Le débat est plus que jamais lancé au Maroc concernant la décision de la Fédération royale marocaine de football (FRMF) d’interdire à un entraîneur de changer de club la même année en cas de résiliation de contrat. Interrogé par le quotidien national Le Matin, Najib Ben Haddou, enseignant universitaire et expert en droit des contrats sportifs est formel : la FRMF ne peut pas prendre de telles décisions sont être passible de poursuite pour atteinte au droit du travail : “ L’interdiction à une personne d’exercer son métier sans se référer à une règle de droit constitue une atteinte à la liberté du travail garantie par le Code du travail et par la Constitution », a-t-il expliqué.
Ce qui signifie que le technicien victime de cet empêchement peut ester la FRMF en justice: “ Par ailleurs, cette mesure de nature coercitive privera l’entraineur de revenus lui permettant de satisfaire ses besoins et ceux de sa famille. En conséquence, une mesure de ce genre, limitant la liberté du travail sans aucun support juridique, sera considérée comme illégale et anticonstitutionnelle, car portant préjudice à l’entraineur“. De son côté, la FRMF tente de nuancer la portée de sa réglementation en précisant que ce même coach peut toujours exercer à poste différent au sein du même club ou dans un autre – mais à un échelon inférieur, à savoir un club de division inférieure à celui qu’il a quitté- ou dans la catégorie de jeunes. Mais là aussi, la victime de la décision de la FRMF peut rétorquer qu’on lui interdit d’occuper un poste digne de ses compétences reconnues. La FRMF devra certainement revoir sa copie et trouver une autre solution pour atteindre l’objectif fixé: à savoir limiter la valse des entraîneurs en cours de saison.
@Cheikh Mabele