Guy Roux n’est pas homme à tergiverser ou à garder sa langue dans sa poche. Alors sur la mise à l’écart de Karim Benzema par l’équipe de France, le Bourguignon est sans concession. Tenant des propos forts qui vont déranger tous les bien pensants de l’Hexagone. Pour lui, dans cette affaire la France est tout simplement raciste. Et il explique pourquoi: » Je suis un homme du peuple. Depuis toujours, je vais boire un coup deux soirs par semaine dans un bistro ouvrier d’Auxerre. J’écoute. Beaucoup de « Gaulois » sont racistes, c’est une certitude, a-t-il tranché dans les colonnes du Figaro, un quotidien français conservateur pour ceux qui ne le savent pas. » Le jour où on a écarté Benzema des Bleus, un sondage montrait que 70 % de Français ne voulaient pas de lui. Mais ces sondeurs ne vont pas dans les quartiers… Cela fait huit ans que Benzema est au Real Madrid, tout le monde s’accorde à dire qu’il est sensationnel. Alors, on lui reproche de ne pas chanter La Marseillaise… Je ne l’aurais pas chanté non plus, parce que je chante très faux. »
L’ancien entraîneur d’Auxerre dédouane le président de la Fédération et le sélectionneur de tout racisme, mais pensent qu’ils ont peur de la réaction de l’opinion: Noël Le Graët et Didier Deschamps ne sont pas racistes. Mais ils sont pragmatiques et ont sans doute pensé qu’ils auraient eu tout le monde contre eux en le prenant. Peut-être qu’ils ont bien fait, mais, au final, on n’a pas été champions d’Europe. Avec Benzema, peut-être qu’on l’aurait été. Maintenant, on attend la justice… C’est interminable. Pour moi, cette mise à l’écart est un immense gâchis. Mais c’est bien fait pour nous, les Français. Nous n’avons qu’à être plus ouverts ».
Puis, le patriarche qui a fait toute sa carrière d’entraîneur à Auxerre finit sur ce thème avec une conclusion fracassante: « Tous les bons gamins sont aujourd’hui en banlieue, à Paris, à Lyon. Aujourd’hui, vous enlevez les musulmans du championnat de France, on fait du football à sept. Et encore ! On donne des leçons contre le communautarisme. Moi, je m’en fiche. À partir du moment où les joueurs sont patriotes, cela ne me pose aucun problème qu’ils soient catholiques, musulmans ou protestants. » Nous prenons le pari qu’avec cette déclaration qui va à contre courant de ce qui se dit au quotidien sur les plateaux télés par ceux qui façonnent l’opinion en France, Guy Roux ne va pas faire beaucoup d’amis.
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