Il y a quatre ans en arrière, lors de la dernière édition de l’AFC Asian Cup of Nations au Qatar (2011), Hamza Al-Dardour n’était encore qu’un rookie. Un débutant confiné au banc par le sélectionneur de la Jordanie, l’Irakien Adnan Hamad, qui l’avait pris dans son groupe. Pour apprendre.
Quatre ans plus tard, voilà le jeune attaquant de 23 ans starisé par un quadruplé étonnant, réalisé à Melbourne contre la Palestine (5-1), lors de la 2e journée des poules. Quatre buts inscrits au 35e, 45e +3, 75e et 80e. Voilà comment le statut d’un joueur change du jour au lendemain, grâce à la télévision à une célébration des buts qui rendait au Roi CR7, Cristiano Ronaldo.
Et pourtant, Hamza n’a (encore) rien d’un monstre, comme son parcours en clubs le révèle. Depuis 2007, l’année où il a rejoint le club de sa ville, Al-Ramtha, Hamza a été régulièrement prêté. D’abord au Shabab Al-Ordon (JOR), ensuite au Najran SC (10 buts en 2012-13), et cette saison enfin chez les Saoudiens d’Al-Khaleej (2 buts en championnat).
Après la rencontre, son coach, l’Anglais Ray Wilkins, expliquait que son jeune attaquant lui donnait désormais des migraines au moment de faire le choix final, puisqu’il avait emmené Hamza en tant que 3e homme de l’attaque. Mais la hiérarchie a depuis été chamboulée.
Grâce au tout premier quadruplé de sa carrière – qui plus est en sélection- Hamza compte désormais huit buts sous le maillot jordanien. Le remplaçant est devenu un joueur surveillé, et la cible des défenseurs. Sans doute aussi celle des recruteurs de tous horizons, car il a prouvé hier contre une Palestine démobilisée en fin de rencontre qu’il était un sacré finisseur, surtout à bout portant. Grâce à lui, la Jordanie peut encore rêver de disputer les quarts de l’Asian Cup. Comme il y a quatre ans, mais avec lui sur le terrain cette fois.
Samir Farasha, à Newcastle (Australie)