Le Ahly du Caire et les Kaizer Chiefs ont pris une sérieuse option sur la finale dès la demi-finale aller de Ligue des champions, après leurs succès respectifs en déplacements contre l’Espérance et le Wydad…
Un but, un seul, signé de l’avant-centre Mohamed Sherif après l’heure de jeu (67e) aura suffi au Ahly samedi soir pour torpiller les espoirs de l’Espérance de Tunis à Radès (1-0). Une demi-finale au parfum de classique mais aussi de revanche qui a débuté avec une heure de retard après des heurts en tribunes entre supporters des Sang et or et forces de l’ordre. Alors que la jauge autorisée était de 5 000 spectateurs, c’est plus du double qui a été aperçu pendant la rencontre. La rencontre, justement, n’a pas tenu ses promesses sur le plan technique. Peu spectaculaire, elle a longtemps ressemblé à un round d’observation entre deux entités qui se craignaient. Et si le Ahly s’est procuré les occasions les plus nettes, c’est parce qu’il a su frapper au but, de temps à autre, contrairement à des Tunisois timorés d’où ne sont ressortis que le Libyen Elhouni dans son couloir gauche et le milieu offensif qui monte, Ben Romdhane, titulaire avec les Aigles de Carthage lors des récents matches amicaux de la Tunisie. Le Ghanéen Abdul Basit, aligné en pointe, a déçu, par son manque de percussion. Et l’Ivoirien Togui Mel, d’abord à droite puis recentré après la sortie de Basit, a bien essayé mais il n’a jamais réussi à troubler la quiétude de la défense cairote.
Pitso Mosimane avait décidé d’aligner un onze quelque peu modifié au coup d’envoi par rapport au onze titulaire, vainqueur de la Supercoupe d’Afrique contre Berkane (2-0) il y a trois semaines à Doha, au sein duquel on a retrouvé Ali Maaloul à gauche, Salah Mohsen dans le couloir droit, Hamdi Fathi en milieu axial (à la place d’Afsha) ou encore Akram Tawfiq en latéral droit. L’ensemble s’est montré patient et discipliné. Mais celui qui a encore impressionné est un joueur discret mais si important dans ce dispositif : le Malien Aliou Dieng, qui forme un binôme complémentaire avec Amr El-Souleya. Précieux dans la récupération, Dieng a su prendre ses responsabilités en partant de son camp à la 67e, accélérant dans l’axe avant de délivrer une passe dans l’intervalle pour Sherif qui a d’abord frappé sur le poteau avant de pousser le ballon au fond des filets de Ben Cherifia, sur le rebond. Le Ahly aurait pu certainement corser l’addition à Radès mais il n’a pas forcé son talent collectif. L’Espérance, de son côté, aura certainement le regret de ne pas avoir su se montrer efficace, notamment par Ben Romdhane en première période, lorsque tout près de marquer, il se fit contrer par une sortie tonique d’El-Shenawy, venu repousser de la main le ballon au sol.
Dans l’autre demie, le Wydad de Casablanca recevait les Kaizer Chiefs et espérait prendre une solide option, en vue de la finale chez lui le 17 juillet. Mais dominer n’est pas gagner. Les 26 ou 27 frappes marocaines ne sont jamais parvenues à tromper la vigilance de Bruce Bvuma, le gardien des « Amakhosi ». Au contraire, ce sont les Sowetans qui ont marqué par Samir Nurkovic à la 35e sur un service de Njabulo Blom. Un but dans un premier temps signalé hors-jeu par l’arbitre assistant puis validé par la VAR. Le Wydad a longtemps essayé de revenir au score comme à la 66e, mais Bvuma faisait bonne garde. Le gardien de but sud-africain aura été un véritable poison pour les Marocains, larges favoris de cette double confrontation. Après la rencontre, Faouzi Benzarti, l’expérimenté coach tunisien du WAC, essayait de positiver en évoquant le match retour dans une semaine, plaidant le manque de réussite de ses attaquants. En attendant cette échéance, les Kaizer Chiefs -dont c’est la première apparition à ce niveau en LDC- ont pris un avantage psychologique certain sur leurs adversaires, et pourront s’appuyer sur la solidité de leur défense qui aura été le point positif de cette demie aller…
Aujourd’hui, place aux demi-finales aller de la Coupe de la Confédération. Avec deux chocs sous forme de retrouvailles. Au Caire, Pyramids FC reçoit le Raja de Casablanca, grandissime favori à la succession de la Renaissance de Berkane. Pyramids, finaliste 2020, espère évidemment contrarier les plans de son adversaire du jour qui l’a déjà battu 2-0 à Casa puis 3-0 au Caire. Neuvième et très largement distancé en championnat égyptien, Pyramids sort d’une lourde défaite (0-3) à domicile face à Smouha d’Alexandrie un mois après la gifle administrée par le promu Ceramica Cleopatra (2-4). C’est dans ce contexte compliqué que se présente la réception du Raja, qui est lui toujours à la lutte avec le WAC en Botola. Trois points séparent désormais les deux géants de Casa, après que Berkane ait battu le Raja dimanche dernier (1-0). De son côté, le Cotonsport (CAM) reçoit la JS Kabylie (ALG) à Garoua pour des retrouvailles entre adversaires de la même poule. Les joueurs de Denis Lavagne, ancien coach du Cotonsport (2007-2011), ont battu le Cotonsport 1-0 en Algérie et 2-1 chez lui. C’était en mars et avril derniers mais l’avantage psychologique des Canaris du Djurdjura apparaît nettement au regard de cette double opposition gagnante. On reviendra demain sur ces deux belles affiches, dont les qualifiés dimanche prochain disputeront la finale de la Coupe de la Confédération, le 10 juillet à Cotonou (Bénin).
@Samir Farasha