Personnage multi-diplômés s’il en est, Gabriel Hicham Guedira est à la fois titulaire de la licence UEFA B, apte à la fonction de préparateur physique ou encore détenteur d’un master en management du sport. Ces compétences transversales lui ont permis d’exercer plusieurs métiers avant de se fixer en tant que directeur d’écoles de foot. Pendant six ans, il a géré l’Arsenal Soccer School de Casablanca. Mais depuis fin 2013, il pilote le projet marocain d’un autre grand d’Europe : la FC Barcelona Escola. En exclusivité pour 2022mag.com, l’affable manager nous explique les objectifs que poursuit le club catalan à travers ses structures dans le royaume chérifien. Et bien au delà…
Vous dirigez la structure FC Barcelona Escola au Maroc. Quel est votre rôle dans ce programme?
J’ai porté le projet depuis la fin de 2013. L’idée m’est venue en voyant la ferveur des supporters marocains pour le football espagnol, et pour le Barça en particulier. A partir de là, et suite à quelques visites à la FC Barcelone Escola, j’ai eu des contacts et des négociations avec le club qui ont duré plus de 12 mois. On a lancé le projet à Casablanca. Une deuxième structure est prévue sur Rabat (ndlr, depuis fin juin). Aujourd’hui, je m’occupe de la gestion quotidienne des écoles tant sur
le plan technique que dans les domaines du management et du développement.
Depuis quand ce programme existe-t-il à l’international?
Il est né en 2003. La première FCB Escola a vu le jour en Afrique, et plus exactement en Egypte. Ensuite, d’autres écoles ont suivi.Celle du Maroc est la 13 ème au Monde, la deuxième en Afrique et la première au Maghreb. Le club cherche continuellement à développer son réseau international de joueurs, sa base de fans, sa méthodologie et transmettre sa philosophie partout dans le monde.
Quel est le mode d’organisation de ces écoles?
Ces écoles sont encadrées par des coaches catalans ayant suivi leur formation sur la base des diplômes UEFA. Ils ont obtenu la certification des formateurs du FC Barcelone. Nous travaillons avec des groupes réduits pour permettre un meilleur apprentissage. Nous essayons de donner un maximum d’informations sur la méthodologie et la philosophie de jeu du Club. Chaque Joueur à aussi l’occasion de participer à des tournois à l’international qui sont autant de rencontres de cultures footballistiques différentes.
Les joueurs professionnels viennent-ils dispenser quelques conseils?
L’exemple le plus récent est celui de Xavi. C’est le joueur emblématique du club. Il représente au mieux les valeurs du club. Il a été présent aux côtés des jeunes participants au Festival international des FCB ESCOLA à Barcelone. D’autres joueurs rendent visite selon leur disponibilité.
La FCB Escola internationale est-elle différente de celle qui se trouve
à Barcelone?
Non le programme est similaire. Il n’y a absolument pas de différences sur le contenu technique. Les séances sont dispensées de la même manière. Nous nous rapprochons au maximum des conditions offertes à Barcelone.
Quels sont les objectifs visés par ces implantations à l’étranger?
L’idée est d’accroitre le réseau de joueurs du club à travers le monde. Il s’agit de donner une formation 100% catalane. Un joueur qui accède à notre réseau s’imprègne des valeurs telles que l’humilité, la discipline et le respect des partenaires.
N’est ce pas un moyen intelligent pour le Barça d’attirer des jeunes pour son centre de formation de la Masia?
Un joueur qui est chez nous a sans doute plus de chances d’être vu par les coaches du club. Celui qui fait ses preuves devant les cadres techniques peut être suivi, supervisé et faire des tests en Catalogne.
Le site du club annonce un nombre de 4000 joueurs qui participent à ce programme. A quel rythme ce chiffre augmente-t-il chaque année?
Je ne saurais vous dire précisément. Toutefois, il y a de plus en plus de demandes concernant les programmes de formation. Ceci s’explique par le palmarès du club et par les titres remportés ces dernières années. Des projets d’ouverture d’écoles sur plusieurs autres pays sont
programmés.
Quels sont les critères pour s’implanter dans un pays?
Il faut d’abord l’infrastructure. Le club insiste beaucoup sur les moyens mis à disposition dans le pays d’accueil. Il faut ensuite des partenaires locaux qui aient une bonne connaissance dans la gestion des
écoles de football. Enfin, il doit y avoir un potentiel de fans qui aient de l’affection pour le football développé par le FC Barcelone. A partir de là des études de terrain sont réalisées pour juger de la
faisabilité et de l’implantation d’une académie.
Privilégiez vous des nations où les joueurs sont très techniques?
La philosophie Barça donne la chance à tous les joueurs. Tous les pays sont les bienvenus dans le réseau des FCB Escolas. Le choix des pays dépend des critères citée précédemment : le potentiel du club à l’échelle local, la popularité du football, le nombre de fans parmi les jeunes.
Quels sont les pays qui sont en passe de recevoir vos écoles?
Dès le Mois de Septembre, le Danemark et la Russie auront leurs propres écoles de football. L’Arabie Saoudite a été également annoncé. D’autres pays suivront rapidement.
Pourquoi avoir privilégié le Maroc pour une première implantation au Maghreb?
Il faut savoir que le Maroc dispose de la plus grande base de fans du club dans la région. Dans les statistiques officielles du club, le Maroc est premier. Ensuite, il y a la proximité culturelle et géographique. Pour une première expérience cela joue un rôle important.
L’ouverture rapide d’une seconde structure à Rabat, en juin, après celle de Casablanca en janvier résulte t-elle d’un succès qui dépasse vos espérances?
Après avoir lancé Casablanca, nous avons eu beaucoup de demandes pour l’implantation de l’école dans différentes villes du Royaume. Nous devons faire les choses progressivement. Nous faisons maintenant des stages sur Rabat mais avec un souhait et une optique d’ouvrir d’école
rapidement.
Les pays arabes sont connus pour renfermer une importante jeunesse. Sont-ce des cibles prioritaires?
Oui, les pays arabes sont des cibles prioritaires. Le club est déjà implanté au Maroc, en Egypte, en Arabie Saoudite et à Dubai.
Quelles sont les zones géographiques où vous souhaiteriez vous développer dans le futur?
Le programme est implanté dans 13 pays. Dans certains Etats, l’école compte plusieurs sites comme au Brésil. Au Maroc, nous souhaitons toucher des villes tel que Tanger, Marrakech ou encore Agadir.
Propos recueillis par Nasser Mabrouk