A quelques heures du quart de finale aller de Ligue des champions d’Afrique entre le Horoya de Conakry et le Ahly du Caire, l’entraîneur français des Diables rouges cairotes, Patrice Carteron, a accepté d’évoquer ce rendez-vous. Une exclusivité 2022mag.
« Patrice, comment s’est passée votre arrivée sur le sol guinéen ? Nous avons débarqué à Conakry mardi en fin d’après-midi par un vol privé. Nous avons effectué le trajet Le Caire-COnakry via Casablanca. Cela nous permet d’avoir deux journées pleines et par conséquent deux séances d’entraînement avant le match de ce vendredi contre le Horoya. On nous a mis un terrain synthétique à disposition mercredi, et jeudi veille de match, on accède au stade du 28-septembre.
Dans quel état physique se trouvent vos joueurs ? Nous sommes venus ici avec 23 joueurs, il y a quelques blessés ou en reprise qui sont absents comme Junior Ajayi, Amr El-Suleya, Mido Gaber, Marwan Mohsen qui s’est blessé en sélection contre le Niger. Nous avons nos internationaux A qui ont donc joué le Niger, certains ont marqué comme Salah Mohsen, Marwan Mohsen, Ayman Ashraf. il y a aussi notre Malien Salif Coulibaly, buteur au Soudan du Sud (3-0) ou encore le Tunisien Ali Maaloul, vainqueur au Swaziland. On avait demandé le report de notre match de mardi contre Dakhleya pour pouvoir voyager et cela a été accepté. Ce sera la même chose avant le quart retour la semaine prochaine. Nous rentrerons vendredi nuit dans la foulée du match.
On a également découvert depuis votre arrivée deux jeunes éléments, le milieu Nasser Maher et Akram Tawfik… Oui, ce sont des joueurs que j’utilise depuis que je suis là. Ils sont tous deux internationaux U23 (olympiques) et ont d’ailleurs affronté tout récemment la Russie (1-1) en match amical. NAsser, qui a le profil d’un numéro dix, en est d’ailleurs le capitaine. Akram est un milieu défensif.
Avez-vous pris le temps de bien étudier le jeu du Horoya ? Bien sûr ! Je dispose des vidéos de leurs matches de poule en Ligue des champions. J’ai bien remarqué entre autres choses leur gros potentiel offensif, notamment sur les côtés.
Votre adversaire est particulièrement heureux de vous affronter, et plus encore, il ne cache pas ses ambitions… Quand on parvient en quart, on ne pense qu’à aller jusqu’au bout. C’est logique que tout le monde soit motivé. Mais ce genre de rencontre se joue sur des détails.
Depuis votre arrivée, le Ahly n’a plus perdu un match. Avant cette rencontre contre le Horoya, vous êtes engagé sur une belle série de douze matches sans défaite… Dans cette série, il y a dix matches de compétition et huit sans encaisser le moindre but, ce qui est une excellente chose.
Sauf que l’on a vu votre équipe en grosses difficultés lors du dernier match de poule contre Kampala CCA, que vous avez gagné 4-3 dans la douleur.. Quand on revoit le match, on se dit que l’on aurait dû l’emporter 5-2 par exemple. Je crois que ces buts encaissés contre les Ougandais ont été un mal pour un bien. A un moment donné, on peut se croire invincible, ce qui est une erreur. Il faut de l’humilité. A la pause, j’ai bougé les gars, je leur ai dit ce que je pensais. Il fallait corriger les choses. Pourtant, on se fait rejoindre à 2-2 en début de deuxième période.
L’aspect défensif fait partie de l’ADN du Ahly… Défendre implique de conserver une certaine rigueur, de garder sa concentration. Bon, il se trouve que c’est retombé à l’occasion de ce match. Il y a eu une forme de décompression totale. Et dire que l’on affrontait un adversaire totalement éliminé avant le match ! Ils ont eu le mérite de jouer le coup jusqu’au bout. Nous on jouait pour la première place.
Cette double opposition contre le Horoya vous offre un choc tactique contre votre compatriote, Victor Zvunka… Je connais sa carrière et son parcours mais nous ne nous étions jamais croisés sur des terrains jusqu’à présent. »