Grâce à un premier quart d’heure joué tambour battant et validé par deux buts rapides, les Socceroos ont dominé les Emirats (2-0) et affronteront samedi à Sydney la Corée en finale de leur Asian Cup.
Depuis leur échec contre le Japon en finale quatre ans plus tôt à Doha, ils en rêvaient. Mardi soir, les Australiens se sont qualifiés logiquement pour la finale de l’Asian Cup. Et les Emirats, piégés par le pressing incessant de cette équipe, ont cédé comme la Chine au tour précédent.
Le match avait commencé avant même la rencontre par un hymne australien poignant : 21 000 voix ont résonné comme une seule dans le stade Hunter de Newcastle, en ce lendemain de fête nationale.
Et puis, le match a démarré, très rapidement. Trop, sans doute, pour les Emiratis. Dès le premier corner des Socceroos frappé côté droit par Luongo, le grand défenseur central Trent Sainsbury, embusqué derrière Tim Cahill, smashait une tête dans le coin droit de Majed Naser (1-0, 3e). Il ne fallait pas arriver en retard.
Les Emiratis mettaient quelques minutes à sortir de leur torpeur et, sur un contre mené côté droit, la reprise de Ahmed Khalil venait frapper la base du montant australien. Une première alerte pour des Socceroos jusqu’alors maîtres du jeu et de la possession du ballon.
Mais l’Australie, dont son style tout en puissance, repartait de l’avant et sur une nouvelle action collective, creusait l’écart. Un centre de la droite était mal repoussé au point de penalty par les défenseurs émiratis.
Luongo, tout en lucidité, taclait pour son latéral gauche, Davidson, monté en position d’attaquant. Ce dernier, du gauche, ajustait Majed Naser d’une frappe tendue à ras de terre (2-0, 14e). Après un quart d’heure, le match était donc plié. Ou presque. Le public s’enflammait, et les Emirats, pétrifiés, encaissaient ce but comme un uppercut au menton. Assommés.Difficile de se remettre d’un déficit de deux buts si rapidement encaissés…
Sur le terrain, seul Omar tentait bien de réveiller les siens. Le facétieux meneur de jeu émirati cherchait systématiquement Ali Mabkhout dans les espaces, mais les Australiens, attentifs, surveillaient ce binôme comme le lait sur le feu, et le meilleur buteur de l’Asian Cup, Mabkhout, se retrouvait le plus souvent en position de hors-jeu.
Intelligents, les Australiens commettaient des fautes loin de leur but, afin d’empêcher leur adversaire de se rapprocher de leur surface de réparation. Plus vifs, et en totale confiance, les Aussies emmenaient leurs adversaires moyen-orientaux aux quatre coins du terrain. Il y en avait un que l’on avait peu vu, le désormais mythique Tim Cahill, porte drapeau d’un football australien qui avait bien besoin d’une icône de sa trempe.
La maîtrise du jeu, les occasions, le rythme, tout dans ce match était australien. La réussite aussi bien évidemment, mais Mile Jedinak et ses coéquipiers avaient su la provoquer. A la 35e, les Emirats émergeaient de leur torpeur : Ahmed Khalil grillait la politesse au latéral australien et centrait au point de penalty pour Mabkhout mais sa passe catastrophique était facilement interceptée. Vexé, il récidivait sur une frappe cadrée dans la minute suivante, mais toujours sans danger pour le gardien Ryan.
Les dernières minutes de la première période voyaient donc les Emirats se rebeller, et tenter de revenir au score avant la pause. Mais l’Australie, solide, ne se laissait pas piéger et regagnait les vestiaires avec cette avance de deux buts au marquoir.
En début de seconde période, les Emiratis reprenaient leur course poursuite, et Ahmed Khalil, d’un peu plus de 25 mètres, expédiait un missile, qui semblait prendre la direction de la lucarne avant de s’en écarter (51e). L’Australie contrôlait le match, qui tournait à l’opposition de style. D’un côté, le jeu plus latin fait de dribbles et de passes courtes des Emiratis, de l’autre des Socceroos typiquement « british », avec un engagement total sur tous les ballons qu’ils soient défensifs ou offensifs.
Hormis un contre ou deux des Socceroos – comme cette frappe de Luongo déviée du bout des gants par Majed (71e) – , les Emirats restaient dans le camp australien et cherchaient par tous les moyens à réduire la marque.
Côté australien, le coach Postecoglou sortait Tim Cahill, quasiment invisible mardi soir. Sur les rares frappes australiennes de cette fin de match, l’arbitre Irmatov se signalait en oubliant de donner des corners aux locaux, ce qui provoquait la bronca d’un public peu connaisseur mais chauvin à l’extrême…
La rencontre, dominée par les Emirats en seconde période, se terminait sur ce score inchangé (2-0) malgré les efforts désespérés des derniers représentants arabes dans ce tournoi. L’Australie, comme elle se l’était promis, se qualifiait pour SA finale, samedi à Sydney. Avec à la clé une revanche contre la COrée qui l’avait battue (1-0) en poule, il y a de cela une dizaine de jours…
@Samir Farasha, à Newcastle
Les équipes :
Australie : Mathew Ryan – Ivan Franjic, Trent Sainsbury, Matthew Spiranovic, Jason Davidson – Mark Milligan (Matt McKay, 59e), Mile Jedinak (cap), Massimo Luongo – Mathew Leckie, Tim Cahill (Tomi Juric, 67e), Robbie Kruse (James Troisi, 82e). Entr.: Ange Postecoglou.
Emirats Arabes Unis : Majed Naser – Walid Abbas (Haboush Saleh, 78e), Mohanad Salem, Mohamed Gharib, Abdelaziz Sanqour – Amer Abdulrahman, Khamis Ismaïl, Mohamed (Ismaïl Al-Hamadi, 46e) – Ali Mabkhout, Omar Abdulrahman, Ahmed Khalil (Saïd Al-Kathiri, 66e). Entr.: Mahdi Ali.
Arbitre : M. Irmatov (OUZB). 21 079 spectateurs.