Excellent lors de la phase de groupes tout comme en quart de finale face à la Côte d’ivoire (1-1 puis 4 tab à 3 ), c’est en demi-finale contre le Nigeria (2-1) que Riyad Mahrez a vécu son jour de gloire en qualifiant les Fennecs pour la finale de la Coupe d’Afrique des nations 2019. Grâce à un coup de patte magique dont se souviendront tous las amoureux des Verts mais également les fans dépités des Super Eagles.
L’AVANT MATCH . Avant de rejoindre ses potes de la sélection pour le stage de préparation à Alger puis à Doha en juin, Riyad Mahrez avait fait un super job sous les couleurs de Manchester City. En réalisant un quadruplé magnifique : championnat, Coupe de la Ligue, Coupe d’Angleterre et Community Shield. Il n’a manqué que la Ligue des champions pour faire un grand chelem historique à l’échelle du continent européen. Une saison lumineuse où il s’est montré souvent à son avantage en inscrivant 17 buts et en offrant 13 passes décisives à ses coéquipiers de l’attaque en 58 matches toutes compétitions confondues. Une première saison presque parfaite sous la direction de Pep Guardiola qui avait tant insisté pour le faire venir au point de lâcher 62 millions d’euros pour convaincre Leicester d’accepter de le libérer.
LE MATCH. Impressionnante lors des cinq premiers matches mais un peu fatiguée par l’intensité des efforts consentis, l’Algérie redoutait d’être contrainte de disputer face au Nigeria une deuxième prolongation après celle subie trois jours plus tôt face à la Côte d’Ivoire. Et pourtant, alors qu’on était largement entré dans le remps additionnel de la deuxième période, les Super Eagles semblaient tenir leur rab de 30 minutes. Seule condition à leurs yeux pour déstabiliser cette machine de guerre imaginée par Djamel Belmadi. Mais les protégés de Gernot Rohr avaient compté sans ce signe du destin contraire qui offrit à leur adversaire un coup de pied arrêté hyper bien placé. C’était à la 95e minute d’une demi-finale de haute volée. Les Fennecs avaient donc une infime dernière chance de s’éviter de s’éviter des efforts supplémentaires. Le meilleur joueur de la Premier League en 2016 sous les couleurs de Leicester, devenu star parmi les stars de Manchester City, se propose alors à la transformation.
Il a raconte la suite en avril dernier dans un live Instagram avec Ismaïl Bouabdellah, le journaliste de BeIN Sports : » Je ne sais pas pourquoi mais j’ai pris beaucoup de temps avant de tirer. Prend ton temps frère, concentre toi sur ton geste. C’est un ballon qui peut t’amener en finale et de là tu peux gagner la CAN. Nous les « rebeu », on a toujours des visions de fous! Surtout qu’un joueur nigérian se couche sur le sol. Au-dessus alors ? « C’est trop près, il faut que le ballon retombe, il y a un risque. »Il ne reste que le petit espace à côté du gardien. Je l’ai trop bien prise. S’il n’y avait pas de tribunes, je pense que j’aurais couru jusqu’en Algérie ». Cette vidéo de l’action, Riyad a dû la regarder mille et une fois. Quelques semaines après l’exploit, il avait confié au Guardian « Ce fut un grand moment pour moi et j’étais très heureux tellement c’était incroyable pour le pays. Parfois, je regarde la vidéo et je me dis: « Waouh, qu’ai-je fait? » C’est incroyable ». Oui, ce fut incroyable et l’Algérie n’a jamais cessé de lui dire merci depuis.
L’APRÈS. Ce que le natif de Sarcelles a vécu au lendemain de la deuxième étoile arrachée avec panache dans la chaleur des bords du majestueux Nil a ressemblé à un rêve. L’accueil fait aux Fennecs par un pays en transes a été grandiose. De mémoire d’anciens, l’arrivée des champions d’Afrique à Alger a ressemblé sans exagération aucune aux festivités qui avaient marqué l’indépendance nationale en juillet 1962. Soit plus d’un quart de siècle avant la naissance de la plupart des joueurs sélectionnés par Djamel Belmadi. Un an après ce feu d’artifice, Mahrez est en train de finir une saison un peu moins flamboyante avec les Citizens qui ont perdu le trophée de la Premier League au profit de Liverpool, mais il leur reste la possibilité de frapper un dernier grand coup en succédant aux Reds au palmarès de la Ligue des champions. Ce serait beaucoup évidemment plus qu’un lot de consolation.
@Fayçal CHEHAT