Le football s’invite du coté de l’Institut du Monde Arabe (IMA). Durant plus de trois mois, du 10 avril au 21 juillet, l’établissement culturel parisien organise sa première manifestation autour du football. Intitulée « La révolution par le ballon rond », l’exposition retrace les équipes ou les joueurs emblématiques qui ont marqué le sport le plus populaire de la planète. Conçue autour de onze thématiques, la visite s’ouvre sur celui qui a été la première star arabe, et noire, à avoir crevé l’écran : Larbi Ben Barek. Le goléador marocain dont Pelé dira un jour : « si je suis le roi alors Larbi Ben Barek est le dieu du football ». S’ensuit une belle place accordée à l’équipe algérienne du FLN dont l’épopée justifie à elle seule le titre l’exposition. Le Machrek n’est pas pour autant relégué sur le banc de touche puisque le Liban via le Nejmeh SC, la Palestine ou le football féminin en Jordanie ont aussi droit aux honneurs.
Tout au long de l’expo, la dimension politique apparait et resurgit. Un véritable marquage à la culotte qui trouve sa meilleure expression dans la partie consacrée aux ultras et aux printemps arabes. A l’image des slogans footballistiques qui envahissent depuis plusieurs semaines les rues d’Alger, les stades ont toujours été un espace de contestation des pouvoirs en place. L’exemple tragique des 72 supporters d’El Ahly tués à Port Said, en Egypte en 2012, nous rappelle cette sinistre réalité. Si le passé est important, l’avenir n’est pas en reste. Le Qatar a droit à un focus bien mérité. L’Emirat gazier du golfe aura le privilège d’être, en 2022, le premier état arabe à organiser la plus grande compétition de footballl au monde. Une belle récompense pour un pays qui gagne en légitimité depuis son titre décroché en janvier 2029 en Coupe d’Asie des nations. La sortie d’exposition nous offre enfin la possibilité de constituer son 11 de légende. Une expérience interactive, ludique mais toujours compliquée. En somme le même casse-tête qu’une exposition sur le football arabe mais dont on en sort satisfait.
@Nasser Mabrouk