L’ambiance dans et autour du match Algérie Sénégal (1-0) était anormalement tendue comme s’il s’était agi d’un match couperet des éliminatoires du Mondial 2018. Les rares fois où les caméras de l’ENTV onf fixé le visage de Gourcuff sur le banc, le Breton est apparu les traits crispés. Bref le Gourcuff des mauvais jours, ceux que les Lorientais et la Ligue 1 connaissent bien. Dans les tribunes de ce stade du 5 juillet que les Algérois surnomment “le Tribunal” les dizaines de milliers de supporters étaient remontés comme des coucous préférant encourager les Lions de la Teranga et chambrer la bande à Sofiane Feghouli. Le but victorieux de Brahimi en fin de match a à peine détendu l’atmosphère et retourné les “supporters”. Cette tension s’est poursuivie lors du point presse d’après match. Le sélectionneur a répondu au feu des questions sur le jeu de son équipe, mais il est surtout apparu blessé par les critiques et annoncé clairement qu’il n’hésiterait pas à rendre son tablier au premier accroc en match officiel. Florilège de l’échange médias algériens – sélectionneur.
Sur son manque de sérénité : “ Vous parlez de sérénité ? Je pense que c’est difficile de trouver la sérénité en Algérie. Je commence à découvrir des choses désormais que je ne voyais pas avant. On aime mettre la pression sur les joueurs et critiquer à tout-va. Les joueurs ne peuvent pas être sereins dans ce cas. Ils sont constamment sous pression et ce n’est pas normal tout ça».
Sur les rapports médias-sélection : “Certains médias ne sont pas là pour aider la sélection. On met beaucoup de pression pour rien. Le jeu de l’équipe n’est pas aussi catastrophique que cela et je crois qu’il y a manipulation contre moi”.
Concernant son avenir proche : “ Vous dites que la sélection a mal joué aujourd’hui. Mais moi, je pense que vous avez oublié de mettre vos lunettes. Le problème, ce n’est pas Gourcuff. Moi, c’est simple, je l’ai dit et je le redis. Je suis prêt à partir à l’issue du match face à la Tanzanie”.
Incroyable dégradation de l’environnement d’une sélection classée dans le top 20 mondial, invaincue dans les éliminatoires de la CAN 2017 et qui n’aura perdu que deux matches amicaux de peu d’importance en 2015 face au Qatar (0-1) et à la Guinée (1-2). Des matches où le sélectionneur privé de quelques cadres a préféré faire des essais. Le président de la Fédération Mohamed Raouraoua aura besoin de toute son autorité et de son sens de la diplomatie pour apaiser le climat avant le double rendez-vous couperet en Coupe du monde contre la Tanzanie les 14 et 21 novembre. La prometteuse et talentueuse équipe d’Algérie serait la grande perdante de ce remue-ménage irrationnel.
@2022mag.com