Nommé en août dernier sur le banc du Merreikh, le technicien français est toujours lié au club soudanais par un contrat. Bien qu’il n’en ait pas été informé, il a été remplacé depuis par deux techniciens. Entretien exclusif accordé à 2022Mag au cours duquel Garzitto fait le point sur sa situation…
« Diego Garzitto bonjour, vous êtes actuellement en France alors que nous avons appris que vous étiez sous contrat au Soudan…
C’est exact. Nous avons débuté avec mon fils Tony, qui officie comme adjoint, le 1er aout 2021. A l’époque, nous avions succédé à l’Anglais Lee Clark, parti sans rien dire… Il y avait eu l’intérim de l’adjoint pendant un mois avant qu’on prenne nos fonctions. On s’est engagés sur une durée d’un an.
Auprès de qui ?
Du président Sodakal. A notre arrivée, ile ne restait que 6 ou 7 journées de championnat. Nous avons donc préparé les tours préliminaires de Ligue des champions d’Afrique. On a éliminé d’abord Express d’Ouganda puis la Zanaco de Zambie, en novembre. Mais entre-temps, il s’était passé des choses en interne.
Racontez-nous…
Courant aout 2021, un comité directeur rival a porté à sa tête Mustafa Hazim. C’est lui qui a succédé à Sodakal comme président. Juste avant de partir à l’entraînement, je me souviens que le chauffeur qui nous conduisait m’annonça que l’entraînement était annulé. Pis, les joueurs étaient bloqués à l’hôtel, ils le sont restés pendant trois jours. A un moment, le président Hazim me téléphone pour me dire que c’est lui le nouveau président, que le groupe voulait que je continue. Mais j’ai raccroché. Finalement, les gens de son board mon appelé pour que je reprenne les entraînements, ce que j’ai fait puisqu’ai j’ai dirigé l’équipe jusqu’en novembre. J’avais appelé Sodakal pour lui demander quoi faire et il m’a conseillé de continuer.
Quand les choses se sont-elles compliquées alors ?
Après la qualification pour la phase de groupe, en novembre. Nous n’avions plus rien pendant un mois, en raison de la participation du Soudan à la Coupe arabe des Nations au Qatar et Hazim m’a dit de rentrer prendre mes congés en France. Ce que j’ai fait. C’est là qu’il en a profité pour installer un nouvel entraîneur brésilien (Leonardo Martin Neiva, NDLR) avant de rappeler Lee Clark. A un moment, Merreikh m’a demandé d’envoyer mon contrat (rédigé en anglais NDLR) ce que j’ai refusé de faire. Car j’ai un contrat en bonne et due forme qui court jusqu’en août.
Pensez-vous avoir gain de cause ?
Le président Sodakal est allé auprès de la FIFA et du TAS pour être rétabli dans ses fonctions. Il a gagné mais attend que la fédération statue désormais en sa faveur. Mais la SFA soutien le comité Hazim. Le président Sodakal m’a demandé de patienter. De mon côté, je n’ai aucune nouvelle des dirigeants actuels. Régulièrement, on me dit que « ça va bouger dans quelques jours ». Alors on attend…
On vous sent évidemment très frustré par cette situation ubuesque…
On a connu pas mal de problèmes pour nous qualifier en phase de groupe, avec notamment de nombreux blessés que le directeur sportif n’a même pas autorisé à se faire soigner. Imaginez, l’équipe qui dispute actuellement la phase de groupe ne compte que quelques joueurs seulement ayant pris part aux tours précédents. Ce qui nous fait le plus mal, c’est de se dire qu’on nous a volé notre travail.
Avez-vous bon espoir de retourner à Omdurman pour reprendre l’équipe ?
Le président Sodakal a fait la promesse à l’encadrement qu’il avait recruté que s’il est réinstallé, il le fera signer pour les trois années à venir. Il faut savoir que nous n’avons été payés que lors des deux premiers mois, c’est-à-dire avant l’arrivée de Hazim… »
Propos recueillis par @Frank Simon