Georges Leekens a été désigné jeudi matin sélectionneur de l’équipe d’Algérie par la Fédération algérienne de football. Une information confirmée par le président Mohamed Raouraoua.
Le Belge succèdera dès vendredi au Serbe Milovan Rajevac “ démissionné” au lendemain du match nul concédé au Cameroun (1-1) par les Fennecs à Blida lors de la première journée du groupe B des éliminatoires du Mondial 2018. La durée de son contrat n’a pas été révélée mais elle pourrait être d’une durée de trois ans. C’es-à-dire jusqu’à la CAN 2019. Ces dernières semaines une longue liste de noms a circulé. La piste la plus crédible était celle menant à l’ancien sélectionneur des Diables Rouges, mais Marc Wilmots avait finalement décidé de renoncer à l’offre algérienne.
Les Fennecs auront quand même un Belge à leur tête pour disputer la phase finale de la CAN 2017 et tenter de se qualifier pour la troisième fois consécutivement à une phase finale de Coupe du monde. Pour Leekens, le football algérien n’est pas une découverte puisqu’il a déjà dirigé l’équipe nationale durant quelques mois en 2003. Il avait alors réussi à la qualifier pour la CAN 2004 avant de laisser la barre technique à Rabah Saâdane. Mais c’était une autre époque (difficile sur tous les plans) et un autre effectif ( beaucoup moins talentueux).
Le choix du natif Meeuwen-Gruitrode va sans doute décevoir les nombreux fans des Fennecs qui espéraient une plus grosse pointure à la hauteur de la qualité du groupe actuel. Ancien sélectionneur de Belgique (2010-2012) et plus récemment des Aigle de Carthage quarts de finalistes de la CAN 2015, Leekens brille également par son instabilité et traîne derrière lui quelques échecs retentissants. Le dernier date de cette semaine puisqu’il a été limogé par Lokeren pour résultats insuffisants en Jupiler Pro League.
Mais aussi paradoxal que cela puisse paraître, l’Algérie pourra peut-être bénéficier de la grinta d’un technicien revanchard qui estime ne pas être estimé à sa juste valeur dans son propre pays. Comme il l’a déclaré mercredi au lendemain de son licenciement pour répliquer à tous ceux qui, ironiques, lui conseillaient de se chercher une maison de pension, faisant allusion son âge (67 ans): « Le feu brûle toujours en moi, a-t-il répondu cinglant dans les colonnes du quotidien la Dernière Heure, ce métier me motive plus que jamais. J’ai l’expérience, la passion. Je suis redevenu libre de choisir ma nouvelle affectation. Je vais repartir à l’étranger, qui connaît ma méthode de travail, moi le perfectionniste ». Avant d’ajouter, convaincu par l’adage qui dit que nul n’est prophète en son pays : « En Belgique, évoquer le nom de Leekens équivaut à agiter un drapeau rouge devant un taureau. Dans mon pays, je ne peux plus forcer – en Flandre particulièrement – ce respect que j’ai acquis, notamment, en Algérie, en Tunisie et même en Turquie. Là, je suis apprécié, même par la presse, en dépit des critiques dont elle a pu m’abreuver ». Avant de chercher à montrer que sa crédibilité est toujours intacte: « Pendant mon bail à Lokeren, j’ai eu une offre du Cameroun – avant que ce pays opte pour Hugo Broos -, de Roumanie, du Qatar. J’ai repoussé toutes ces propositions parce que j’étais sous contrat avec le Sporting waeslandien… » L’autre particularité de Georges Leekens, c’est une tendance à revenir sur des chemins qu’il a déjà pratiqués. Ce retour en Algérie, a été précédé par quelques autres : Diables Rouges, Mouscron, Courtrai, FC Bruges, Cercle de Bruges et même trois fois à Lokeren.
@ Chehat Fayçal