Avec le décès de Hacène Lalmas samedi soir à l’âge de 75 ans, l’Algérie et son football viennent de perdre un milieu offensif de légende. Pour les moins jeunes, il était le meilleur joueur de tous les temps. Il n’a pas eu de palmarès international digne de son talent notamment avec la sélection qui en était a ses premiers balbutiements de l’après l’indépendance. Sa gloire tient surtout à la domination incroyable du club, le CR Belcourt, durant dix ans dix ans durant le CR Belcourt dont il était le capitaine et l’homme providentiel.
Le jeune banlieusard formé à l’excellente école de l’OM Ruisseau, sociétaire tout frais d’un club de Belcourt (aujourd’hui Belouizdad) en devenir, fait, en avril 1964, à l’âge de 21 ans, une entrée fracassante dans la cour des grands. Au sein d’une sélection algérienne alors truffée de scintillantes étoiles professionnelles, Lalmas joue un rôle preponderant, dès sa première cape, dans l’excellente performance obtenu face à l’Union Soviétique (2-2) et se permet de marquer son premier but au meilleur gardien du monde, Lev Yachine. Le milieu offensif au crane dégarni a alors gagné ses galons et mis l’intransigeant public algérois dans sa poche. Une confiance et une admiration qui dureront une dizaine d’années. Dès lors, en effet, Lalmas et les “Vert et Blanc” se confondront dans une même et tumultueuse histoire.Trapu,un zeste bedonnant, le Belcourtois est bien loin de l’élégance qu’on concéde généralement et souvent à juste titre aux porteurs du numéro 10.
Mais Lalmas va compenser par une technique impeccable, une vision de jeu hors norme et un parfait sens du collectif. Et, ce qui ne gate rien, par une indiscutavle efficacité devant le but. Avec la sélection algérienne, ne cherchez pas le palmarès, il n’ y en a pas. A peine peut-on noter rune participation en 1968 à la première phase finale de la coupe d’Afrique des nations de l’histoire du football algérien au cours de laquelle, il avait brillé à titre personnel en inscrivant un triplé face à l’Ouganda. Pas de Coupe du monde ni de Jeux olympiques, aucun titre continental, mais cela ne l’a pas empeché la renommée du maître-à-jouer de dépasser les frontières. A preuve, l’Olympique de Marseille a fait des pieds et des mains pour le recruter, mais il dut abandonner en raison d’une réglementation algérienne qui rejetait le professionnalisme.
Cependant c’est avec le CR belcourt que Lalmas vit ses plus grandes joies. En effet, pendant près de deux lustres, il domine les compétitions nationales et fait main basse sur les coupes maghrébines des clubs. Il faut reconnaître que le CR Belcourt est une formidable machine à gagner reposant sur les solides épaules de son numéro 10 dont la réussite repose sur l’effort, la rigueur et un baggage technique largement au dessus de la moyenne. Lalmas est alors un professionnel dans un monde d’amateurs.
Grand joueur mais aussi grande gueule. Ce qui lui a valu quelques inimitiés et d’être écarté de la sélection en 1971. L’absence d’atomes crochus avec Rachid Mekhloufi qui avait pris en main l’équipe nationale en janvier 1972 est de notoriété publique.Il lui a fallu attendre l’âge de 31 ans, et l’arrivée de l’entraîneur roumain Dimitri Makri pour le voir de nouveau en Vert et Blanc. Ce retour n’est pas une idée géniale. Car en prenant l’eau de toutes part, la selection a condamné à la fois l’entraîneur et sa star. Le capitaine-courage a dû sortir par la petite porte. Toutefois l’histoire a retenu que Lalmas a été le premier joueur surdoué de l’après independence. Bien avant les Madjer, Belloumi et Assad. Cependant, pour le palmarès il était arrivé une quizaine d’années trop tôt.
@Fayçal CHEHAT
Lalmas Digest
Né le 12 mars 1943 à Birmandreis, Alger. Poste: milieu offensif. Clubs; OM Ruisseau, CR Belcourt, US Santé, NA Hussein Dey. Palmarès: Champion d’Algérie en : 1965, 1966, 1969, 1970. Coupe d’Algérie: 1966, 1969, 1970. Champion du Maghreb : 1968, 1960, 1971. Sélection : 43, Buts: 15.
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