A quelques heures d’affronter le Horoya au 2e tour aller de la LDC d’Afrique, l’entraîneur français de la JS Kabylie revient sur son début de saison, marqué notamment par cette incroyable qualification au tour précédent contre les Soudanais d’El-Merreikh…
« Hubert Velud, après votre court succès à la maison (1-0) contre Merreikh, dans quel état d’esprit vous trouviez-vous au moment de voyager au Soudan ?
Il y avait beaucoup d’interrogations au départ, je ne vous le cache pas, par rapport à la situation au Soudan.
Ont-elles été levées à votre arrivée ?
Effectivement, on a pu constater que c’était calme dans la vie quotidienne. En revanche, le match a été bouillant, avec beaucoup d’altercations sur le terrain. Un vrai match de Coupe d’Afrique !
Racontez-nous ce scenario un peu fou…
En première période, on a plutôt bien géré l’adversité, avec peu d’occasions concédées. C’est en seconde période que ça s’est corsé. Ils marquent sur un penalty, consécutif à une faute naïve de notre jeune latéral droit. On a ensuite desserré l’étau et ils se sont engouffrés dans la brèche. De façon très efficaces puisqu’on a encaissé deux nouveaux buts, pour se retrouver menés 3-0 ! Ils nous ont fait très mal, en particulier dans le jeu sur les couloirs.
Comment vous y êtes-vous pris pour sauver les meubles ?
On a dû tout changer sur le terrain. Il fallait prendre des risques pour marquer alors j’ai fait entrer deux joueurs. Pendant un gros quart d’heure, on a produit du jeu et des occasions. Eux, de leur côté, se sont un peu enflammés quand ils menaient de trois buts ! Au lieu de protéger le résultat, ils ont cherché à en inscrire un quatrième. Nous étions mieux physiquement et on les a fait souffrir à notre tour.
Vous avez inscrit deux buts coup sur coup qui vous ont permis de valider la qualification malgré la défaite (3-2)…
Absolument. Comme vous le savez, cette saison marque le retour de la JSK dans les compétitions africaines après onze ans d’absence. Il y a une grande attente du public au sein de de club historique. Je rappelle que la JSK a déjà remporté deux fois la LDC par le passé. Le club est géré par une nouvelle équipe dirigeante et on est plus en mode construction qu’en favori ou candidat au titre. L’équipe est jeune.
QU’en est-il du nouveau stade de Tizi Ouzou ?
Il n’est pas encore totalement terminé mais extrêmement avancé au niveau de sa construction. Ce devrait être fini d’ici le printemps 2020.
Fin août, c’était la date anniversaire de la disparition tragique du Camerounais Albert Ebossé, attaquant de la JSK décédé le 23 août 2014 après un match de championnat…
Oui, j’y ai pensé bien sûr. C’est quelqu’un que je connaissais personnellement…
Expliquez-nous…
Le joueur de son décès, on venait de jouer le match JSK – USM Alger dont j’étais alors l’entraîneur. Je me trouvais à 20 mètres derrière lui lorsque cela s’est produit. Je l’ai connu un petit peu.
Votre actualité chaude, c’est ce tour de LDC contre le Horoya de Conakry. Un client comme on dit sur la scène africaine, dirigé par un de vos compatriotes, Didier Gomes Da Rosa, ex Constantine et Skikda…
Effectivement. On parle quand même d’un club qui a atteint les quarts de finale de la LDC africaine au cours des deux dernières années. Le club développe beaucoup de moyens pour devenir un grand d’Afrique. On s’attend à un adversaire coriace.
En quoi la victoire de l’Algérie à la CAN a pu rebooster le football national ?
Les gens parlent beaucoup de cette victoire en Egypte. J’ajoute que c’est quelque chose de formidable pour le peuple algérien qui vit une période particulière de son histoire. On a senti une vraie communion, une unité autour de l’EN. Je crois que ça a été une motivation supplémentaire pour les joueurs. »
Propos recueillis par Samir Farasha