Les Emirats se sont qualifiés pour les demi-finales au bout d’un match défensivement maîtrisé. Ils s’imposent aux tirs au but (1-1 après prolongation, 5 tab à 4), à l’issue d’une prestation très courageuse. Les Japonais, qui ont largement dominé les débats, abandonnent leur titre sur le sol australien. Et peut être plus…
C’est un coup de tonnerre qui a frappé l’Australia Stadium de Sydney. Il s’appelle Ali Mabkhout, et c’est déjà son quatrième but dans le tournoi. Quelques minutes auparavant, il avait buté sur le gardien japonais. Comme un avertissement sans frais.
Sur un contre rondement mené dans le couloir droit, et lancé pleine vitesse par Amer, l’attaquant émirati vient marquer (7e) d’une reprise croisée du pied droit, alors que depuis le début du match, les Samourai Blue confisquaient le ballon.
C’est aussi le tout premier but encaissé depuis le début du tournoi par Eiji Kawashima et sa défense. Un coup de massue sur la tête de champions d’Asie qui ne s’attendaient sans doute pas à concéder un but à ce moment précis de la rencontre.
Le Japon, sonné, mettait quelques minutes à réagir. Inui, par deux fois, et Morishige mettaient le capitaine et gardien de but émirati Majed Naser à contribution. Sans parvenir à le tromper.
Dominée (60% de possession de ballon au Japon), la formation moyenne orientale résistait intelligemment, sans se jeter. Sur le banc, le Mexicain Javier Aguirre, qui a succédé à Gigi Zaccheroni, commençait à s’impatienter.
Mahdi Ali, son homologue émirati, se contentait de replacer son groupe, sans s’affoler. La mi-temps se terminait sur un long coup franc excentré du petit meneur Omar, superbement capté par Kawashima. Puis par une frappe à ras de terre non cadrée de Keisuke Honda, plutôt discret jusque là…
La seconde période débutait sur une balle de 2-0 pour les Emirats : Omar, d’une pichenette dans la surface, trouvait son pote Mabkhout, dont la reprise était déviée dans un réflexe par Kawashima (49e).
Pas en reste, le Japon essayait de recoller par l’intermédiaire de son jeune attaquant entré en jeu, Yoshinori Muto. Du pied puis de la tête, ce dernier manquait inexplicablement le cadre.
Dans un grand soir, le gardien Majed Samer était encore à la parade sur une puissante frappe au sol de Shinji Kagawa à ras de terre. De quoi désespérer des champions d’Asie décidés à égaliser coûte que coûte.
Plus le temps passait, plus le jeu stéréotypé du Japon s’étiolait. Les rares ballons dans la surface terminaient immanquablement dans les bras du gardien Majed Samer. A dégoûter un champion d’Asie, on vous dit !
Mais, et c’est la force des grandes formations, le Japon revenait à la marque au moment où l’on s’y attendait le moins : une frappe puissante consécutive à un jeu dans le petit périmètre près de la surface et décochée de plus de vingt mètres par Shibasaki, un autre remplaçant (81e, 1-1).
Revigorés, les Samouraï Blue se remettaient à bombarder le but émirati, et du gardien aux milieux, tout le monde s’y mettait pour contrer un Japon redevenu dangereux.
A la 88e, Keisuke Honda bénéficiait d’un coup franc direct dans l’axe à 25 mètres. Une occasion en or pour le Milanais dont la frappe pleine lucarne était claquée par un Majed Samer éclatant de sobriété. A la 90e +2, Kagawa manquait le cadre, seul devant le but vide…
On s’apprêtait donc à vivre la troisième prolongation en quatre quarts de finale. Fatigué, le Japon n’en demeurait pas moins le plus dangereux sur chaque occasion, comme à la 109e sur un nouveau coup franc excentré de Honda, mais Majed Samer veillait au grain dans le but.
Shibasaki expédiait encore un dernier coup franc dans l’axe qui rasait le poteau (116e) et l’on se dirigeait tout droit vers une nouvelle séance de tirs au but, au grand déplaisir de la majorité des 19 094 spectateurs, venus encourager le Japon.
A l’issue d’une incroyable série, Ahmed Ismaïl offrait la qualification, (5 tab à 4) aux Emirats, et une place en demie contre l’Australie ! Une terrible déception pour le champion sortant, et une joie indescriptible pour les jeunes Emiratis, désormais dans le dernier carré asiatique.
@Samir Farasha, à Sydney