Dans un long entretien accordé à la télévision nationale, le sélectionneur algérien Rabah Madjer, en poste depuis six mois dresse un bilan clairement positif de son action. Il va encore plus loin pour affirmer qu’avec lui l’équipe nationale a changé de visage: « J’ai hérité de la sélection nationale dans une situation difficile, a-t-il commencé par dire, les joueurs étaient vraiment abattus. On avait perdu à domicile face à la Zambie, alors que cela ne s’était pas produit depuis de très longues années. Nous avons chuté lourdement au Nigeria et en Zambie. Les joueurs étaient touchés par l’échec de qualification en Coupe du monde. Il fallait donc tout un travail psychologique pour redresser la barre. Dieu merci, nous avons réussi notre mission. Avec moi, l’EN a changé et a beaucoup progressé. Aujourd’hui, j’en suis content et satisfait ».
Mis à l’index par les médias de façon quasi unanime, hué par les fans au stade de du 5 juillet à Alger et à Hamlaoui à Constantine, l’ancienne star du FC Porto des année 80 affirme être venu devant les caméras de la télévision pour donner sa version et rassurer « le peuple algérien » : « Si je suis venu ici sur le plateau de la Télévision nationale, c’est pour dire la vérité au peuple algérien. Les Algériens entendent beaucoup de fausses informations, il est de mon devoir de leur dire que le groupe se porte bien, qu’il n’y a pas de malaise et qu’il y a une très bonne ambiance. D’ailleurs, les joueurs m’ont demandé le programme du prochain stage pour bien se préparer. Cela veut dire qu’ils viennent en sélection avec une grosse envie et détermination ».
Dans la foulée, il a démoli nommément deux joueurs, en l’occurence Sofiane Hanni et Saphir Taîder: Au sujet de la sortie prématuré ( 30e minute) du joueur du Spartak Moscou, il dira : » j’ai vu des lacunes et un déséquilibre. J’ai pris la décision de faire sortir Hanni que je respecte. Je l’ai fait sortir pour sauver l’équipe. Si je l’avais laissé, on aurait pris quatre ou cinq buts. » Idem pour le nouveau joueur de l’Impact de Montréal: » Je ne veux pas rentrer dans les détails, on connaît Taïder, on l’a convoqué. Autrement dit, on ne lui a pas donné de garantie pour être titulaire. Je lui ai tendu la perche, je voulais le voir de très près sur tous les plans. On a vu le contraire de ce qu’on attendait. Il est loin de sa forme et son niveau. On l’a soumis à un test physique. Si je l’avais fait rentrer à la place de Hanni, on aurait pris une raclée ». Les deux internationaux cadres apprécieront d’être cloués publiquement au pilori.
Enfin, le sélectionneur a vanté sa politique en faveur des joueurs locaux : »Avec Madjer, ils jouent, avec moi, ils marquent aussi. Regardez Chafaï, il a inscrit un but face à l’Iran et deux contre le Rwanda. Avant, les locaux n’avaient aucune ambition de progresser car les portes de l’EN étaient fermées pour eux. Mais depuis ma venue, ils travaillent tous dur pour être retenus et c’est comme ça que le niveau de notre championnat progressera ». Un entretien fleuve sans pratiquement aucune autocritique qui fera date. Au dernières nouvelles, Rabah Madjer bien de recevoir le soutien massif et public du patron de la Fédération, Kheireddine Zetchi.
@Cheikh Mabele