Depuis un peu moins de quinze jours, 2022mag vous a proposé une série originale sur les grands gardiens de but du football arabe. Le douzième et dernier épisode de cette saga est consacré aux temps modernes..
Au cours des derniers jours, nous avons tenté de faire le tour des légendes arabes au poste de gardien de but : Attouga, Shoubeir, Cerbah, Allal, Al-Habsi, El-Ouaer, Zaki, Boubekeur, El-Hadary, M’bolhi et Al-Deayea ont ainsi été présentés, leurs parcours respectifs revisités.
Le football arabe ne manque pas de talent, et en particulier à ce poste si différent. Parmi les Grands actuels, l’Algérien Raïs M’bolhi, qui est plutôt dans la deuxième partie de sa carrière, demeure un modèle et un exemple. Sacré champion d’Afrique avec l’Algérie en juillet 2019 au Caire, on peut espérer le voir continuer avec la sélection, pour peu qu’elle se qualifie pour la CDM 2022 au Qatar, l’âge n’étant pas un inconvénient pour les gardiens…
Un autre Algérien fait partie des tout bons, Malek Asselah, qui évolue comme M’Bolhi dans le championnat saoudien, à Al-Hazm. Agé de 33 ans, Asselah est l’ancien gardien de la JSK, du NAHD et du CRB. On l’a vu notamment en sélection lors de la CAN 2017 après la blessure de M’bolhi. Décisif sur sa ligne, il est le gardien le mieux noté en Arabie saoudite.
Le Maroc n’est pas en reste avec plusieurs gardiens de but réputés : Yassine Bounou (29 ans) du FC Séville, Munir (30 ans) qui évolue aussi en Espagne, à Malaga. Enfin, Anas Zniti (31 ans), le gardien du Raja de Casablanca, réputé sur les penaltys. Derrière ce trio, le jeune Reda Tagnaouti (24 ans, Wydad) est appelé à prendre la relève dans quelques années. L’école des gardiens de but du Maroc n’est plus à démontrer avec Allal et Zaki, mais aussi Lamyaghri ou encore Fouhami par le passé.
En Tunisie, c’est un peu l’embouteillage et aucun ne paraît plus indiscutable que son concurrent. La dernière CAN, avec l’utilisation des trois gardiens appelés, a confirmé qu’il n’y avait plus de numéro un. Même si Moez Ben Cherifia, de l’Espérance de Tunis, semble avoir repris un peu d’avance sur Moez Hassen, Farouk Ben Mustapha ou encore Aymen Matlouthi, longtemps le premier choix mais aujourd’hui âgé de 35 ans. Le juvénile Aymen Dahmen (CS Sfaxien, 23 ans) sera-t-il celui que la Tunisie attend ? Possible.
En Egypte, et bien avant la retraite d’El-Hadary, une autre génération était déjà à trépigner, emmenée par Mohamed El-Shenawy (Ahly, 31 ans), Ahmed El-Shenawy (Zamalek, 28 ans), Mohamed Awad (Zamalek, 27 ans). Il y a aussi un nouveau venu, Mohamed Abou Gabal, surnommé « Gabaski », du Zamalek lui aussi, et qui a commencé à marquer des points récemment. En sélection, le sélectionneur Hossam Al-Badry a finalement l’embarras du choix.
Dans les pays du Golfe, deux gardiens font partie de cette élite arabe : le Saoudien Waleed Abdullah (34 ans, Al-Nasr). Même s’il n’est plus très jeune, il demeure un gardien expérimenté, dans la continuité d’Al-Deayea, mais avec beaucoup moins de succès sur le plan international. Enfin, il y a le Qatarien Saad Al-Sheeb (30 ans, Al-Sadd). Celui qui n’a encaissé qu’un seul but lors de la dernière CAN asiatique, permettant à son pays de remporter la compétition, a logiquement été nommé meilleur gardien du tournoi.
Pour permettre à de nouvelles générations de gardiens d’émerger, il faudra certainement « protéger » ce poste dans certains pays et championnats. En Arabie saoudite, de nombreux gardiens de but étrangers ont été recrutés ces dernières années. Dès lors, il n’est pas simple pour un national de s’imposer, ce qui explique que les pays du Golfe, en particulier, souffrent d’une pénurie de gardiens de qualité. Ce qui, on le sait, nécessite un travail quotidien spécifique afin de franchir des paliers, et surtout du temps de jeu. Bref, protéger les nationaux et s’appuyer sur des entraîneurs de gardiens professionnels. Enfin, développer la détection des talents puis accélérer leur formation. Pour que Mbolhi, Zaki, Boumnijel et El-Hadary aient à leur tour des héritiers de qualité, capables d’emmener loin clubs et sélections sur la scène internationale. Le défi est important.
@Samir Farasha