En 1934, l’Afrique est plongée dans la nuit coloniale. La France, l’Angleterre, l’Italie, le Portugal et l’Allemagne règnent sur le continent. Pour les rares sportifs autochtones de haut niveau, la représentation ne peut passer que par la Métropole.
Il y a quatre-vingt ans, le métissage n’était pas à la mode. Dans les équipes européennes, il n’y avait pas de place pour les enfants des colonies. En fait, la Coupe du monde se résumait à une confrontation entre l’Amérique du Sud et quelques grandes nations européennes.
En 1934, le présent est sombre et l’avenir bien glauque. Alors que le fascisme se déploie, la deuxième édition de la Coupe du monde est inaugurée à Rome sous la houlette du Duce Mussolini.
L’Egypte, dont la fédération a été crée en 1920, est le seul représentant africain. Le pays est alors un Royaume dont l’indépendance a été officiellement reconnue en 1922 par l’Angleterre son ancienne tutrice Les Pharaons ont oblitéré leur ticket de façon assez simple. Il leur a suffi de battre en deux manches l’équipe de la Palestine (7-1, 4-1), dans ce qui fut une sorte de barrage entre le représentant du continent noir et celui de l’Asie.
56 ans d’attente avant de rejouer une Coupe du monde !
À vrai dire, la participation égyptienne au deuxième mondial de l’histoire se résuma à un seul match. En huitième de finale, les hommes du coach écossais James Mc Rea se battirent comme des lions devant une prestigieuse formation hongroise. Leur résistance dura une mi-temps. Menés par deux buts d’écart – buts de Pal Teleki (11e) et Geza Toldi (27e) – les coéquipiers d’Hassan Ragab eurent le mérite de recoller au score grâce à un doublé d’Abderahmane Fawzi (31e et 39e). Mais la deuxième période fut moins rose.
Les Egyptiens durent céder sur deux coups de boutoir de Jeno Vincze (53e) et encore de Geza Toldi (61e). L’aventure des Rouge et Blanc se termina par une défaite (4-2) devant le public clairsemé (9000 spectateurs) du stade Giorgio Ascarelli de Naple. Punis, les Egyptiens durent attendre 56 ans avant de pouvoir s’enivrer au doux parfum de la Coupe du monde. Et, par un curieux clin d’œil du destin, ce fut encore en Italie (1990) pour juste un petit tour de manège…
@Fchehat
Le chiffre : 2 comme le premier doublé africain en Coupe du monde d’Abdurahman Fawzi
L’équipe-type
Kamel Massoud – Ali Al Sayyed, Ismail Rafaat, Mohamed Helmy Mohamed Latif – Mostafa Kamel Taha, Hassan Al Far – Hassan Ragab, Kamel Mansour, Abdulrahman Fawzi, Mammoud Moukhtar, Entraîneur : James McRea (ECO).