Après Michel Platini, voilà Chung Mong-Joon.La course au fauteuil de la présidence de la FIFA est bel est bien engagée avec l’entrée en lice officielle de l’Asie. En effet, le Sud-coréen a lancé sa candidature en taclant sévèrement l’Europe et son représentant Michel Platini auquel il conseille carrément de renoncer : «Des médias européens ont fait de Michel des portraits selon lesquels il était le protégé de Sepp Blatter, a-t-il déclaré dans une conférence de presse organisée à Paris, vous connaissez les relations entre Platini et Blatter ? Ce n’est pas une situation saine pour Michel. Je pense qu’il serait bon pour lui de ne pas être candidat cette fois ». Mais à travers le dirigeant français, c’est l’hégémonie de l’Europe qui est visée. Une approche qui pourrait changer la nature du débat et provoquer peut-être des solidarités (l’Amérique du Sud, l’Afrique ?) « La Fifa a été fondée ici à Paris en 1904, a insisté l’ancien vice-président de la FIFA, et dans son histoire, la Fifa a eu huit présidents. Pratiquement tous étaient européens ». Pour Chung Mong-Joon, il est temps que le football mondial essaye un autre leadership : « Si l’Europe avait offert un leadership sain et éclairé, la Fifa serait-elle dans un tel état aujourd’hui», s’est-il interrogé à voix haute. Chung Mong-Joon avait déjà annoncé fin juillet qu’il serait candidat à la présidence de la Fifa. Il a assuré que l’instance internationale «est devenue une organisation corrompue parce que la même personne et ses acolytes l’ont gérée pendant 40 ans. Le pouvoir absolu corrompt absolument ». Magnat de l’industrie sud-coréenne, ancien candidat à la présidence de la République, ancien champion d’équitation et porteur du dossier de la candidature de son pays à l’organisation du Mondial 2002, l’homme a incontestablement l’habitude de franchir les grands obstacles. Mais une question mérite d’être posée : en s’engageant officiellement dans la bataille, le Sud-coréen fait-il cavalier seul ou a-t-il échangé, par exemple, avec un opposant de la « première heure » le Prince Ali bin Al Hussein, également membre de l’Asian Football Confederation ?
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