… Et à la fin, c’est le Ahly qui gagne ! Combien de fois, ces dernières années, n’avons-nous pas entendu cette phrase répétée par les observateurs les plus avertis du football continental ?
Samedi soir, dans la marmite rouge incandescent du stade international du Caire, il ne pouvait pas y en être autrement entre ce Ahly champion en titre et son timide challenger à l’aller, l’Espérance de Tunis.
Plus de trois heures avant le coup d’envoi, ce sont des dizaines de milliers de supporters qui ont pris place dans les virages du stade pour vivre le 12e couronnement de leurs favoris.
Après le match nul de l’aller (0-0), une semaine plus tôt, tous les scenarii restaient possibles. Et c’est évidemment l’un d’eux qui a rapidement pris forme.
Dès la 4e minute, le capitaine Rami Rabia de la tête et à la conclusion d’un corner frappé côté gauche par Hussein El-Shahat, ouvrait la marque avec la complicité involontaire du tibia de Roger Aholou.
La première période était dominée de la tête et des épaules par le Ahly, tandis que les Sang et Or, qui s’employaient à éloigner le danger, ne se montraient dangereux que dans le temps additionnel, sur une action du binôme brésilien Rodrigues Silva-Yan Sasse, qui échouait sur la défense cairote.
Les statistiques des 45 minutes étaient on ne peut plus parlantes : 8 frappes dont une cadrée pour le Ahly, aucun tir pour l’Espérance. Et l’équilibre au niveau de la possession.
Au retour des vestiaires, le coach espérantiste Cardoso redistribuait les cartes, sortait Ben Ali à droit pour faire entrer Bouchniba. Yan Sasse glissait plus axial, et donc plus proche de Rodrigues Silva.
Dès lors, l’EST montrait les dents. 54e : frappe sans danger de Houssem Tka, la première cadrée des siens. 62e : frappe trop enroulée de Yan Sasse sur passe de son compatriote.
Le Ahly, après quelques changements, voyait le très dangereux Emam Ashour – joueur clé des Cairotes hier soir- obliger Memmiche à une parade à la 80e minute.
Quelques instants plus tard, l’entrant Magdi Afsha bénéficiait d’une coup franc axial, qui venait percuter la transversale alors que Memmiche était battu (88e).
Dans la continuité de cette action, l’Espérance partait en contre dans le couloir droit et Bukia, l’un des remplaçants, était accroché par Karim Fouad dans la surface alors que ce dernier avait déclenché un tacle désespéré (89e).
Penalty ? Non, car les arbitres VAR ne sollicitaient pas le central. Et ce dernier n’allait pas contrôler de lui-même cette action litigieuse. Excédé, le coach Cardoso était averti (90e minute).
A l’issue des cinq minutes de temps additionnel, le Ahly était sacré pour la 12e fois de son histoire. L’Espérance ne s’inclinait que d’un but sur l’ensemble des deux matchs.
Le Ahly affrontera Zamalek en Supercoupe d’Afrique à la fin de l’été. Marcel Koller décrochait sa deuxième LDC africaine, et son huitième titre en l’espace de deux ans passés sur le banc cairote.
Un Ahlaoui, le milieu Akram Tawfik, a reçu logiquement le trophée de MVP de la finale, une récompense pleinement méritée pour cet infatigable joueur qui a récupéré de nombreux ballons et parcouru des kilomètres sans commettre de fautes, et en jouant pour le collectif.
La fête pouvait commencer au Caire, qui ne s’est endormi que très tard après une nuit rouge, comme la couleur du maillot ahlaoui.
Quant à l’Espérance, qui s’est totalement reconstruite l’été dernier, elle a réalisé un parcours digne d’éloges, bonifié par le travail de coordination de son coach, le troisième cette saison après Chaâbani et Thabet.
On espère retrouver Taraji, qui n’est qu’à quelques encablures du titre en Tunisie, très vite la saison prochaine et avec d’aussi belles ambitions. Et peut-être un vrai goléador aux avant-postes…
@Frank Simon
La feuille de match
Arbitre : M. Ndala Ngambo (RDC). But : Rabia (5e minute).
AHLY : Shobeir – Hany, Rabia (cap), Abdelmoneim, Fouad – Tawfik, Atteya (Afsha) – Ashour (Yasser Ibrahim) – Tau (Dieng), Abou Ali (Kahraba), El-Shahat (Taher Mohamed). Entr.: Koller.
ESPERANCE : Memmiche – Ben Ali (Bouchniba), Tougai, Meriah, Ben Hamida – Aholou – Tka (Ogbelu), Chaâlali (cap) – Yan Sasse (Bouguerra), Rodrigues Silva (Ben Hamouda), Ghacha (Bukia). Entr.: Cardoso.