Dans un entretien passionnant accordé au site lagazettedufennec.com, Nordine Kourichi n’a pas mâché ses mots concernant la nomination de Rabah Madjer à la tête de l’équipe d’Algérie. Il conteste la compétence de l’ancien joueur du FC Porto et affiche sa tristesse d’assister à l’effrondrement d’une sélection promise pourtant à un bel avenir. Extraits.
Depuis la nomination surprise de Rabah Madjer à la tête de l’équipe nationale d’Algérie il y a un mois maintenant, les critiques et la contestation du choix de l’ancien joueur du FC Porto n’ont pas cessé.Dans ce flot, la sortie de Nordine Kourichi, adjoint de Vahid Halilhodzic durant trois ans, témoin et acteur de la belle aventure du Mondial 2014, est sans concession. L’ex défenseur international estime d’abord que Madjer n’a pas les diplômes pour entraîner à un tel niveau et le fait d’être l’homme du pouvoir politique plutôt qu’un sélectionneur choisi par la Fédération : « Sa nomination vient d’en haut, a-t-il confié dans les colonnes du site lagazettedufennec.com, ce n’est pas normal qu’on se retrouve à la tête d’une sélection sans être diplômé. Qu’un entraîneur entraîne sans diplôme, ça ne se fait dans aucun pays du monde.”
Madjer n°1 Ighil n°2 ? Cherchez l’erreur
Et pour bien montrer qu’il ne remet pas en cause l’ensemble du staff technique, Kourichi encense les deux adjoints du champion d’Afrique 1990, même s’il ne comprend pas la hiérarchie « Instaurée » par la FAF: “ Un homme comme Ighil Meziane qui a de l’expérience, diplômé et qui se trouve n°2 alors qu’il était sélectionneur auparavant je trouve ça étonnant. Par contre je trouve que c’est une bonne chose de voir Djamel Menad dans le staff, surtout pour s’occuper de la ligne d’attaque qui a un potentiel important.”
A l’évidence meurtri de voir la belle machine verte fabriquée et fignolée entre 2011 et 2014 s’écrouler comme un château de cartes, le natif d’Ostricourt affiche son désarroi : » On est un peu la risée dans la mesure où tous les pays maghrébins sont qualifiés, le Maroc, la Tunisie et même l’Égypte, sauf nous. On est responsables de ça. Mais les grands responsables sont les dirigeants. Ce sont eux qui ont fait de mauvais choix. La preuve est là, nous avons fait 6 matches de qualification sans la moindre victoire et à la fin on se fait éliminer la tête basse”.
L’inévitable comparaison avec Halilhodzic
Et la tentation de faire une comparaison n’est pas loin: “L’instabilité nous a empêchés de progresser parce qu’en 2014 cette même équipe d’Algérie avait une identité, un principe de jeu et une organisation avec 4-3-3 porté sur l’offensive. On avait surtout des jeux d’attaque sur les côtés avec les Soudani et Feghouli qui n’arrêtaient pas de mettre des centres et on se retrouvait à 5 dans les 18 mètres (…) Avec Vahid, il y avait de la rigueur, le joueur qui arrive en retard à l’entraînement reprendra tout de suite l’avion. Je ne sais pas ce qui s’est passé avec Gourcuff et son système de 4-4-2 avec 4 joueurs au milieu, ça a complètement chamboulé les principes de jeu. Il y avait même un peu de laxisme par rapport à ce qu’on a fait nous avec Vahid et après ça a été la décadence dans la mesure où les mauvais choix sont de la responsabilité des présidents de fédération, de vouloir changer au bout de 3 à 4 mois et les joueurs ne retrouvaient plus de repères ».
Un cri du coeur très respectable. Car lancé par un homme qui a très bien servi les Fennecs. D’abord en tant que joueur ( 30 sélections, 2 buts) puis comme membre de son staff technique. Un homme qui aurait aimé avoir un peu d’égard de la part des dirigeants du football algérien dans cette période de tourmente. Et pourquoi pas, son mot à dire.
@Cheikh Mabele