’arrivée, un score sans appel (2-0) et une performance collective remarquable des Marocains dirigés depuis le début de la saison par un certain Walid Regragui, dont c’était le premier fait d’armes en cette année 2022, et pas le dernier…

Dès les premiers instants, le Wydad pressait des Cairotes pour ne desserrer son étreinte que dans les derniers instants du match. Dès la 11e, le Congolais Mbenza allumait une première mèche, sa frappe à l’entrée de la surface étant repoussée par la transversale d’El-Shennawy. Avertissement.

Quelques instants plus tard, sur un ballon gagné contre Hamdi Fathy, Zouhair El-Moutaraji plaçait d’environ 22 mètres une frappe exceptionnelle du droit dans la lucarne (1-0, 15e). Le Ahly était dans les cordes, groggy.

A la pause le WAC menait, logiquement, face à un adversaire sans ressort. La seconde période reprenait sur un nouveau coup de théâtre. Dans le couloir droit, le latéral El-Amloud adressait un centre vers Mbenza, au point de penalty.

Ce dernier laissait filer. Au second poteau, El-Moutaraji surgissait, grillant la politesse à Hany, frappait une première fois. El-Shennawy repoussait.

Mais le Marocain reprenait à bout portant du gauche, pour loger le ballon sous la transversale (2-0, 48e). Cette fois, le Ahly était KO. Délire dans des tribunes parées de rouge.

Complètement éteints, les Cairotes devaient attendre la 74e et une frappe d’Afsha, entré en jeu, pour placer un tir cadré. Après cinq minutes de temps additionnel, la délivrance.

Le Wydad façonné par Regragui a donc décroché sa troisième étoile continentale après 1992 et 2017. Elle porte la marque de cet entraîneur arrivé l’été d’avant.

La feuille de match
A Casablanca (stade Mohamed V),

Ahly du Caire (EGY) – Wydad Casablanca (MAR) : 0-2 (0-1). 45 000 spectateurs. Arbitre : M. Gomes (AFS). Buts : El-Moutaraji (15e, 48e).

AHLY : El-Shennawy – Hany (Mohsen), Ibrahim, Ashraf, Maâloul – Dieng (Soliman), Fathy (El-Suleya) – El-Shahat (Afsha), Redwan (Sherif), Mohamed – Tau. Entraîneur : Pitso Mosimane.

WAC : Tagnaouti – El-Amloud, Farhane, Dari, Attiat Allah – Jaadi (Serrhat), Daoudi (Asrir), Jabrane, El-Hassouni (Aouk), El-Moutaraji – Mbenza (Haimoud). Entraîneur : Walid Regragui.

La talentueuse Tagnaout reine d’Afrique

Quelques mois après ce sacre d’un club marocain, c’était au tour des filles de l’AS FAR de s’installer sur le toit du football continental.

Le 12 novembre à Rabat, les Marocaines de l’AS FAR ont en effet été sacrées reines de l’Afrique, à l’issue de la deuxième édition de la LDC féminine.

Vainqueurs (4-0) chez elles, à Rabat, des Mamelodi Sundowns qu’elles ont détrônées, les joueuses de Mohamed Amine Alioua ont également raflé toutes les récompenses individuelles à l’issue d’un parcours exceptionnel : cinq victoires en cinq matchs !

Dès le coup d’envoi, les FAR et les Sundowns affichaient chacune quatre victoires consécutives, avec un pouvoir offensif nettement plus affirmé chez les Sud-Africaines.

Contre toute attente, ce sont les Marocaines qui ouvraient la marque sur penalty par Fatima Tagnaout (1-0, 16e) à la suite d’une faute commise sur Redouani dans la surface de réparation.

Les Sundowns se sont surtout distinguées en première période par une nervosité et une rugosité extrêmes, avec de multiples avertissements reçus. A la 34e minute, après vérification du VAR, Mulaudzi était exclue pour un mauvais geste sur Redouani.

A la pause, les Marocaines comptaient un petit d’avance que Rabbah était toute proche de doubler, sur une tête déviée du bout des doigts par Andile Dlamini sur la transversale (47e).

A la 52e, tournant du match, la capitaine Nhlapho était exclue à son tour pour un deuxième avertissement. Sur le coup franc qui s’en suivait, Tagnaout donnait en retrait à Jraïdi dont la frappe allait se loger sous la transversale (2-0, 54e). Son quatrième but dans le tournoi.

A neuf contre onze, les Sundowns étaient paradoxalement plus dangereuses et Er-Rmichi devait s’employer dans les pieds de Kgadiete (65e). Les FAR continuaient d’attaquer et sur une passe donnée dans l’axe par Tagnaout, Jraïdi s’en allait battre Dlamini en face à face (3-0, 88e).

Epuisées, les joueuses venues de Pretoria encaissaient un dernier but, à la suite d’une action superbe de Tagnaout conclue par un centre que la gardienne laissait filer. Jraïdi, derrière elle, concluait à bout portant (4-0, 90e+2) inscrivant son sixième but de la compétition.

Au coup de sifflet final, l’AS FAR communiait avec tout le stade. La défaite des Lionnes de l’Atlas contre les Banyana Banyana en juillet dans cette même enceinte était balayée. Le triomphe était total.

Khadija Er-Rmichi a été désignée meilleure gardienne du tournoi tandis que Fatima Tagnaout recevait logiquement le trophée de meilleure joueuse. Quant à Ibtissam Jraïdi, elle est la meilleure buteuse avec 6 réalisations.

La soirée se terminait par la levée du trophée dans le ciel de Rabat. Une levée partagée très symbolique entre Aziza Rabbah et Ghizlane Chebbak, qui n’a pu jouer une minute mais qui a été associée (tout comme Mssoudy) à cette victoire aussi belle que méritée, quand bien même elle paraît sévère à certains en raison d’exclusions jugées trop sévères….

Les FAR alignaient le onze de départ suivant : Er-Rmichi – Benzina, Rabbah, Agbomadzi, Chhiri – Redouani, Dahmos, Boukhami, Tagnaout – Douha, Jraïdi.

@Frank Simon