Menés 2-0, les Aigles de Carthage ont obtenu un nul satisfaisant chez le champion d’Europe en titre. Une sortie encourageante avant d’affronter la Turquie vendredi en Suisse.
Il y a deux façons de voir un résultat comme celui de Braga : la Tunisie a su puiser dans ses ressources mentales pour recoller au score après avoir compté deux buts de retard après 33 minutes de jeu. Ou bien, l’équipe a fait preuve de largesses sur le plan défensif et a laissé entrevoir de grosses lacunes dans ce secteur précis.
Nabil Maaloul, le sélectionneur des Aigles de Carthage, est certainement partagé lui aussi, qui a profité de ce premier test de préparation pour faire tourner une partie de l’effectif. Seize joueurs ont été utilisés : le onze de départ plus cinq entrants en seconde période.
La première impression laissée par cette Tunisie, c’est d’abord celle d’un groupe joueur, pratiquant un pressing haut sur le Portugal, développant un jeu fait de passes courtes et de mouvements, et une envie d’aller vers le but à tout moment.
Même si le Portugal, qui évoluait sans CR7, a rapidement capitalisé par André Silva de la tête (22e) puis sur une frappe exceptionnelle de Joao Maria (34e) dans la lucarne de Moez Hassen, les champions d’Afrique 2004 n’ont jamais donné le sentiment de baisser la tête. Au contraire, ils ont continué à déployer un jeu ambitieux. Fini, le « boring football » (foot ennuyeux) qui fut longtemps l’apanage de la sélection tunisienne.
Moins calculatrice que ces devancières, cette équipe-là nous a plu par sa capacité à se projeter vers l’avant et le but d’Anthony Lopes. Et sur l’une de ces opportunités, un joli mouvement collectif, l’Espérantiste Anice Badri réduisait la marque d’une jolie frappe (2-1, 37e). Merci Naîm Sliti, certainement l’une des satisfactions individuelles de cette soirée à Braga.
En seconde période, le Portugal reprenait la main et manquait même de tripler la mise sur une frappe de Bernardo Silva repoussée par le poteau. Carvalho inscrivait un but de la tête sur coup franc, justement refusé pour une position de hors-jeu. Moez Hassen sauvait aussi son équipe sur une frappe à bout portant.
Alors que les Tunisiens paraissaient franchement moins fringants physiquement, ils égalisaient à la suite d’un coup franc indirect. Fakhreddine Ben Youssef, le rouquin le plus célèbre du football tunisien, surgissait sur un centre d’Ali Maaloul, entré en jeu peu de temps auparavant, et taclait le ballon à la limite du hors-jeu (2-2, 64e).
Les Aigles de Carthage finissaient la rencontre beaucoup plus fort que leurs hôtes d’un soir, qui pouvaient sans doute s’en vouloir d’avoir gâché quelques cartouches, notamment en première période. A l’arrivée, un match nul (2-2) qui aura sans doute satisfait Nabil Maaloul sur certains points, lui qui a perdu Youssef Msakni, forfait sur blessure, un atout important lors des éliminatoires après avoir brillé au cours de la dernière CAN au Gabon.
Pour revenir au fait du match, à savoir cette capacité à recoller au score, ce n’est pas la première fois que ces Aigles de Carthage nous font le coup de la remontada : il y a quelques mois à Kinshasa, ils avaient déjà comblé un retard de deux buts contre la RD Congo en éliminatoires de la Coupe du monde (2-2). Voilà qui confirme donc des ressources mentales et le caractère de ce groupe qui ne lâche jamais rien, y compris contre des formations supposées largement supérieures. De bon augure avant de jouer l’Angleterre en phase finale dans quelques semaines, donc.
La Tunisie doit encore procéder à quelques réglages bien nécessaires sur le plan défensif, notamment au niveau de la coordination de sa ligne arrière. Au niveau offensif, on a vu des choses intéressantes, on a eu également confirmation de la maîtrise technique d’un groupe qui ne s’est jamais affolé. Il faudra confirmer tout cela et sans doute faire encore mieux contre la Turquie vendredi au stade de Genève, un adversaire qui a battu l’Iran (2-1) lundi soir.
@Samir Farasha
La composition de la Tunisie
M. Hassen – Nagguez, Benalouane, Meriah, Haddadi (Maaloul) – Badri (Akaïchi), Skhiri, Sassi, Khaoui (F Ben Youssef) – Sliti (Srarfi), Ben Khelifa (Chaalali). Entraîneur. : Maaloul.