Le phénomène du racisme dans les stades italiens a encore frappé. De nombreux cas sont signalés tous les ans en Serie A comme en deuxième division. Le dernier en date a eu lieu mercredi soir lors de la rencontre au sommet entre l’inter Milan (3e) et Naples (2e).
La victime de la bêtise humaine ? Kalidou Koulibaly, le défenseur axial international du Napoli. Ciblé par des cris de singe à intervalles réguliers durant toute le match par une partie des fans interistes. Comble de l’ironie, c’est le Lion de la Teranga qui a été in fine exclu après avoir écopé de deux cartons jaunes dont l’un pour avoir applaudi l’arbitre qui n’a pas bronché devant les cris de haine raciale venant des tribunes.
Cette triste soirée milanaise a soulevé l’indignation te le courroux de l’entraîneur de Naples : » On a demandé trois fois la suspension du match et il y a eu trois annonces. Mais le match a continué, a confié l’élégant et humaniste Carlo Ancelotti au micro de la chaîne Sky Italia, le joueur était nerveux, son état d’esprit n’était pas des meilleurs. C’est un joueur très correct et très professionnel. Ça n’est pas son genre, mais il y a eu ces cris tout le match. Ça ressemble à une excuse, mais le joueur était agité, nerveux. Ça n’est pas bon, ni pour nous, ni pour le football italien ».
Que faire dans ces cas-là ? Pour le technicien qui a dirigé les plus grandes équipes du monde, de Chelsea, au Bayern Munich en passant par le Paris SG et le Real Madrid, la solution existe : » Il faut interrompre le match. Il faut juste savoir quand, à partir de combien d’annonces. Et si on ne sait pas, alors la prochaine fois, c’est nous qui nous arrêterons ».
De son côté, le joueur, profondément touché, a repondu en italien dans un Tweet avec les mots de la dignité et de l’intégrité : « Je suis déçu de la défaite et surtout d’avoir abandonné mes frères. Mais je suis fier de la couleur de ma peau. D’être Français, Sénégalais, Napolitain. D’être un homme ». Pour la petite et dérisoire histoire du match, l’Inter Milan s’est imposé face à son adversaire (1-0). Mais l’essentiel était bien ailleurs.
@Cheikh Mabele