Djamel Belmadi avait déjà évoqué avoir fait le ménage dans le groupe des Fennecs dès son arrivée à l’été 2018 en se basant sur les preuves d’engagement données ou pas par les joueurs. Dans un entretien accordé mardi 13 avril au bi-hebdomadaire algérien Botola, il a expliqué qu’il avait fait appel à l’histoire pour vérifier certaines choses. Comment ? En invitant son groupe à visionner un documentaire consacré à l’équipe du FLN ( à l’occasion du 62e anniversaire de sa constitution ) dont les joueurs avaient sacrifié entre 1958 et 1962 leurs intérêts personnels et professionnels à au profit de ceux de la patrie en souffrance, il voulait mesurer en quelque sorte le degré de sensibilité et d »adhésion des éléments appelés à défendre les couleurs de l’Algérie dans la compétition nationale.
Au sortir de l’expérience daté du 6 septembre 2018, il a tranché dans le vif lorsqu’il a constaté l’insensibilité de certains : » Pour moi, ce fut un déclic, a-t-il confié, Il fallait faire une petite synthèse parce que le reportage avait tout dit et chaque mot en plus n’aurait été qu’un rajout. Le lendemain, nous avons eu accès au travail sur leur investissement : le rapport à l’Algérie, à l’équipe nationale, sur le fait que ce serait trahir nos aînés qui se sont tellement sacrifiés que de ne pas se donner à 100%. La majorité a compris, mais certains ont été un peu moins sensibles. Pour moi, ces joueurs avaient un problème avec leur cœur. Les réactions étaient multiples, mais tous découvraient la fabuleuse histoire de l’équipe du FLN. Il y avait des larmes… A la fin de ce reportage, il y a eu une forme de silence. On attendait des réactions, mais on sentait qu’il y avait une sorte de pudeur. Il y avait évidemment des gorges nouées. Si à partir de ce reportage, on n’est pas pleinement touché, pleinement concerné, pleinement motivé, c’est qu’il y a un vrai souci avec la compréhension de ce qu’est l’équipe nationale algérienne».
Pays à l’histoire tellement singulière et riche en luttes incessantes, l’Algérie, même et surtout en sport, n’en finira jamais avec l’émotion. La belle émotion. Dans ce domaine, l’Algérie c’est tout ou rien.L’indifférence n’y a pas de place.
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